Tiran et Sanafir vont redevenir saoudiennes

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La commission législative égyptienne a autorisé par 35 voix contre 8 après 3 jours de débats et une farouche obstruction des élus de l’opposition la rétrocession des îlots déserts de Tiran et Sanafir à l’Arabie Saoudite à laquelle ils appartiennent de jure mais qui sont, à la propre demande du sultan Abel Aziz al-Saoud, occupés par l’Egypte depuis janvier 1950 (comme elles le furent lors de la Seconde Guerre mondiale), Le Caire s’en étant longtemps estimé propriétaire de facto, bien que l’île est été occupée par Israël en 1948, 1956 et de 1967 à 1982. Le 15 février 1954, l’Egypte déclara lors de la 659e réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU que les deux îles avaient été rattachées à elle par l’Empire ottoman en 1906.

Tiran est une île de 80 km² située à la sortie du détroit du même nom entre la rive droite du Sinaï et la côte saoudienne. Sanafir est l’île voisine, d’une superficie de 33 km², qui visiblement n’a jamais été habitée de façon permanente. Tiran pourrait, si elle était militarisée, totalement verrouiller l’accès du Golfe d’Aqaba,  bloquant le port israélien d’Eilat – seul débouché de l’Etat hébreu sur la mer Rouge – et le port jordanien d’Aqaba, seul débouché maritime de ce pays. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé le 22 mai 1967, le blocus égyptien provoquant en rétorsion l’attaque israélienne dite « des Six Jours ».

Cette île sert de plateforme pour les plongeurs sous-marins, elle est devenue inhabitable suite à l’arrêt des pluies et la pénurie d’eau. Elle était habitée au VIe siècle à l’époque où elle s’appelait Iotabe et faisait partie de l’Empire Byzantin, tout en étant ponctuellement conquise par les tribus arabes. Elle était alors suffisamment peuplée pour être un diocèse, dont les membres les plus connus furent Macaire, représentant de l’île au Concile de Chalcédoine (451), et Anastase, qui la représenta au Synode de Jérusalem (536).  Le diocèse existe toujours in partibus.

L’Arabie Saoudite a racheté les îles pour une somme de 16 milliards de $ le 8 avril 2016, ce qui avait déclenché des manifestations hostiles au Maréchal Abel Fattah al-Sissi, le chef d’état égyptien. Cependant, la Cour Suprême égyptienne avait rejeté la transaction le 16 janvier 2017, la déclarant « nulle et non avenue », donc interdite même de passer en vote parlementaire. Désormais, avec le vote du 13 juin, la procédure va pouvoir reprendre son cours.

Hristo XIEP – www.medias-presse.info

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