La Jordanie déstabilisée par l’accord Hamas-Israël-Egypte

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L’accord israélo-égyptien sur Gaza ébranle le trône hachémite de Jordanie

Les partisans du Hamas, qui sont à la tête de l’opposition radicale des Frères musulmans contre le roi Abdullah de Jordanie se sentent encouragés par le consentement d’Israël à un accord conclu avec les dirigeants du Hamas à Gaza, négocié par l’Égypte. Ils ont conclu, après avoir évité une opération militaire à grande échelle par Israël, que la tactique terroriste de leurs frères de Gaza avait surpassé les capacités militaires et de renseignement pourtant réputées de Tsahal. Ils envisagent d’emprunter cette tactique pour donner un dernier coup de semonce au trône hachémite déjà fragile à Amman.

Sur le trône depuis 20 ans, le faible moral du monarque, âgé de 57 ans, a alarmé les cercles occidentaux, lors de sa visite à Washington au début du mois de mars. Le roi Abdullah a rejeté tous les projets concernant le Moyen-Orient, notamment le plan de paix israélo-palestinien du président Donald Trump, présenté par le vice-président Mike Pence, le secrétaire d’État Mike Pompeo et les conseillers spéciaux du président Jared Kushner et Jason Greenblatt. Le roi jordanien ombrageux leur a dit à tous de ne pas compter sur lui pour aucune sorte de coopération dans la mise en œuvre de la politique américaine dans la région.

Le 29 mars, alors que Gaza était sur le point de basculer dans un affrontement majeur, les Frères musulmans ont remporté une tranquille victoire en faisant passer, pour la première fois, devant le Parlement jordanien, une motion annulant le contrat de gaz naturel signé avec Israël par la compagnie d’électricité jordanienne. Pour tenter de sauver l’accord, la cour royale a renvoyé l’affaire devant la cour constitutionnelle jordanienne pour qu’elle rende sa décision finale. Le bras long du Hamas de Gaza avait clairement atteint la confrérie en Jordanie et avait réussi à infliger un coup désastreux à l’économie du royaume.

Le roi Abdullah a tenté de contrer les menaces des extrémistes en éloignant Amman de Washington et de Jérusalem. Il a publiquement critiqué les politiques de l’administration Trump dans la région et a pris la tête de la campagne contre Israël sur le Mont du Temple et Jérusalem.

Pendant de nombreuses années, le roi Abdallah a beaucoup compté sur le soutien militaire, le renseignement et l’économie pour maintenir son royaume à flot et stable. Mais maintenant, alors qu’il a plus que jamais besoin d’un coup de main, il se sépare de ses défenseurs.

Deux grands risques se font de plus en plus aigus :

  1. L’aggravation de la crise économique et les pénuries qui l’accompagnent ont rendu la population plus agitée et ont contrarié la classe moyenne, qui était l’un des principaux piliers du trône. Les tribus bédouines, un autre accessoire important, se sont retournées contre le trône et se joignent aux manifestations de l’opposition contre le roi.
  2. Le pacte en évolution entre l’Iran et deux des voisins de la Jordanie, l’Irak et la Syrie, amène les grosses milices irakiennes, placées sous le commandement des gardiens de la révolution iraniens, à la porte arrière de la Jordanie. Abdullah n’a aucun doute sur le fait que son trône est perçu comme un obstacle majeur à la dynamique d’expansion de l’Iran et qu’il est donc indispensable. Actuellement, il manque de défenseurs pour son royaume contre cette tempête imminente, après s’être détourné de Washington et de Jérusalem.

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EGYPT’S ISRAELI-HAMAS DEAL FURTHER SHAKES JORDAN’S HASHEMITE THRONE

Source www.jforum.fr

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