Après l’échec au Liban : la France essuie un double revers

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Le président du Sénégal a demandé la fermeture des bases militaires françaises dans son pays : « La souveraineté ne permet pas la présence militaire étrangère sur notre sol. » Parallèlement, le Tchad a annoncé qu’il exigeait l’évacuation de 1 000 soldats et aéronefs français de son territoire.

Ma’ariv

Le Sénégal continue de prendre ses distances avec la France : jeudi, le président Macky Sall (notre photo) a appelé à la fermeture des bases militaires françaises dans son pays, affirmant que leur présence était « incompatible » avec la souveraineté du Sénégal.

Dans une interview accordée à l’agence de presse AFP, Sall, élu en mars dernier, a déclaré : « La souveraineté ne permet pas la présence militaire étrangère sur notre territoire. » Toutefois, le président a précisé que cette demande ne devait pas être interprétée comme une rupture des relations bilatérales : « Le Sénégal est certes un État indépendant, mais cela ne signifie pas que nous couperons nos liens avec nos partenaires. Par exemple, la Chine est aujourd’hui notre principal partenaire commercial, et pourtant, elle n’a pas de présence militaire ici. »

Cet appel intervient quelques jours avant la commémoration des 80 ans du massacre de Thiaroye, un épisode sombre de l’histoire coloniale française, au cours duquel les forces françaises ont tué au moins 35 soldats sénégalais revenus de captivité nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon les historiens, ces soldats protestaient contre les retards dans le paiement de leurs salaires et indemnités. Les forces françaises ont réagi violemment en ouvrant le feu sur ces soldats non armés. Les estimations suggèrent un nombre de victimes bien supérieur à celui officiellement rapporté.

Le président Sall a indiqué que le président français Emmanuel Macron lui avait envoyé une lettre reconnaissant la responsabilité de la France dans ce massacre. Sall a salué ce geste, mais a souligné que la France devait prendre des mesures concrètes supplémentaires en vue de la réconciliation.

Parallèlement, le Tchad a annoncé qu’il mettait fin à un accord de défense clé avec la France et exigeait l’évacuation d’environ 1 000 soldats et aéronefs français. Ces deux dernières années, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont également expulsé les forces françaises et se sont tournés vers une aide militaire russe, marquant un changement significatif dans l’influence postcoloniale de la France dans la région.

Ce recul de l’influence française en Afrique coïncide avec des efforts accrus de Paris pour maintenir son influence au Moyen-Orient, notamment au Liban, où elle tente de consolider son rôle traditionnel de puissance clé dans la région. Le président Macron s’est rendu à plusieurs reprises à Beyrouth depuis l’explosion du port en 2020, la France jouant un rôle central dans les efforts de reconstruction et d’aide. Paris mène également une initiative internationale pour résoudre la crise politique au Liban, comprenant une médiation entre les différentes factions du pays et des efforts pour promouvoir des réformes économiques.

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