Frappes américaines en Irak et Syrie : Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité

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Frappes américaines en Irak et Syrie : Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU

Par Le Figaro avec AFP

Les États-Unis ont mené des frappes visant des forces d’élite iraniennes et des groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie, en représailles à une attaque de drone en Jordanie qui avait tué dimanche trois militaires américains. Le Figaro fait le point sur les derniers événements.

85 cibles sur sept sites différents

 

La Maison-Blanche a indiqué que les avions de combat américains avaient visé au total 85 cibles sur sept sites différents – trois en Irak et quatre en Syrie. L’intervention a duré trente minutes environ et a été «un succès», a-t-elle expliqué. Les forces armées américaines ont pris pour cible le Corps des Gardiens de la Révolution islamique, armée idéologique du régime iranien, sa Force Qods qui est son unité d’élite et des groupes armés pro-iraniens.

Le Centcom (Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient) a précisé que les 85 sites impliquaient des centres de commandement et de renseignement, ainsi que des infrastructures de stockage de drones et de missiles appartenant à des milices et à des forces iraniennes «qui ont permis les attaques contre les forces américaines et de la coalition».

Au moins 18 combattants pro-iraniens ont été tués par ces frappes sur l’est de la Syrie, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). En Irak, selon le gouvernement, «16 morts dont des civils» morts sont à dénombrer.

Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU

La Russie a réclamé samedi une réunion «urgente» du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet des frappes américaines en Syrie et en Irak, a annoncé son représentant à l’ONU. «Nous venons de demander la tenue d’une séance urgente du Conseil de sécurité de l’ONU sur la menace pour la paix et la sécurité créée par les frappes américaines en Syrie et en Irak», a déclaré le diplomate de Moscou à l’ONU, Dmitri Polianski, sur les médias sociaux.

Pas de frappes sur l’Iran

Bagdad a fustigé une «violation de la souveraineté irakienne», tandis que les États-Unis ont affirmé «avoir prévenu le gouvernement irakien avant les frappes». L’occupation américaine de «certaines parties» du territoire syrien «ne peut plus durer», a de son côté déclaré l’armée syrienne, affirmant sa «détermination à libérer l’ensemble du territoire syrien du terrorisme et de l’occupation».

Joe Biden n’a pas ordonné de frappes sur l’Iran comme le réclamaient certains opposants républicains. Le dirigeant démocrate n’a semble-t-il pas visé non plus de responsables iraniens comme l’avait fait son prédécesseur Donald Trump en janvier 2020 en faisant tuer dans une frappe à Bagdad Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient.

Le président américain a déclaré vendredi que «les États-Unis ne voulaient pas de conflit ni au Moyen-Orient ni ailleurs dans le monde» et la Maison-Blanche a répété après les frappes ne pas vouloir d’une «guerre» avec l’Iran avec lequel ils n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.

À quoi les Etats-Unis ripostent-ils?

Joe Biden, en campagne pour un second mandat, s’était engagé à répondre à la mort dimanche de trois militaires américains tués par une frappe de drone en Jordanie, près de la frontière syrienne, où 350 soldats sont stationnés dans le cadre de la lutte contre le groupe État islamique. Leurs corps ont été rapatriés vendredi.

Les États-Unis ont montré du doigt des groupes armés irakiens soutenus par l’Iran.

Les forces américaines en Irak et en Syrie ont subi au moins 165 attaques de drones ou tirs de roquette depuis la mi-octobre, selon un responsable officiel mais c’était la première fois dimanche que des soldats américains perdaient la vie.

Comment en est-on arrivé là?

Les tensions régionales ne cessent de croître depuis l’attaque sanglante du Hamas, soutenu par l’Iran, contre Israël, suivie par des bombardements israéliens incessants sur la bande de Gaza.

Par leur diplomatie et leur présence militaire dans la région, les États-Unis tentent depuis près de quatre mois d’empêcher que le conflit entre l’État hébreu et le mouvement islamiste palestinien ne s’étende au Liban et à un conflit entre Israël et le Hezbollah soutenu par l’Iran.

Mais Washington, avec l’appui de Londres, a eu recours à l’action militaire depuis le 7 octobre contre les rebelles pro-iraniens Houthis au Yémen qui lancent des attaques contre des navires marchands ou militaires en mer Rouge.

Et maintenant ?

Joe Biden a prévenu que la «riposte» des États-Unis avait «commencé aujourd’hui» et qu’«elle continuera(it) selon le calendrier et aux endroits» que Washington «décider(a)».

«Nous ne voulons plus voir une attaque de plus contre des positions ou des militaires américains dans la région», a prévenu le Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

Nombre d’experts à Washington pensent que l’Iran ne prendra pas le risque d’un conflit direct avec la première puissance mondiale mais qu’il s’est renforcé depuis la guerre à Gaza et son soutien au Hamas en ralliant davantage d’appuis dans le monde arabe.

Ces frappes «mettent de l’huile sur le feu», prévient le Hamas

Les Etats-Unis «portent la responsabilité des conséquences de cette brutale agression contre l’Irak et la Syrie, qui met de l’huile sur le feu», a déclaré le Hamas dans un communiqué en anglais.

«Nous confirmons que la région ne trouvera ni la stabilité ni la paix tant que n’auront pas cessé l’agression sioniste (israélienne, ndlr), les crimes de génocide et le nettoyage ethnique contre notre peuple dans la bande de Gaza».

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