« EBIT macht frei » : le patron de Volkswagen s’excuse après son jeu de mots en référence au nazisme

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DÉRAPAGE – Le patron du groupe automobile allemand a présenté ses excuses mercredi 13 mars après avoir détourné, devant des centaines de cadres, le slogan nazi inscrit à l’entrée d’Auschwitz « Arbeit macht frei ». Il commentait ainsi la mauvaise rentabilité de son entreprise.

Mardi 12 mars, le patron de Volkswagen, Herbert Diess, réunissait comme le veut la tradition des centaines de cadres du groupe pour commenter les résultats annuels du groupe allemand et ses orientations stratégiques à venir.

En évoquant la faible rentabilité du géant automobile et le cours de l’action Volkswagen qui peine à décoller, le dirigeant a alors à plusieurs reprises, selon plusieurs médias allemands, utilisé la formule « EBIT macht frei ». Une allusion, y compris homophonique, au funeste « Arbeit Macht Frei » (le travail rend libre) affiché par les nazis à l’entrée du camp d’extermination d’Auschwitz.

Choix de mots « malheureux »

L’acronyme anglais EBIT (Earnings before interest and taxes) correspond dans le jargon financier au bénéfice d’une entreprise avant déduction des charges, des produits d’intérêt et des impôts. « C’était un choix de mots très malheureux et si j’ai accidentellement heurté, j’en suis extrêmement désolé. Je voudrais m’excuser sous n’importe quelle forme », s’est contrit le dirigeant du premier constructeur automobile mondial, dans une déclaration publiée par le journal allemand Wirtschaftwoche, qui a révélé l’affaire.

« Volkswagen a démontré à travers de nombreuses activités que l’entreprise, ses collaborateurs et moi-même, sommes conscients de la responsabilité historique particulière de Volkswagen pendant le Troisième Reich », a ajouté Herbert Diess. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le constructeur allemand avait eu recours au travail forcé de prisonniers de guerre et de détenus de camps de concentration. Un préjudice que l’entreprise a tenté de réparer en créant dans les années 1990 un fonds d’indemnisation des travailleurs forcés et en laissant les historiens accéder à ses archives pour exhumer ce sombre passé.

Source www.lci.fr

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