« C’est notre existence même qui est insupportable aux djihadistes »

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par Giulio Meotti – Gatestone

 

Jihad – en Finlande ? Les terroristes n’ont pas besoin d’excuse pour massacrer les « infidèles ». Le 18 août, un terroriste islamiste a assassiné deux femmes à Turku, en Finlande, sur la place du marché de la ville. Photo: La rivière Aura à Turku. (Source de l’image: Arthur Kho Caayon / Wikimedia Commons)

 

Les attentats islamistes en Espagne, Finlande et Allemagne mettent au jour un problème majeur : le pacifisme ne protégera pas l’Europe de l’islamisation ni du terrorisme. L’Espagne et l’Allemagne comptaient au nombre des pays les moins actifs en Europe dans la coalition contre l’Etat islamique.

 

La presse espagnole, consciencieusement absente des débats sur la liberté d’expression en Europe, persiste dans son attitude maintenant qu’elle est attaquée par les islamistes. La presse espagnole ne s’est jamais préoccupée de caricaturer Mahomet ; aucun écrivain espagnol n’a été accusé d’« islamophobie » et aucune personnalité espagnole n’a été contrainte de vivre sous protection policière pour avoir « critiqué l’islam ». Comme si l’Espagne ne semblait pas concernée par les attaques islamistes contre l’existence même de l’Europe. Aucune ville espagnole n’a fait savoir publiquement qu’elle était préoccupée par l’existence de ghettos ethniques, comme en France et en Grande-Bretagne. L’attentat de Barcelone devrait mettre fin à cette illusion. Les terroristes n’ont besoin d’aucune excuse pour massacrer des « infidèles ».

 

La triste conclusion est que les djihadistes n’ont pas besoin d’une « raison » pour tuer des Occidentaux. Ils attaquent aussi bien la France, qui mène des opérations militaires au Moyen-Orient et en Afrique sub-saharienne que les pays neutres comme l’Espagne et l’Allemagne.

 

En 24 heures, l’Espagne a subi deux attaques terroristes majeures. Une cellule djihadiste a tué 15 personnes à Barcelone et à la station balnéaire de Cambrils. L’année précédente, l’Allemagne était la cible des islamistes armés. Un djihadiste a tout d’abord lancé son camion à travers la foule d’un marché de Noël du centre de Berlin tuant 12 personnes. Ensuite, un homme armé d’un couteau a assassiné un passant dans un supermarché de Hambourg .

 

Au lendemain du carnage de Barcelone, une attaque terroriste a eu lieu à Turku, en Finlande. Deux femmes ont été assassinées sur la place du marché de la plus ancienne ville du pays. Jihad – en Finlande ?

 

Les attentats islamistes en Espagne, Finlande et Allemagne mettent à jour un problème majeur : le pacifisme ne protégera pas l’Europe de l’islamisation ni du terrorisme. L’Espagne et l’Allemagne comptaient au nombre des pays les moins actifs d’Europe dans la coalition anti-Etat islamique.

 

John Vinocur du Wall Street Journal a récemment défini l’Allemagne comme « un pays où l’armée et les forces aériennes ne combattent pas ». Et les politiciens espagnols, depuis les attentats ferroviaires de 2004, n’associent plus les forces armées espagnoles aux opérations américaines ni à celles de l’OTAN en Libye et au Mali. L’Espagne est devenue le « partenaire réticent » de la coalition anti-Etat islamique.

 

L’Espagne et l’Allemagne contribuent moins que d’autres au financement de l’OTAN. Le président américain Donald Trump a précisé que l’existence de l’OTAN dépendait du respect par les Etats-membres de la règle des 2% de PIB qu’ils doivent consacrer à la défense. L’Espagne ne respecte même pas la moitié de son obligation – 0,91 pour cent. L’Allemagne fait à peine mieux : 1,19%. La Finlande n’a jamais rejoint l’OTAN.

 

The Financial Times a consacré un article l’ahurissement des élites finlandaises après l’attaque de Turku :« Ce pays nordique de 5 millions d’habitants n’arrive pas en tête de liste de l’invective des djihadistes contre l’ouest. Les forces armées finlandaises ont parfois soutenu quelques missions de l’OTAN en Afghanistan et en Irak, mais un statut de longue date de pays non aligné et pacifique l’a positionné à l’écart de la plupart des crises du Moyen-Orient. »

 

En 2004, Al-Qaeda a renversé un gouvernement en Europe après quelques atrocités terroristes commises en gare de Madrid. Peu de temps après ces attentats à l’explosif, les élections espagnoles se sont transformées en un référendum sur l’implication du pays dans la guerre en Irak. L’impressionnante victoire socialiste a été le préalable au retrait immédiat des troupes espagnoles d’Irak. Depuis, l’Espagne est presque inexistante sur la scène internationale. Chacun supposant que son pacifisme la plaçait à l’abri d’autres attaques, l’Espagne a été considérée comme « le front oublié dans la guerre menée par l’Etat islamique en Europe ».

 

La presse espagnole, consciencieusement absente des débats sur la liberté d’expression, en Europe, persiste dans son attitude maintenant qu’elle est attaquée par les islamistes. La presse espagnole ne s’est jamais préoccupée de caricaturer Mahomet ; aucun écrivain espagnol n’a été accusé d’« islamophobie » et aucune personnalité espagnole n’a été contrainte de vivre sous protection policière pour avoir « critiqué l’islam ». Comme si l’Espagne ne semblait pas concernée par les attaques islamistes contre l’existence même de l’Europe. Aucune ville espagnole n’a fait savoir publiquement qu’elle était préoccupée par l’existence de ghettos ethniques, comme en France et en Grande-Bretagne. L’attentat de Barcelone devrait mettre fin à cette illusion. Les terroristes n’ont besoin d’aucune excuse pour massacrer des « infidèles ».

 

L’Allemagne, le pays le plus généreux d’Europe dans l’accueil des musulmans, a été traité de la même manière que l’Espagne. Le gouvernement allemand a conclu un accord avantageux avec la Turquie sur les migrants; mais quand un comédien, Jan Böhmermann, s’est permis de tourner en dérision un politicien musulman, le gouvernement allemand a autorisé une instruction judiciaire sur le comédien.

 

La pénible conclusion est que les djihadistes n’ont besoin d’aucune « raison » pour tuer les Occidentaux. Ils attaquent aussi bien la France, qui mène des opérations militaires au Moyen-Orient et en Afrique sub-saharienne que les pays neutres comme l’Espagne et l’Allemagne. Il leur suffit de se persuader que, comme le dit la doctrine islamique, un territoire qui a été une fois sous domination musulmane doit demeurer à jamais sous domination islamique. Ainsi l’Espagne (« Al Andalus » pour les islamistes) a été sous domination musulmane de 711, date du premier débarquement, à 1492 (chute de Grenade). Avec la Reconquista chrétienne, les Musulmans ont été expulsés il y a six siècles. Mais pour les extrémistes musulmans, l’Espagne demeure propriété islamique et doit être reprise.

 

L’écrivain et essayiste français Pascal Bruckner a commenté le massacre de Barcelone ainsi:

 

« Personne n’est à l’abri. L’image qui me vient est celle de La Peste de Camus : un fléau qui s’abat sur une ville innocente. Il n’y a plus d’îlots d’insouciance en Europe. L’extension du domaine de la lutte djihadiste est universelle. Ils frappent là où ils peuvent frapper. Essayer de leur complaire est vain, c’est notre existence même qui leur est insupportable. »

 

Pour paraphraser Trotsky, vous ne souhaitez peut-être pas lutter contre le djihadisme, mais le djihadisme lui vous a déclaré la guerre.

 

Giulio Meotti, journaliste culturel à Il Foglio, est un journaliste et auteur italien.

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