Comment on “écrit” l’histoire

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Par Michèle Mazel

Depuis le 7 octobre, la situation à Gaza concentre l’attention des médias plus que tout autre conflit sur la planète.

On peut dire sans risque de se tromper que jamais par le passé, des événements n’ont fait l’objet d’un examen critique aussi intensif. Il faut dire qu’avec les techniques modernes et les réseaux sociaux, l’information brute – donc non traitée et non vérifiée – est disponible pratiquement en temps réel sur internet.

C’est quand il s’agit de la décrypter que commence le problème.

En effet, tout ce qui touche à l’Etat juif et à la «question palestinienne» enflamme les esprits. Les prises de position officielles s’enchaînent, les manifestations ne faiblissent pas, et chaque jour apporte son lot de commentaires. Et c’est là qu’on s’aperçoit que les techniques modernes les plus sophistiquées, les preuves les plus aveuglantes, les aveux parfois, se heurtent la plupart du temps à un incroyable aveuglement, qui découle d’un parti-pris.

Le mouvement terroriste Hamas, dont les atrocités sont à l’origine de la confrontation actuelle, des atrocités que ses «militants ont diffusées avec une joie féroce”, a été pris en flagrant délit de mensonge, encore et encore. Il est pourtant jugé par certains, plus crédible que le porte-parole de l’armée israélienne preuves en main, avec des preuves mises à la disposition – non seulement des grandes chancelleries – mais encore de la presse étrangère.

Imaginons l’embarras de monsieur ou madame Tout-le-Monde, se tournant vers la presse pour chercher à comprendre ce qui vient de se passer à l’hôpital Shifa de la bande de Gaza.

  • Le Figaro donne la version de l’armée israélienne :

«Les troupes de l’État hébreu ont affirmé ce lundi avoir mené une «une opération de haute précision» dans l’enceinte de l’hôpital al-Shifa. Une vidéo partagée par Tsahal montre de violents combats à l’entrée et à l’intérieur du complexe. Faiq Mabhouh, un haut cadre sécuritaire du Hamas, a été tué, avec 20 autres ‘hommes armés’».

  • Fidèle à la position qu’il a adoptée depuis le début, Le Monde doute des preuves présentées par Israël :

«L’armée a publié lundi une vidéo dans laquelle elle montre ce qu’elle dit être des armes et de l’argent utilisés par le Hamas ou le Jihad islamique et saisis dans l’hôpital.»

  • Et le quotidien de poursuivre :

«Guerre Israël-Hamas jour 164 : la bande de Gaza est désormais un ‘cimetière à ciel ouvert’, dénonce le chef de la diplomatie européenne. L’Organisation mondiale de la Santé s’est, elle, dite ‘terriblement préoccupée’ par les combats près de l’hôpital Al-Shifa. Le Hamas a dénoncé un ‘crime de guerre’, affirmant que des milliers de personnes étaient réfugiées dans l’hôpital…»

  • Enfin, la version palestinienne présentée par France Info :

«’Nous confirmons que les récits d’Israël sont faux’, ont déclaré les mouvements palestiniens actifs dans la bande de Gaza dans un communiqué commun. ‘Les hôpitaux sont des bâtiments civils dédiés à la santé, qui n’ont rien fait qui contrevienne à leurs tâches, comme elles sont définies par le droit international humanitaire. »

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