Israël : de la start-up nation à l’« impact nation »

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A picture taken on June 21, 2017, shows Tel Aviv's skyline as seen from the roof of the City Hall. (Photo by JACK GUEZ / AFP)
Par Aliza Bin-Noun (ambassadrice d’Israël en France)
Publié le 16/07 à 11h15

Dans le cadre du premier dialogue bilatéral franco-israélien sur l’innovation sociale, sous l’égide du groupe parlementaire d’amitié France-Israël, s’est tenu, en juin dernier et à l’initiative de l’ambassade d’Israël, un colloque à l’Assemblée nationale ainsi que des ateliers d’échanges de pratiques professionnelles entre experts français et israéliens au Pôle universitaire Léonard de Vinci.

Ces rencontres ont permis d’aborder des thèmes aussi variés que ceux de l’éducation, de l’intégration des minorités, de la prise en charge du troisième âge ou des personnes handicapées. Car l’inclusion sociale constitue désormais l’un des piliers de la coopération entre la France et Israël.

Beaucoup de choses ont changé en Israël depuis son indépendance en 1948. Après le passage d’une économie socialiste à une économie de marché, l’inclusion est devenue l’un de ses principaux objectifs socio-économiques. Tout au long de ce processus évolutif, le pays est resté fermement ancré dans les principes d’égalité sociale énoncés dans la Déclaration d’indépendance d’Israël, lesquels ont guidé, depuis lors, la politique gouvernementale et la législation parlementaire. Cette valeur fondamentale est mise en évidence dans le tout premier examen national volontaire du pays, récemment soumis à l’ONU en vue du prochain forum politique de haut niveau sur les objectifs de développement durable (ODD).

Défis sociétaux

Bien sûr, Israël n’est pas différent de toute autre société qui s’efforce de combler le fossé entre la vision et la réalité. C’est le cas notamment lorsqu’il s’agit d’intégrer des millions d’immigrants, de renforcer une communauté minoritaire qui représente 20 % de notre population totale de neuf millions d’habitants et de combler un fossé socio-économique croissant. En effet, l’OCDE a conclu que si la croissance économique d’Israël était forte, il subsiste d’importants écarts socio-économiques entre ses différentes communautés.

L’innovation technologique ne peut plus rester la réserve d’une partie restreinte de la société.

C’est pourquoi le gouvernement compte plusieurs ministères majeurs traitant des défis sociétaux, du ministère du Travail et des Affaires sociales au ministère de l’Egalité sociale. Soutenus par des partenariats avec un secteur privé tourné vers l’innovation, des investisseurs ayant un impact social et un nombre significatif d’OGN, les organismes officiels du pays s’efforcent de répondre à la juste attente de nos citoyens en matière d’égalité sociale.

Connu depuis au moins deux décennies  sous le nom de « start-up nation », Israël doit faire la transition vers l’ « impact nation ». En termes simples, que les prouesses du pays en matière d’innovation technologique ne peuvent plus rester la réserve d’une partie restreinte de la société. Ce constat est encore plus évident au sein de l’Autorité israélienne de l’innovation du ministère de l’Economie qui collabore avec d’autres entités gouvernementales pour créer des pistes de soutien à la R&D.

Visibilité sociale

Grâce à un plan à long terme visant à faire en sorte que les femmes représentent au moins 35 % de tous les étudiants inscrits dans les programmes de licence en high-tech, le nombre d’étudiantes en informatique a ainsi doublé depuis le début de la décennie.

Il existe le même besoin d’accroître la représentation de nos citoyens arabes dans l’enseignement supérieur en fonction de leur représentation dans la population (20% de la population d’Israël). Les objectifs fixés pour 2022 ont déjà été atteints cette année – licence : 17 %, maîtrise : 14 % ; doctorat : 6,7 %. Fin 2015, le gouvernement a en effet rompu avec des années de politique qui manquaient de clarté et a adopté un Plan de développement économique pour la communauté arabe de 4,23 milliards d’euros sur cinq ans.

Cette détermination reflète également l’engagement d’Israël à l’égard des ODD de l’ONU et notre empressement à partager notre expérience avec la communauté internationale. Nous sommes convaincus qu’ensemble, nous pouvons faire de ce rêve une réalité.

Aliza Bin-Noun est l’ambassadrice d’Israël en France.

Source www.lesechos.fr

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