Trinquer au whisky après Pessa’h…

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Autour de la table de Chabbat, n° 436 Kedochim

Notre paracha est très intéressante puisqu’elle renferme de nombreuses lois liées avec notre prochain. Seulement  je souhaitais commencer par un point important qui mérite d’être connu : le ‘Hamets qui est resté chez nous à Pessa’h. En effet, même si la vaisselle de Pessa’h est cette fois bien rangée dans les cartons au-dessus des armoires, il reste une loi en vigueur qui nous ramènera à la fête écoulée. C’est le ‘Hamets ché-‘avar eth Hapessa’h/Le Hamets qui a passé Pessa’h. L’exemple le plus simple est celui d’un ami de longue date qui nous invite ces jours-ci à prendre une petite collation dans sa maison. Or cette connaissance n’est pas connue pour être un « grand religieux » (et c’est dommage mais il n’est jamais trop tard pour commencer…) et nous propose de trinquer autour d’un verre de whisky. Or, mes lecteurs le savent, cette boisson of Scotland provient d’une distillation du blé : c’est du vrai ‘Hamets (même si le blé n’est pas apparent). Nécessairement durant Pessa’h, ce breuvage était formellement interdit à la consommation. Qui plus est, si notre connaissance n’a pas effectuée la vente de son ‘Hamets auprès d’une autorité rabbinique, ce whisky devient interdit à la consommation et à tout profit (notre propriétaire devra le jeter). Et on devra malheureusement décliner, avec beaucoup de doigté, l’offre de notre compagnon. Le cas est similaire pour les magasins d’alimentation tenus par des gens de la communauté. Dans le cas où le propriétaire n’a pas mis de côté les articles « ‘Hamets » durant Pessa’h et a effectué les ventes habituelles (auprès des gentils), on ne pourra pas se procurer tout aliment à base de ‘Hamets : il faudra attendre le renouvellement de son stock. Le cas est identique même si le gérant n’est pas véritablement propriétaire du ‘Hamets (par exemple si c’est un dépôt vente) mais il a une responsabilité vis à vis de ces articles (par exemple s’il y a des pertes quelconques sur ses rayons, c’est le magasin qui épongera la perte. Cette responsabilité rend le gérant en quelque sorte propriétaire du ‘Hamets et donc il sera interdit à la consommation après Pessa’h. Par contre, si durant Pessa’h le gérant avait incorporé tous ces articles « ‘Hamets » dans une vente faite à un gentil, alors on pourrait en consommer après Pessa’h (même s’il est resté dans le magasin sans y être commercialisé durant Pessa’h, car le ‘Hamets appartenant à un gentil n’est pas interdit après Pessa’h).

Autre cas intéressant. Dans le cas ou notre ami a fait le Bitoul/l’annulation du ‘Hamets avant Pessa’h mais n’a pas fait sa recherche/bedika. Le Choul’han ‘Aroukh statue que même si nous avons fait le bitoul, le ‘Hamets reste interdit à la consommation ! Le ‘hidouch est intéressant, puisqu’après avoir fait le bitoul, il n’existe plus d’interdit de posséder le ‘Hamets (durant la fête). Seulement les Sages ont interdit ce ‘Hamets (après Pessa’h) qui n’a pas été recherché par fainéantise. Dans le cas ou il n’y avait aucune possibilité de faire la bedika (recherche) par exemple s’il se trouvait dans un endroit inaccessible, le bitoul sera suffisant. Dans tous les autres cas, à vous mes chers lecteurs de prendre contact auprès de votre rav.

Avoir le bon œil

Sur notre paracha Kedochim, il s’agit d’une Mitsva qui nous aidera à mettre beaucoup d’eau dans notre vin… Il s’agit de « Betsédek tichpot eth ‘amitékha » Tu jugeras ton prochain d’après le tsédek, la juste valeur… » (Kedochim ch.19-15).

Si mes lecteurs font parti d’un grand groupe en voie de disparition : les libéraux… (et comme vous savez la ‘magnifique Table du Chabbat » pèse ses mots) seulement il me semble que les méfaits du Djihad de ses dernières années et en particulier du 7 octobre sont autant de coups de pieds bien placés contre les idéaux de ces mouvements qui prônent la démocratie à outrance. Ces démocrates soutiennent, en gros, que tout mouvement contestataire de par le monde est acceptable au niveau intellectuel et ils acceptent aussi des  comportements qui vont à l’encontre de la morale. Donc s’ils n’ont pas encore fait Techouva depuis le 7 octobre : c’est bien navrant… CQFD).

Dans notre paracha, si donc ces libéraux apprenaient les saints versets de la Tora à leur manière (c’est-à-dire sans l’aide des Sages du Talmud qui viennent orienter la lecture suivant l’enseignement qu’ils ont reçu au Sinaï), alors  ils soutiendraient que le verset nous exhorte à juger les comportements de son ami exactement d’après la manière dont ils nous apparaissent. Par exemple voir une connaissance faire une action qui peut être interprétée de deux manières diamétralement opposées, d’après le sens premier du verset on devrait avoir un jugement sévère. Et si notre quidam a la malchance de nous demander de suite après une aide quelconque, puisqu’on l’a vu précédemment faire une chose à priori à ne pas faire,  c’est sûr qu’on ne viendra pas à l’aider. Or Maître Capelot fera sonner sa fameuse clochette par deux fois.

Le verset de notre paracha est interprété d’une tout autre manière puisque lorsqu’il est dit « Betsédek », d’après les Sages (Sefer Hamitsvoth 177 d’après la Guemara Chavou’oth 30. voir aussi la préface du Hafets Haim Assé 3), il s’agit de juger avec bienveillance son prochain (l’inverse de la rigueur). Je devrais faire un exercice intellectuel et me dire que s’il s’est comporté de cette manière c’est qu’il avait certainement de bonnes raisons. Et si après cela si cette ancienne connaissance vient me demander une aide je ne pourrais pas lui refuser en prétextant dans mon cœur que puisqu’il s’est mal comporté je lui rends la monnaie de la pièce (cependant dans le cas ou il n’y a aucun doute qu’il a enfreint une loi connue de toute la communauté, les choses seront différentes, je n’ai plus de Mitsva).

Dans le cas éventuel où il s’agit d’une personne « Tsadik ». D’une manière générale cet homme se comporte de la meilleure des manières ; toujours le premier à la synagogue ou a l’étude de la Tora. Cependant, une fois on a remarqué qu’il a fait une chose bizarre. Puisque notre homme est « Tsadik » alors il faudra le juger favorablement même si la balance lui est largement défavorable (si mes fins lecteurs l’on remarqué, dans le premier cas j’ai la Mitsva de faire pencher la balance positivement lorsque l’action de mon ami oscille entre le bien et le mal. Dans le cas où il s’agit d’un Tsadik, la Mitsva sera de juger en bien même lorsque le plateau de la balance est franchement négatif… Et la raison à cela est puisqu’il s’agit d’un homme Tsadik on pourra être certain qu’il a déjà fait Techouva.

D’après cette formidable Mitsva on pourra envisager une nouvelle approche vis-à-vis de notre entourage. Au lieu d’avoir un a priori critique sur les agissements de notre voisin de banc de la synagogue, grâce à cette Mitsva j’aurais un regard beaucoup plus clément. Et je ferais d’une manière générale pencher la balance du coté positif. Grâce à cette Mitsva on aura réussi à désamorcer une multitude de situations complexes dans notre vie.

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut !

David Gold tél :00972-55 677 87 47 -email : dbgo36@gmail.com

Une Berakha à Avrahom Tashendler et à son épouse (Elad) à l’occasion du mariage de leur fils (Mendi נ »י) ; que les nouveaux mariés méritent de fonder un Bait nééman be-Israël : Mazel Tov !

Et toujours une prière pour que tous les captifs de Tsion à Gaza recouvrent la liberté et la protection du Clall Israël

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