La communauté juive se montre inquiète

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French President Emmanuel Macron (C) and former French President Nicolas Sarkozy (C-L) listen to the speech of the President of the Central Jewish Consistory of Paris Joel Mergui (down) during a ceremony to mark the Jewish New Year at the Great Synagogue in Paris, France, September 4, 2018. Yoan Valat/Pool

Mardi soir, à la Grande Synagogue, les responsables juifs ont alerté le président de la République sur l’islamisme.

Chaque grande religion a son propre calendrier. Avec la fête de Rosh Hashana qui signifie «tête de l’année» les 9 et 10 septembre 2018, commence pour la communauté juive l’année… 5779! Soit bientôt six millénaires, selon cette tradition, depuis «la création du monde». «Channa Tova», «bonne année» se disent les juifs se souhaitant une année «sucrée», douce comme le miel dans lequel on trempe alors une pomme, symboles de la «création de l’homme», et de «la faute». Joëlle Bokobza, responsable de la revue communautaire Eden 94, explique: «Cette fête est un moment précieux. Elle se veut être une pause, un arrêt sur image pour un flash-back sur les douze mois écoulés qui permettent à l’homme de se projeter dans l’avenir».

Entre alors dans la Grande Synagogue de la Victoire de Paris, où cette responsable juive est assise parmi 1500 fidèles, Emmanuel Macron. Le président honore de sa présence la communauté religieuse juive – une première historique – qui l’invite pour la présentation officielle des vœux .

La communauté juive est gravement inquiète pour son avenir en France

Faire une «pause»… Serait-ce là une opportunité pour l’élu de la nation qui traverse une passe difficile? De fait, Emmanuel Macron, très salué individuellement, est plutôt mollement applaudi par la foule. Contrairement à un Nicolas Sarkozy qui a soulevé l’enthousiasme une demi -heure plus tôt. «Pause» du reste obligée, pour le chef de l’État: le protocole laïque lui impose de ne pas prendre la parole dans cette enceinte religieuse où l’assemblée priera pour la France. Scène de silence rare pour un politique que le grand Rabbin de France, Haïm Korsia, croque d’un trait d’humour mais qui donne le ton de la cérémonie. «Vous êtes comme le Mur occidental, [Dit Mur des lamentations à Jérusalem, ndlr.] à qui nous confions nos peines et nos espoirs, sans qu’il ne nous réponde alors que nous savons bien que quelqu’un nous entend!»

Car la communauté juive est gravement inquiète pour son avenir en France. La montée de «l’islamisme», de «l’antisémitisme» et de «la haine d’Israël» sera plusieurs fois dénoncée devant la plus haute autorité de la République. Haïm Korsia rappelle ainsi la récente agression, sur le pont Alexandre III de Paris, dans la nuit de dimanche à lundi d’un jeune, roué de coups, son étoile de David arrachée à l’injure de «sale juif». Il appelle un suivi de l’affaire de «l’iman de Toulouse» et de tant d’autres dossiers. «Pour être nous-mêmes, observe-t-il, nous avons besoin de sérénité». «L’État de droit» doit «extirper les racines du fanatisme et de l’intolérance» avec «des décisions qui sont exécutées.»

Joël Mergui, président du Consistoire, fait également part des «doutes» de la communauté juive: «Nos enfants partent» car «la France, terre d’asile, est train de devenir une terre d’exil pour les juifs». Avec cette question cruciale: «Jusqu’ou ira la mauvaise conscience de notre société, à tout accepter, à tout pardonner ?» «Par peur de stigmatiser, de commettre un amalgame coupable, la France a perdu des années dans sa lutte contre l’islamisme radical». Et ce vœu final adressé au président: «Nous voulons croire que vous préférez les actes à la parole.

Source www.lefigaro.fr

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