Des sanctions contre le système judiciaire ? Le député Boaron a choqué

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Le député Avichai Boaron du Likoud a surpris en déclarant lors d’une interview à la radio « Kol BaRama » qu’il soutiendrait une pression américaine sous forme de sanctions contre le système judiciaire israélien. Selon lui, il se pourrait que seul un « gros bâton » américain puisse conduire à un changement bénéfique pour les citoyens israéliens.

« Peut-être que pour améliorer la vie des citoyens d’Israël, il faut un coup de massue de la part du président des États-Unis. Pas un simple tweet, mais des sanctions », a-t-il déclaré.

Cette déclaration survient alors que les pressions se multiplient en Israël pour annuler ou suspendre le procès de Benyamin Netanyahou. Le président américain Donald Trump a récemment qualifié ce procès de « chasse aux sorcières politique » et a laissé entendre que le soutien américain à Israël pourrait dépendre de l’arrêt du procès.

Le député Boaron, considéré comme l’un des membres les plus à droite du Likoud, n’a pas condamné ces propos – au contraire, il les a soutenus. Il a même suggéré explicitement que cette pression ne soit pas seulement verbale, mais accompagnée de mesures diplomatiques ou économiques.

Il est surprenant d’entendre un tel appel à des sanctions étrangères de la part d’un député de la coalition, et qui plus est issu du parti au pouvoir. Boaron n’a pas précisé de quel type de sanctions il s’agirait, mais son ton laisse entendre qu’il s’agit d’une pression réelle et significative de la part du gouvernement Trump, destinée à remettre en question le pouvoir du système judiciaire israélien.

Contexte judiciaire tendu

Parallèlement à ces déclarations, une audience confidentielle et inhabituelle s’est tenue aujourd’hui au tribunal de district de Jérusalem, en présence du Premier ministre Netanyahou, du chef du renseignement militaire (AMAN), du chef du Mossad Dedi Barnéa, et de représentants du Conseil de sécurité nationale (NSC). Lors de cette audience, une présentation de renseignements classifiés a été faite aux juges dans le but de repousser certaines auditions dans le procès de Netanyahou.

Le tribunal n’a accédé que partiellement à la demande et a repoussé les audiences prévues pour la semaine prochaine.

Une rupture dans l’équilibre des pouvoirs

L’appel à des sanctions étrangères représente une escalade supplémentaire dans les tensions entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire en Israël, et soulève des questions fondamentales sur les limites de la critique légitime envers le système judiciaire, et sur la légitimité d’encourager des pressions extérieures contre une institution d’un État souverain.

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