Une étude inquiétante : les dommages causés par l’intelligence artificielle

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Les conclusions de cette recherche sont un signal d’alerte face à une augmentation historique, de plusieurs milliers de pourcents, de la quantité de processeurs graphiques et d’équipements électroniques qui seront envoyés dans les décharges au cours des dix prochaines années, polluant l’environnement et menaçant la santé humaine. L’étude a notamment été menée par le Dr. Assaf Tzachor de l’université Reichman.

Le monde célèbre les avancées technologiques, mais se penche peu sur leurs répercussions : il y a deux ans, en novembre 2022, OpenAI a lancé ChatGPT, un modèle d’intelligence artificielle générative faisant partie de la famille des modèles de langue de grande taille (LLM). Ce modèle comprend et génère du texte et des images, lit et écrit du code, et résout des problèmes complexes en mathématiques, biologie et chimie à un niveau de doctorat. En seulement cinq jours, ChatGPT a enregistré un million d’utilisateurs, et, en deux mois (janvier 2023), il comptait plus de 100 millions d’utilisateurs actifs.

Les prévisions de revenus pour 2024 dépassent le milliard de dollars, car presque toutes les industries ont adopté cette technologie : finance, assurances, santé, droit, commerce en ligne, marketing, télécommunications, tourisme et même journalisme. Cependant, jusqu’à présent, peu de gens ont prêté attention aux conséquences environnementales et sanitaires cachées de cette révolution de l’intelligence artificielle générative. Une nouvelle étude révèle que l’utilisation de l’intelligence artificielle générative et des grands modèles de langage risque de provoquer une crise mondiale de déchets électroniques.

Les déchets électroniques incluent les équipements qui ne peuvent plus être utilisés pour leur fonction initiale. Dans le contexte de l’IA générative, cela inclut les processeurs graphiques (GPU) avancés nécessaires pour entraîner les modèles, effectuer des analyses et assurer l’interaction homme-machine. Ce type de déchets contient des métaux et des minéraux toxiques comme le sélénium, le mercure, le plomb, le cadmium et l’étain. Lorsqu’ils se décomposent dans la nature, ils polluent les écosystèmes et représentent un risque pour la santé à moyen terme.

D’après le Global E-waste Statistics Partnership, le volume de déchets électroniques dans le monde dépasse 50 millions de tonnes et continue de croître. Les chercheurs de l’Académie des sciences de Chine et de l’université Reichman, dans une étude publiée dans Nature Computational Science, ont évalué différents scénarios d’adoption des grands modèles de langage jusqu’en 2030. Ils ont constaté un taux de croissance alarmant, passant de 2 600 tonnes en 2023 à 2,5 millions de tonnes en 2030. Dans le scénario d’une utilisation intensive, ces déchets électroniques pourraient représenter plus de 10 % de la totalité des déchets électroniques mondiaux.

« La progression est stupéfiante mais prévisible. L’utilisation massive de l’IA générative entraîne logiquement une augmentation des déchets électroniques, » explique le Dr. Tzachor. Il compare cela aux effets des précédentes révolutions industrielles : l’utilisation des combustibles fossiles, dévastatrice pour le climat, et la révolution verte avec ses produits agrochimiques, polluants pour les sols et les réserves d’eau.

Pour anticiper cette vague de déchets, les chercheurs ont analysé leur probable provenance : les États-Unis (58 %), l’Asie de l’Est (25 %) et l’Europe (14 %). Les auteurs examinent également le potentiel de l’économie circulaire, qui vise à maximiser l’utilisation des matières premières et à éviter le gaspillage. Si les États et les grandes entreprises (comme Microsoft ou Amazon) promeuvent la maintenance des serveurs, le recyclage des processeurs et la réutilisation des équipements, il est possible de réduire jusqu’à 86 % des déchets.

« L’ampleur de cette révolution technologique requiert une révolution dans la gestion des déchets électroniques. La santé publique et les écosystèmes nous appellent à adopter les principes de l’économie circulaire, » ajoute le Dr. Tzachor. Pour faire face à la surexploitation des ressources naturelles, des minéraux critiques, de l’alimentation, de l’eau et de l’énergie, l’université Reichman et la Fondation Aviram ont mis en place le programme Aviram pour le développement durable et le climat. Il forme des étudiants de différentes disciplines à développer des solutions contre la crise environnementale mondiale, la pollution et les phénomènes climatiques extrêmes, en mettant en œuvre l’économie circulaire dans divers secteurs.

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