Tsahal utilise Facebook pour démasquer les jeunes qui se font passer pour ‘harédim

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Un an après avoir commencé à appliquer avec plus de rigueur la loi sur l’enrôlement des étudiants en Yechiva modifiée en 2014 par le gouvernement précédent, Tsahal a dû avoir recours à de nouvelles méthodes pour vérifier la véracité des déclarations de certains jeunes. En effet, il s’avère que pas tout conscrit qui se présente comme étudiant la Tora le fait effectivement, mais comment le tester ?

Selon une source haut placée dans le service du recrutement de Tsahal, depuis que l’enrôlement des jeunes des Yechivoth a pris une tournure plus sévère, Tsahal a retrouvé 4 000 étudiants âgés entre 17 et 24 ans se prétendant orthodoxes mais empruntant une forme de vie non conforme ! Des internautes de l’armée cherchent sur les réseaux sociaux les traces laissées par ces jeunes. Dès qu’ils sont vus dans des situations « en contradiction avec le mode de vie ’harédi » (comme se prendre en photo sur des plages mixtes ou dans d’autres endroits inadaptés à leurs déclarations), la preuve est faite que ces jeunes gens n’effectuent plus le minimum de 45 heures hebdomadaires d’enseignement religieux exigées par le Ministère de l’éducation et qu’ils ont changé leur mode de vie. Ne répondant plus au critère d’exemption : « Torato oumanouto  l’étude de la Tora c’est sa formation », ils sont contraints de prendre leur place au sein de l’armée comme tous les autres adolescents ’hilonim, c’est-à-dire dans ce contexte, qui ne peuvent prétendre à une telle dispense.

Dans certains cas, ces jeunes ont eu la possibilité de faire appel devant le tribunal militaire ou d’utiliser d’autres recours, mais ils ont aussi été immédiatement arrêtés par la police militaire et remis aussitôt dans les rangs.

« Une fois que nous comprenons que le jeune homme n’a pas respecté les termes du contrat, explique le représentant de Tsahal, nous lui présentons  nos preuves le jour de sa convocation. Il lui reste la possibilité de faire appel. Mais, ces infractions sont de toute façon à considérer comme une violation des devoirs qu’un étudiant de Yechiva s’était engagé à respecter… Nous avons aujourd’hui la capacité d’utiliser des moyens technologiques très avancés qui nous permettent de recouper les informations qui nous parviennent du Ministère de l’éducation avec celles en notre possession. Nous n’avons aucun problème pour mettre la main sur tout le monde ».

Dans 1 000 Yechivoth (aussi bien sionistes que ’harédith), des étudiants ont été arrêtés pour avoir fait une déclaration mensongère.

« Une Yechiva  est une fois passée sous le contrôle du ministère de la Défense pour  que le ministre examine s’il fallait ou non révoquer son statut. Toute personne qui ne répond plus aux critères et qui ne se présente pas pour le recrutement sera arrêtée par la police militaire… Je ne suis pas optimiste. Pour moi, on ne verra bientôt plus ce genre de garçons des rues ou des toiles. Et la plupart d’entre eux le savent bien. Quant à nous, c’est de cette manière que nous permettons au monde ’harédi et à sa jeunesse de mieux s’intégrer à la société et sur le marché du travail. »

Dans une lettre adressée au directeur du service de recrutement par Menachem Stauber, l’avocat d’un baroukh Yechiva arrêté par Tsahal, il est question de la difficulté qu’ont les étudiants des Yechivoth à suivre une vie faite d’exigences de cet ordre, et à se conformer à des prescriptions qu’ils ne comprennent pas encore. L’avocat rappelle que, malgré leur rupture avec leur milieu social et leur expérience de la contradiction, l’attitude de ces adolescents ne doit pas être interprétée comme une cassure définitive, mais seulement comme une période difficile dans leur propre construction d’eux-mêmes. C’est qu’on appelle une « yerida letsorekh alia – un passage nécessaire pour s’élever davantage ». Et en conclusion, Stauber d’ajouter : « Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, les autorités militaires sont plus intransigeantes que nos Sages qui nous ont enseigné que « même s’il a fauté, il reste Israël ! » »

D’un autre côté, il ne fait aucun doute qu’un jeune qui est engagé dans la Tora et qui a droit à certains avantages se doit de respecter les règles.

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