L’Afrique du Sud en pleine obsession anti-israélienne !

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L’ANC, le parti au pouvoir, a fait de son combat antisioniste une véritable stratégie électorale, n’hésitant pas à s’afficher avec le Hamas. Résultat : depuis les massacres du 7 octobre, jamais les actes antisémites n’ont été aussi nombreux et de plus en plus en plus de Juifs songent à faire leur Alya.

Mauvais signe… De la même façon qu’il vante régulièrement les mérites de l’économie vénézuélienne, Jean-Luc Mélenchon ne trouve plus de mots assez élogieux pour flatter les autorités de Pretoria : « Nous voulons dire de tout cœur mille mercis à l’Afrique du Sud et à son gouvernement qui ont ramené l’humanité, dans une situation honteuse, sur le devant de la scène. » Que l’extrême gauche s’entiche de l’ANC (le Congrès national africain, parti de Nelson Mandela au pouvoir depuis plus de trente ans), dans le contexte de la guerre contre le Hamas, n’a rien de surprenant.

Il règne en Afrique du Sud une détestation d’Israël dont l’intensité, obsessionnelle, revêt depuis les massacres du 7 octobre 2023 un caractère quasi institutionnel, dans un pays qui, loin d’avoir pansé les plaies de l’apartheid, souffle sur les braises de la partition raciale. Victimes de violences et de discriminations, de plus en plus de Blancs fuient… Quant à la population juive, estimée de nos jours à quelque 75 000 âmes, elle ne cesse de décroître ; elle était deux fois plus nombreuse dans les années 1970 dans un pays alors deux fois moins peuplé.

Serait-ce la fin de la présence des Juifs en Afrique du Sud ?

L’histoire du jeune espoir du cricket viré, il y a deux semaines, du capitanat de l’équipe nationale des moins de 19 ans, a beaucoup ému la communauté juive sud-africaine. Le tort de David Teeger ? Être juif et avoir, à plusieurs reprises, affiché son soutien à Tsahal contre le Hamas. Recevant le trophée des étoiles montantes lors d’une cérémonie publique de la banque Absa, ce sportif avait déclaré, peu après le début de la guerre, « dédier sa récompense à l’État d’Israël et à chacun de ses soldats au combat pour que nous puissions vivre et réussir dans la diaspora ».

Si Teeger a été officiellement écarté « pour des raisons de sécurité », il fait peu de doutes que ses origines, et sa prise de position, soient incompatibles avec un pays où, au même moment, la ministre des Affaires étrangères Naledi Pandor appelait Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, ce dernier se félicitant publiquement du soutien de la Sud-Africaine « à l’incursion menée en Israël ». Moment de gêne à la tête de l’État, où le président Cyril Ramaphosa s’affiche désormais quasiment en permanence avec le keffieh palestinien, comme la plupart de ses ministres. Pretoria niait d’abord le coup de fil puis l’admettait enfin, en insistant sur le fait qu’il s’agissait « de discussions portant sur l’aide humanitaire à apporter à Gaza ».

« L’Afrique du Sud est considérée comme le Ground Zero de l’Apartheid »

L’hostilité du gouvernement sud-africain post-apartheid à l’égard d’Israël est déjà ancienne. En 2001, lors de la conférence mondiale contre le racisme de Durban, Israël avait déjà été accusé de racisme. Encore aujourd’hui, Naledi Pandor adore établir le parallèle entre la situation des Palestiniens et celle des Noirs sud-africains sous le régime de l’apartheid. « Il s’agit d’un narratif qui a des conséquences sur le climat politique et sur le traitement médiatique du conflit. L’Afrique du Sud est considérée comme le Ground Zero de l’apartheid, et cela a un impact pour délégitimer Israël dans son droit de se défendre », explique au JDD Rowan Polowin, président de la Fédération nationale sioniste sud-africaine. Des leçons de morale adressées au monde entier qui l’agacent : « L’ironie est que nous avons un des taux de criminalité les plus élevés au monde, un chômage au sommet, une corruption immense, et ils ont l’audace de détourner l’attention de nos problèmes internes en poursuivant Israël devant la justice internationale. »

Le Hamas, à l’inverse, n’est pas classé par l’Afrique du Sud comme une organisation terroriste. Ses représentants sont même régulièrement reçus à Pretoria, comme lors du 54e congrès de l’ANC, en 2017, où en présence de membres du bureau politique de l’organisation terroriste, il avait été décidé de limiter les relations diplomatiques avec Israël. En novembre, Cyril Ramaphosa rappelait son ambassadeur de Tel-Aviv. Depuis la semaine dernière, El Al, la compagnie nationale de l’État hébreu, a annoncé suspendre ses vols vers Johannesburg, la demande s’étant écroulée depuis les actions entreprises par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice. Si la plus haute juridiction de l’ONU n’a pas dit que l’État d’Israël était coupable de « génocide », elle a néanmoins appelé Jérusalem à « prendre toutes les mesures en son pouvoir » pour en éviter un ! Donnant l’impression aux antisionistes de tout poil qu’il s’agissait là d’une victoire de l’Afrique du Sud.

Depuis le 7 octobre 2023, les actes d’antisémitisme ont bondi de 631 % dans le pays, selon le South African Jewish Board of Deputies (l’équivalent du Crif) : slogans nazis chantés dans les manifestations, attaques contre une synagogue de Johannesburg, contre un rabbin, et même profanation d’un cimetière israélite à Pretoria… « De plus en plus de Juifs sud-africains partent pour Israël ou envisagent de faire leur Alya. C’est tellement triste quand on songe aux nombreuses contributions des Juifs sud-africains, dans les arts, la science, etc. Ce gouvernement nous trahit », regrette Rowan Polovin.

Derrière cette obsession antisioniste des dirigeants sud-africains, une tactique électoraliste. Des élections générales se tiennent au printemps – la date n’a pas encore été définie – et pour la première fois en trente ans, l’ANC pourrait perdre la majorité. « Le parti veut absolument faire oublier tous ses échecs. Ramaphosa en vient même à accuser Israël d’être derrière tout ça, dans une stratégie de mensonge à la soviétique », observe encore Rowan Polovin. Une coalition de petits partis pourrait mener la vie dure à l’ANC. Mais là aussi, c’est le règne du communautarisme qui dicte les conduites politiques dans le pays, menant parfois des groupuscules à diriger des collectivités au gré des alliances. Johannesburg, la capitale économique, est ainsi dirigée par un maire issu d’Al-Jamah, un parti islamique pro-charia, dans un pays qui ne compte pourtant que 2 % de musulmans.

JForum.fr et le JDD

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