Nasso – la Sota

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Parle aux enfants d’Israël et dis-leur : « Si la femme de quelqu’un, déviant de ses devoirs, lui devient infidèle »…» (Bamidbar/Nombres 5,12).

 

Rachi rapproche les termes du verset précédent, où il est question des dimes qu’il faut apporter au Kohen : « Si tu retiens ce que tu dois donner au Kohen, sur ta vie, tu verras que tu devras lui amener ta femme, devenue infidèle »… Pourquoi en est-il ainsi ? Quel est le rapport ?

Quelle est la démarche d’un Juif qui donne au Kohen son dû ? Il sait que tous ses efforts ne peuvent arriver à leur but que si la Providence divine l’accompagne. S’il peut donner au Kohen son dû, c’est que la saison a été bonne. Conscient de ce qu’il doit au Maître du monde, le paysan accorde la part qui revient aux Juifs désignés par la Tora pour effectuer le service divin au Temple – entre autres prélèvements instaurés par la Tora.

En revanche, le paysan qui refuse à la Providence divine Sa place dans le déroulement des événements du monde, y compris ceux le concernant directement, la pluie et le beau temps, mais attribue tout au hasard, en arrivera également à refuser de donner sa part au Kohen : pour un tel incroyant, à quel titre devrait-on donner quelque chose au « représentant de D’ sur terre », qu’il aille travailler !

Dans la norme d’une telle conduite, le but de la vie ne peut être le spirituel et l’élévation vers D’, avec les plaisirs profonds qu’une telle démarche apporte, mais une recherche de plaisirs bien plus prosaïques, et bien plus matériels. Cet homme travaillera pour mieux profiter du produit de ses mains et pour avoir le plus de plaisir possible de la vie.

Sa famille captera le message : ses enfants chercheront à s’enfoncer dans les vains plaisirs de la vie, et sa femme elle aussi se laissera entraîner par des appels de cet ordre, cédant même à la morale et à la fidélité – juste corollaire d’une vie gérée sans crainte du Ciel et sans respect de la Tora.

De la sorte, ce Juif refusant au Kohen sa part entraîne le fait que sa femme sera amenée au Temple et que le déshonneur de toute sa famille sera rendu public. Mais il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même : c’est sa propre conduite qui l’a finalement amené à une telle issue, ainsi que Rachi l’indique ici.

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