Yossi Taieb ”Shass demandera le ministère de l’alya”

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Le parti Shass aussi a son représentant francophone. En 15e position sur la liste, Yossi Taieb brigue un poste de député après avoir été élu conseiller municipal de Kiryat Yearim.

Le P’tit Hebdo: Quel a été votre parcours jusqu’à votre décision de vous lancer dans la course à la Knesset?

Yossi Taieb: J’ai 38 ans et je suis père de 3 enfants, je vis à Kiryat Yearim où je suis élu municipal. Je suis en Israël depuis 1996, après avoir effectué mon service au sein d’une unité d’élite combattante de Guivati, j’ai étudié à la yechiva de Mir. J’ai obtenu mon diplôme de rav de l’école rabbinique du rav Morde’haï Eliahou, zatsal. En France aussi mon parcours a été imprégné de divers milieux: à l’école publique jusqu’à l’âge de 8 ans, j’ai ensuite rejoint Ozar Hatorah de Sarcelles, lorsque nous avons fait techouva. Après deux ans en chli’hout à Toulouse, je suis revenu en Israël en 2008 et j’ai commencé à mettre en œuvre un projet autour de l’éducation au sein de la section francophone de la fondation Wolfson. En 2017, nous avons fondé le mouvement de jeunesse Ya’hdav qui compte aujourd’hui plus de 3000 enfants dont près de 600 francophones. Nous initions par le biais de ce mouvement des projets éducatifs informels en coopération avec le ministère de l’éducation. Ce mouvement se base sur les notions de respect d’autrui, des parents et les valeurs de nos textes ainsi que de la culture profane. Il est ouvert à tous.

Lph: Comment êtes-vous entré en politique?

Y.T.: En 2018, le rav Arié Derhy est venu me proposer de me présenter pour les municipales. Je savais que cela supposerait des sacrifices, la décision, je l’ai prise en accord avec mon épouse et ma famille. La suite pour moi est la Knesset, il est important que les Francophones y soient représentés.

Lph: Pourquoi Shass?

Y.T.: J’ai étudié les programmes des différents partis et j’en suis arrivé à la conclusion que Shass est le parti qui correspond le mieux aux Francophones. Nous avons grandi sur des valeurs culturelles qu’il défend, sur une vision de notre vie collective autour de la communauté, que Shass promeut aussi.

Arié Derhy m’a présenté le programme qu’il a commencé à mettre en œuvre afin de permettre aux rabbins de communautés en France d’exercer en Israël. Shass veut débloquer des budgets pour promouvoir des centres communautaires autour de rabbins franco-israéliens, parce qu’il a compris que c’était un bon vecteur d’encouragement à l’alya et d’intégration. Ce n’est qu’un exemple de ce que Shass compte faire avancer pour les olim. D’ailleurs, Arié Derhy a déjà annoncé qu’il demanderait le ministère de l’alya et de l’intégration.

Lph: Shass n’est-il pas un parti qui s’adresse surtout aux orthodoxes?

Y.T.: Il n’est jamais bon de se fier aux apparences. Shass a toujours été un parti qui s’adresse à un large public: orthodoxes, traditionalistes, à ceux qui servent dans l’armée et à ceux qui ne servent pas, à ceux de gauche et à ceux de droite. C’est le seul parti qui s’est toujours battu pour l’augmentation du pouvoir d’achat des classes défavorisées. C’est un parti qui accompagnera les olim de France, le seul qui n’ait jamais changé sa vision depuis sa création.

Lph: Shass est-il un parti de droite ou de gauche?

Y.T.:  Shass est, sans ambiguïté, un parti de droite. Depuis plusieurs semaines, Arié Derhy a clairement indiqué qu’il soutenait Binyamin Netanyahou au poste de premier ministre, quoi qu’il arrive.

Lph: Vous êtes en 15e position sur la liste, peut-on raisonnablement penser qu’il s’agit d’une place éligible?

Y.T.: Historiquement, Shass a toujours obtenu au moins un ou deux mandats de plus que ce que lui prédisaient les sondages. Nos électeurs sont difficiles à capter. Nous pouvons donc nous attendre à un meilleur résultat que celui des sondages. Avec la loi norvégienne, il est possible que des personnes apparemment loin sur la liste, finissent par entrer à la Knesset.

Lph: Quel est le principal message que vous adressez aux électeurs francophones?

Y.T.: Voter Shass c’est se soucier de l’éducation de nos enfants, nous voulons créer un réseau d’écoles franco-israéliennes, avec des équipes pédagogiques adaptées afin de mieux intégrer les enfants olim. Shass s’engage aussi à œuvrer pour les questions d’emploi et de diplômes, nous avons déjà commencé avec les rabbins de France, nous continuerons avec les autres professions. Shass possède un programme clair sur les relations entre la religion et l’Etat. Shass c’est promouvoir une intégration sans compromis sur nos valeurs. Si nous obtenons assez de force, vous aurez un représentant francophone à la Knesset. Il est dans notre intérêt que dans cette Knesset siège le maximum de Francophones.

Source lphinfo.com

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