Une fête sans date ?

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Autour de la table de Chabbath, n°490 Badmidbar-Chavou’oth

Ces paroles seront étudiées le’ilouï nichma de Mori verabi rav Mordekhaï ben Ouriah Broïde zatsal (Roch Yéchiva de « Beit Eliahou » Elad/Yisma’h Moché) Jahrzeit 19 Yiar.

La belle fête de Chavou’oth s’approche, lundi 2 et mardi 3 juin, et nous avons voulu vous gratifier d’un développement pénétrant du Keli Yakar. Avant cela, nous introduirons quelques notions sur Chavou’oth. Pourquoi la date de Chavou’oth n’est-elle pas explicite ? Dans la paracha « Emor » du livre de Vayikra sont mentionnées toutes les fêtes du calendrier avec leurs dates. Mais en ce qui concerne Chavou’oth il n’est pas indiqué de date ni même le nom de la fête comme pour Pessa’h ou Souccoth. Le Rivach (responsa 96) explique que Chavou’oth qui est la fête du Don de la Tora est liée avec le décompte du ‘Omer. C’est-à-dire que le verset dit uniquement que le 50ème jours du décompte sera pour nous jour chômé. Mieux encore, au temps du Beth Hamikdach où les mois étaient sanctifiés par le témoignage de la nouvelle lune, Chavou’oth pouvait tomber le 5 Sivan ou le 7 Sivan. Alors que l’on sait bien que le don de la Tora a eu lieu le 6 Sivan près de deux mois après la Sortie d’Egypte. Par contre, de nos jours où notre calendrier est perpétuel, le mois de Nissan sera toujours de 30 jours et celui de Iyar de 29 jours. Nécessairement le 50ème jour du décompte sera toujours le 6 Sivan. Après cette brève introduction on comprendra mieux la question du Keli Yakar (Vayikra 23.16) qui est justement de savoir pourquoi la Tora n’a pas donné de date fixe, explicite à la fête de Chavou’oth ? Il répond d’une manière formidable, c’est que la Tora n’a pas voulu faire dépendre le jour du don de la Tora d’un seul jour dans le calendrier. C’est que la Tora doit être aux yeux de celui qui l’étudie comme si AUJOURD’HUI il la recevait du Mont Sinaï. La preuve en est que ce sont les Sages dans ‘Erouvin 54 qui disent que la Tora ressemble au lait maternel du nourrisson. A chaque fois que le bébé tête du lait de sa mère, il découvre un goût différent. De la même manière, le Talmid ‘Hakham qui étudie la Tora y découvre une profondeur et un plaisir différent de la veille. Il n’y a qu’à venir voir les Rabbanim et Talmidé ‘Hakhamim dans les collelim et Yechivoth pour voir ce qu’est la vraie joie de l’étude de la sainte Tora.

Et à Chavou’oth le sacrifice est à base végétale : ce sont deux pains de blé de la nouvelle récolte qui sont apportés au Beth Hamikdach. C’est une allusion au Yétser Hara’ de l’homme. Comme on l’a déjà rapporté, le Yetser de l’homme est comparé au ‘Hamets : vous savez ce petit ingrédient qui fait monter la pâte à pain. La Tora vient nous dire qu’à Chavou’oth le Yetser, on l’a ‘dans sa poche’ et pas le contraire. C’est que grâce à la Tora qu’on ETUDIE avec assiduité l’homme pourra  « s’en sortir » comme le dit si bien la Guemara : « J’ai créé le Yetser (la plaie), et J’ai créé la Thora comme antidote. Tant qu’il y a cet onguent sur la plaie, l’homme pourra se guérir. « Fin de l’extrait du Kéli Yakar. «Hachem et sa Thora est UN !» Plus encore, grâce à cette étude le monde perdure comme le Prophète le dit : « Sans Mon alliance (la Tora) les lois de la nature ne tiennent pas ! » (Jérémie). Le Néfech Ha’haïm explique que non seulement le monde a été créé POUR la Tora mais aussi c’est cette même Tora qu’étudient les Avrékhim et Talmidim qui amène la Berakha dans le monde ! Car il explique dans sa fameuse 4ème partie de son livre qu’il existe 4 mondes. Chacun de ces mondes tire sa vitalité du monde supérieur qui se trouve au-dessus de lui, un peu comme l’âme de l’homme qui donne la vitalité au corps qui est en-dessous ! Et au-dessus de tous ces mondes se trouve le Trône Divin et la Tora qui rayonne sur tous ces mondes jusqu’à arriver à notre monde le plus bas ! Et tout cela dépend de notre Limoud de la sainte Tora dans notre monde ! Incroyable ! D’après cela, il est connu que dans la Yechiva de Volozhyn, le rav ‘Haïm (auteur de cet ouvrage, le Néfech ha’Haïm) avait institué une étude constante 24/24 h afin qu’il n’y ait pas un moment dans le monde où il y ait une interruption à la voix de la Tora ! D’après cela on comprendra combien les Sages étaient contents de ce grand jour du don de la Tora ! C’est aussi un jour où il est bon de réfléchir combien le Clall Israël et SOI-même avons acquis une grandeur spirituelle ! Prendre le temps de voir combien le monde court à la course aux plaisirs et à l’argent tandis que nous, on a la chance incroyable de s’élever spirituellement et d’accéder à la dvékout : faire UN avec notre Créateur ! Achrénou ma tov ‘hélkénou.

Le sipour

 Comment faire taire les accusateurs

Cette semaine -à l’occasion de la fête de Chavou’oth, j’ai la chance de vous faire partager un sipour assez extraordinaire. Il s’agit du rav Binyamin ‘Houta chlita, connu en Erets pour ses nombreux cours de haut niveau diffusés sur les ondes qui témoigne : « Dans les premiers mois qui ont suivi le 7 octobre, la situation était difficile, le nombre de morts et de blessés, Hachem yichmor, grandissait de jours en jours. Une fois j’ai eu la possibilité de me rendre à Gaza afin de remonter le moral des troupes. J’ai parlé devant une grande assemblée de soldats sur l’importance de la Tefila (prière) de la Emouna (foi), etc. Le résultat était impressionnant : tous voulaient se renforcer dans la pratique. Nous avons fait la Tefila ensemble : il y avait un grand engouement. Puis s’est approché de moi un petit groupe de trois soldats non-religieux qui tenaient à me dire quelque chose en particulier. Ils me dirent : « Dans notre unité combattante nous avons un ami qui s’appelle Amiram. Le jour du 7 octobre notre section a été envoyée illico-presto sur le front du sud pour juguler l’avancée des terroristes qui se dirigeaient en direction du nord. Notre unité a combattu de toutes ses forces. Amiram a fait preuve d’une grande dose de courage et de ténacité. Cependant lors des combats, les terroristes se sont approchés et lui ont tiré dessus, il tomba sans connaissance et perdit énormément de sang. C’était dramatique. Il y a eu un miracle, c’est que peu de temps après, un groupe d’infirmiers le repéra et le transféra au plus vite vers l’hôpital de Ber Chéva, « Soroka ». Cependant, durant son déplacement les paramédicaux constatèrent qu’il n’était déjà plus de ce monde : son pouls s’était arrêté. Cependant lorsqu’il arriva à destination, les médecins firent des ultra-chocs afin de faire repartir son cœur. Par miracle il se remit en marche ! Après l’opération et plusieurs heures de semi-coma, il reprit ses esprits et ouvrit les yeux. Nous étions tous les trois à ses côtés pour le soutenir au maximum. De son lit, il nous appela et nous dit de sa voix faible : « Ecoutez-moi bien. Vous savez comme moi que je ne suis pas un grand religieux… Mais sachez que je reviens du monde-vrai ‘Olam Haémeth. Apres que les terroristes aient ouvert le feu sur moi, mon âme est sortie de mon corps et a commencé son ascension (ndlr : c’est à dire qu’il était mort). Mon âme monta de plus en plus haut tandis que je me sentais particulièrement bien, je me voyais dans les Cieux. Je suis arrivé dans un grand Beth Hamidrach. Derrière moi il y avait une multitude d’Avrékhim qui étudiaient la Tora d’une manière assidue. Puis je vis devant moi le Beth Din qui se tourna vers moi et me dit : « Sache, que tout ce que tu vois, tous ces Avrékhim qui se fatiguent jour et nuit à la Tora, leur étude monte jusqu’au Ciel et supplie (cette étude) que tu reviennes sur terre afin de continuer à vivre. Cependant il y a une foule d’accusateurs qui revendique que tu finisses ton passage à cause de tes mauvaises actions. Ces Avrékhim qui sont assis et étudient ne te connaissent pas, cependant tout le temps qu’ils étudient, ils te protègent ». Je me tenais à côté du Beth Din et devant moi je voyais la dispute entre ces Avrékhim et les accusateurs jusqu’à ce qu’au final les Avrékhim les aient vaincus, grâce à D’, et ils m’ont remis en vie ici à l’hôpital Soroka ». Après avoir terminé ces propos, Amiram s’est tourné vers nous et a rajouté : « Croyez-moi, j’étais bien là-haut et j’ai tout vu d’une manière claire et sans aucun doute. Et je vous répète, ce sont les Avrékhim et les Ba’houré Yechivoth qui nous protège (les soldats) et le Clall Israël. Ils se battent là-haut, afin de garder chacun d’entre vous vivant et qu’il n’y ait ni blessés ni morts, que Hachem nous en garde. Les infos, les réseaux sociaux en Erets (ndlr et dans le monde) ne comprennent rien de ce qui se passe véritablement. Chaque instant que l’on étudie la Tora, cela nous protège ». Fin de la déclaration des trois soldats. Le rav demanda le téléphone d’Amiram, qui était encore en convalescence à Soroka (quelques mois s’étaient déjà écoulés depuis le 7 octobre). Il arriva à contacter le blessé et Amiram lui confirma oralement d’une manière précise tout ce que ses amis lui avaient dit. Fin des propos du rav ‘Houta (ndlr : il est connu pour être un grand Talmid ‘Hakham qui vérifie bien ses sources).

Et pour nous, ce sipour nous renforce sur l’importance de l’étude de la Tora.

Jusqu’à ce jour mes lecteurs savent que les Avrékhim et les Ba’houré Yechiva sont l’assurance que le Clall Israël perdure envers et contre tous. La communauté vit et se développe (grâce à cette étude constante) malgré les courants de pensées qui vont à l’encontre de l’éthique juive, de la valeur de la vie familiale et de l’éducation juive. Ce sipour véridique nous offre une autre perspective qui est déjà largement développée dans les Midrashim et le Talmud, à savoir que l’étude amène la bénédiction, la paix et la protection du Clall Israël. On l’a déjà vu la semaine dernière avec le début de la Paracha Be’houkotaï : « Si vous vous efforcez dans l’étude de la Tora, vous aurez droit à la Berakha et à la paix en Erets, etc. » De plus, la Guemara (Chabbath 88.) écrit noir sur fond blanc : ‘Si le Clall Israël n’avait pas reçu la Tora au Sinaï, Hachem aurait ramené le monde au néant ». Donc lorsqu’un Avrekh s’adonne à la Tora il a une (grande) part à l’existence de notre beau monde.

Et si à Chavou’oth nous arrivons à intégrer cette notion assez fondamentale dans le judaïsme, alors tous les vents du monde (libéraux, socialistes, tiers-mondistes et j’en passe des vertes et des pas mures…) ne pourront pas nous détourner de notre noble tâche, celui d’être le peuple de Hachem, de faire de ce monde un endroit rempli d’équité de justice et de paix pour l’ensemble de l’humanité. Vaste programme…

Chabbath Chalom et ‘Hag Saméah pour tous les Avrékhim, Ba’houré Yechiva, mes lecteurs et le Clall Israël !

David GOLD tél : 00 972 55 677 87 47

E-mail : dbgo36@gmail.com

Qu’on puisse recevoir la Tora dans la joie et la bonne santé !

Mazal Tov à la famille Lelti (Villeurbanne) à l’occasion des fiançailles de leur fille.

Une Refoua Cheléma du rav Yechayhou ben Ne’hama parmi les malades du Clall Israël (rav Frankel Chlita du Collel « Torath Elyahou » Elad).

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