Les actes antisémites frôlent à nouveau des records aux Etats-Unis en 2018

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Les actes antisémites ont encore frôlé des records aux Etats-Unis en 2018.

Les actes antisémites ont encore frôlé des records aux Etats-Unis en 2018 avec un bond des actes violents, sur fond de montée du suprémacisme blanc illustré par l’attaque contre une synagogue californienne samedi.

L’année a été marquée par l’attaque d’un suprémaciste blanc contre une synagogue de Pittsburgh, le 27 octobre, qui a fait 11 morts, soit l’attaque la plus meurtrière jamais commise contre la communauté juive aux Etats-Unis.

« Les juifs sont un bon indicateur du niveau de haine dans la société »

Globalement, les chiffres publiés mardi par l’Anti-Defamation League (ADL), qui procède à ce décompte depuis 40 ans, montrent que le nombre total d’incidents à caractère antisémite a frôlé l’an dernier le record de 2017, avec 1.879 incidents contre 1.986.

«Nous avons travaillé dur pour lutter contre l’antisémitisme, et avons réussi à améliorer les lois contre les crimes motivés par la haine de l’autre, et pourtant, nous continuons à connaître un nombre alarmant d’actes antisémites», avec une moyenne de «cinq actes antisémites par jour», a commenté le directeur de l’ADL, Jonathan Greenblatt.

«Les juifs sont, tels un canari dans une mine de charbon, un bon indicateur du niveau de haine dans la société: quand l’antisémitisme monte, d’autres formes d’intolérance montent aussi», a-t-il souligné. «Les suprémacistes blancs sont plus enhardis que jamais», a-t-il déploré.

Evoquant les attaques contre les mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, il a estimé qu’ils représentaient une «menace terroriste mondiale», avec «beaucoup d’éléments» comparables selon lui à ceux du «terrorisme islamique radical».

Le nombre d’agressions physiques motivées par l’antisémitisme, notamment, a doublé aux Etats-Unis l’an dernier, avec 39 événements recensés, y compris l’attaque de Pittsburgh. Un homme blanc de 46 ans, Robert Bowers, avait alors crié vouloir «tuer des juifs» avant d’abattre 11 personnes et d’en blesser deux autres.

Au total, quelque 59 personnes ont été victimes d’agressions l’an dernier, selon l’ADL, un record depuis 1979. Les actes de vandalisme ont eux légèrement baissé – 774 l’an dernier contre 952 en 2017. Mais les cas de harcèlement, les plus nombreux, ont enregistré une hausse (1.066 incidents contre 1.015).

La quasi-totalité des Etats américains sont touchés, mais la Californie et New York sont ceux qui ont constaté le plus de cas, respectivement 341 et 340.

« Nous devons rester vigilants »

S’il y a souvent trop d’inconnues pour pouvoir qualifier directement d’«extrémistes» les auteurs d’actes antisémites, souligne l’ADL, quelque 250 incidents en 2018 – soit 13% du total, un record depuis 2004 – étaient directement attribuables à des groupes extrémistes connus ou à des individus inspirés par des idéologies extrémistes.

Distribution de tracts, appels téléphoniques pré-enregistrés à tonalité antisémite: quelque 219 «actes concrets» de diffusion du discours antisémite ont aussi été recensés dans le rapport annuel, qui ne mesure cependant pas la prolifération des discours antisémites sur les réseaux sociaux, que l’ADL devrait bientôt évaluer dans un rapport distinct.

«On ne peut pas se faire une image complète du problème sans regarder ce qui se passe en ligne», a souligné l’organisation.

Dans ce contexte, «il est clair que nous devons rester vigilants», a souligné M. Greenblatt. «Il revient à nos dirigeants à tous les niveaux de dénoncer l’antisémitisme, non seulement après une attaque mais bien avant qu’il y ait un problème et qu’ils renforcent nos valeurs communes tous les jours».

Les démocrates accusent régulièrement Donald Trump, malgré sa politique pro-israélienne, d’avoir favorisé la montée de l’extrémisme et de l’antisémitisme aux Etats-Unis.

Mais les dirigeants de l’ADL ont estimé mardi qu’«aucun parti politique n’est exempt» de reproches face à l’antisémitisme, évoquant les remarques de la jeune élue démocrate musulmane du Congrès Ilhan Omar, très critiquée en mars pour avoir dénoncé les actes d’un puissant lobby américain pro-israélien.

Source www.parismatch.com

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