Lag ba’omer – l’âme est immortelle !

0
71

Autour de la table de Chabbath, n° 438 Behar

« Bar Yohaï Nimchakhta Achréra Chemen Sasson… »

 Le jour de Lag Baomer tombera Motsaé Chabbath prochain.

J’en profiterais pour dire un mot sur la signification du jour (Lag Baomer) puis vous donner une Halakha.

Comme mes lecteurs le savent, l’âme est immortelle. Donc après nos 120 ans, le corps retournera à la terre tandis que notre parcelle spirituelle (âme) montera au Ciel. Avant d’hériter du monde à venir, elle devra passer devant un tribunal pour savoir comment elle s’est comportée dans notre bas-monde. C’est aussi le sens des lois de deuil : les sept jours, le mois et enfin l’année/Yahrzeit. Toutes ces différentes périodes marquent les moments où l’âme passe en jugement. Ce qui est intéressant à savoir c’est que le Yahrzeit (le jour de l’année – la Hazkara) devra être célébré même des dizaines d’années après le départ du proche (par l’allumage d’une lumière de 24 heures, le jeûne des enfants et la montée au cimetière). La raison de ce cérémonial, c’est que chaque année l’âme passe un nouveau Din (jugement). Vous allez répondre qu’après l’enterrement, c’est… la fin des haricots. Cependant, les Sages, de mémoires bénies, disent bien autrement : les âmes continuent à gravir des échelons dans les sphères supérieures ! En effet l’âme est toujours susceptible de monter plus haut dans le Gan Eden (ou le contraire). Par exemple un homme qui a laissé derrière lui une descendance soucieuse de la pratique et/aussi qu’il a financé des institutions de Tora, c’est l’assurance qu’il continuera à gravir les échelons longtemps après sa mise en terre (car une partie des mérites de sa descendance ou de ses élèves lui sera comptée). A l’inverse, un homme qui aurait laissé un lourd passif sur terre, tel que : avant son départ il a écrit un testament invitant sa postérité le soin de s’occuper d’une boite de nuit qui fonctionne d’ailleurs très bien le week-end, Hachem yichmor, ouverte 30 ans plus tôt à la sueur de son front…

Mes lecteurs auront vite compris que tout cet argent n’apportera que de la souffrance pour lui (dans le Ciel) ainsi qu’à ses proches (sur terre)…

Cette description succincte est juste pour le commun des mortels. Seulement – lehavdil élef havdaloth – pour les Tsadikim et en particulier rabbi Chim’on Bar Yo’haï c’est très différent. Le saint Zohar (Idra Zouta Haazinou 291:) écrit que le jour du décès de rabbi Chim’on, ce saint homme a dévoilé au Clall Israël des secrets de la Tora que personne ne connaissait. La lumière spirituelle qui émanait ce jour était si intense que les portes du Ciel se sont ouvertes et les sefarim ajoutent que jusqu’à nos jours, le mérite de rabbi Chim’on nous protège. C’est aussi le seul Sage du Talmud qui a dit (Soucca 45:) qu’il pouvait rendre quitte l’humanité entière de la justice Divine (grâce à son mérite). Il a écrit le saint Zohar.

C’est à l’image de ce grand dévoilement (le jour de son départ) que la communauté a l’habitude d’allumer ce samedi soir (et aussi le lendemain en journée) des bougies et des feux en son honneur.

Donc pour honorer rabbi Chim’on je développerai un petit point de Halakha au sujet du décompte de la Sefirath Ha’omer. Comme vous le savez, depuis le deuxième jour de Pessa’h la communauté fait le décompte des 49 jours qui séparent Pessa’h de Chavou’oth (le Don de la Tora). Je me préoccuperai cette semaine de savoir si un homme peut dire vers la sortie du Chabbath à ses enfants « Après l’office, on va se rendre à l’allumage de Lag-Baomer« ? Est-ce que le fait de mentionner (après le coucher du soleil) « Lag (qui signifie 33) Ba’omer » entraine que notre bon père ne pourra plus faire son décompte avec la bénédiction d’usage (Baroukh Ata… acher kidechanou bemitsvotav ‘al sefirath ha’omer) ?

Le Choul’han ‘Aroukh (489.4) écrit que dans le cas où un ami nous demande (bein hachmachoth/après le coucher du soleil) quel jour sommes-nous ? On devra lui répondre : « hier on était tel jour ». Car dans le cas où on lui répond « nous sommes aujourd’hui tel jour », lors de l’office du soir qui suivra, on ne pourra plus faire le décompte (avec la bénédiction). En effet, en répondant à partir de la tombée de la nuit de cette manière on s’est rendu quitte de la Mitsva (sans y penser). D’après cela, si on dit ce Motsaé Chabbath : « Chouette ce soir c’est Lag Ba’omer » il se pourrait bien qu’on soit rendu quitte de la Mitsva du décompte. Je dois rajouter que c’est dans le cas où l’on connaît la signification de « Lag Ba’omer ». « Lag » c’est anachronisme de Lamed et Guimel qui ont la valeur de 33 (Raché-Tévoth). Si on ne connait pas la signification, du « Lag Ba’omer » en pensant que ce n’est que le nom de la fête on ne sera pas quitte. En effet, la Mitsva nécessite le décompte des jours. Si une personne ne connait pas la traduction des mots qu’elle prononce, elle ne sera pas quitte (Voir le Michna Beroura 489 sq 5 au nom du Maguen Avraham).

Toujours à ce propos le Béer Hétev (489.6) rapporte une discussion des décisionnaires à savoir si on dit le nombre de la journée en Raché Tévoth, par exemple au lieu de dire ce jour 37 du Omer on dit Lamed Zaïn (Lamed c’est 30 et Zain c’est 7), d’après un avis on sera déjà quitte de la Mitsva.

Cependant le Michna Beroura (sq 7) rapporte que le décompte nécessite aussi la mention des semaines (car le verset dit : « Vous compterez 50 jours et 7 semaines »). Donc dans le cas où on a dit à son ami « nous sommes le 37ème jour sans avoir mentionné les semaines on n’aura pas accompli entièrement la Mitsva et on recommencera le soir même le décompte sans Berakha et le lendemain on continuera la Sefira avec la bénédiction.

D’après ce court développement on devra faire attention de ne pas dire « Lag Ba’omer » avant d’avoir fait notre décompte. Dans le cas où l’on a oublié, on ne pourra pas faire la bénédiction. Cependant il faudra tout de même dire explicitement le décompte (avec les semaines). Toutefois le lendemain soir on continuera à faire le décompte (avec bénédiction).

Le sippour

 Dans la première partie de la paracha on a développé que notre âme est immortelle et donc après nos 120 ans, le corps descendra tandis que notre parcelle spirituelle (âme) montera au Ciel.

On rapportera une très intéressante anecdote véritable sur le rav Elimélekh de Lisensk, grand rav de la ‘Hassidouth (cela remonte à plus de 2 siècles). Une fois, ce rav s’est retrouvé gisant dans sa maison sans connaissance. Tous ses élèves se réunirent pour prendre soin de leur maître et appelèrent un médecin à son chevet. Le médecin leva les bras au ciel : il n’y avait plus rien à faire. Les fidèles élèves redoublèrent de piété et prièrent très sincèrement pour la guérison de leur maître. Au bout de quelques jours le miracle se déroula : le rav reprit le dessus et se releva de sa maladie. Après, le maître réunit ses élèves et raconta ce qu’il avait entendu et vu durant son coma : « Mon âme est montée dans les sphères supérieures. Quand je suis arrivé « là-haut » j’ai rencontré le rav « Hessed LeAvraham » et tous deux nous nous sommes promenés de longues heures. Le Hessed LeAvraham me dit : « J’ai écrit des dizaines de livres de Tora qui sont étudiés dans les Yechivoth des cieux, or, toi et ton frère le rav Zoucha d’Anapoli vous n’avez rien écrit et pourtant chacune de vos prières, le Birkath Hamazon fait un grand bruit dans les cieux. Quand tu te prépares avant la prière du matin, tous les anges divins prennent peur. A plus forte raison quand tu pries. Viens avec moi, continua le Hessed LeAvraham, allons voir un palais ». Les deux se dirigèrent dans un magnifique verger dégageant une odeur sensationnelle. Les deux hommes (les âmes du rav Elimélekh et celle du Hessed LeAvraham) continuèrent leur chemin et à un moment entendirent le chant des anges du service lorsqu’ils arrivèrent à une colline. Ils l’escaladèrent et virent au loin un magnifique palais. « Regarde bien ce palais, rajouta le Hessed LeAvraham, là-bas se trouve la Yechiva du rabbi Chmeke de Nilkolesbourg. Cela fait déjà quelques semaines qu’il est là et qu’il a construit sa Yechiva. Rabbi Elimélekh se rendit auprès du rav de Nikolesbourg. Or, il se trouvait un gardien à la porte du palais/Yechiva. Rabbi Elimélekh reconnaissait ce juif comme étant « Mordekhaï le réparateur de livre » de la ville de Lizensk. Rav Elimélekh lui demanda que fais-tu ici? ». Il répondit : « Rebbé, si on t’entendait m’interpeler « Mordekhai » sans rajouter le nom « rav » de suite on t’aurait mis en anathème. Rav Elimélekh s’étonna et lui demanda : « Comment-est-ce possible ? Toute ta vie tu faisais partie des gens simples de la ville. En aucune manière tu ne faisais partie des érudits ». Reb Mordekhai répondit : « En effet, je n’étudiais pas à longueur de journée, c’est vrai. Seulement quand je suis arrivé dans le monde de la vérité il m’est arrivé quelque chose de très étonnant : on m’a amené devant le Beth Din et on a commencé à me juger pour chacune de mes actions. J’ai vu alors des anges amener mes bonnes actions ainsi que mes fautes. Chaque action était placée sur la balance. Or elle penchait du mauvais côté à cause de mes nombreuses fautes. On a tranché mon jugement pour le Guehinom : l’enfer. J’ai accepté mon jugement et je suis sorti la tête basse. J’ai été conduit très loin, et au fur à mesure que j’arrivais, la chaleur devenait de plus en plus intense. Alors que cela devenait insupportable, deux émissaires du Beth Din sont arrivés en courant. Ils m’ont pris et ils m’ont amené à nouveau devant le Beth Din. Là-bas, je vis des charrettes remplies de sacs. Tandis que la balance restait penchée en ma défaveur. Or cette fois les émissaires ont défait les sacs et ont renversé tous mes mérites sur les plateaux. Petit à petit la balance est remontée en ma faveur et à un moment donné lorsqu’ils ont ouvert une autre sacoche, la balance s’est équilibrée! Puis un autre sac a été versé, cette fois le côté positif est monté : j’ai gagné mon jugement. A ce moment on m’a rendu quitte des affres de l’enfer et une voix céleste s’est fait entendre : « Dorénavant vous vous appellerez rabbi Mordekhai » ! J’étais estomaqué de tous ces honneurs et je demandais la signification de ces sacs. Un ange, qui s’appelle « le gardien des pages » est venu intercéder en ma faveur (devant le Beth Din) en disant : « Cet homme qui ne connaissait pas la Tora faisait particulièrement attention aux honneurs dû aux livres saints. Toute sa vie il reliait des livres et faisait attention à chaque fois de bien les réparer et de remettre à sa place chaque feuille. Même des pages blanches d’un livre saint, il les replaçait dans le livre ou les mettait à la Gueniza. Les pages qui contenaient des versets de Tora étaient soigneusement entreposées et à la fin il les plaçait à la Gueniza ! La voix céleste dira : « Celui qui rend honneur à la Tora son corps sera honorable vis-à-vis du monde ». Ce sont donc ces mérites qui m’ont donné droit au monde futur. Après avoir été amené au monde futur j’ai commencé à douter : comment allais-je écouter les cours des Yechivoth car j’étais un parfait ignorant ? Les Talmidé ‘Hakhamim m’ont appris la Tora afin que j’entre dans une Yechiva et ainsi j’ai pu rentrer à la Yechiva du rav Chmélké. Alors qu’il parlait, la porte de la Yechiva s’est ouverte et une voix s’est faite entendre : « Rabbi Mordekhai, relieur de livres, est invité à venir. De suite reb Mordekhai est rentré et a laissé rabbi Elimélekh à la porte. Rabbi Elimélekh a frappé à la porte pour lui aussi rentrer… en vain. Entre temps rabbi Elimélekh s’est réveillé sur son lit de malade à Lisensk entouré de tous ses élèves encore tout transpirant et avec beaucoup de fièvre mais sortit de son coma…

Cette histoire est une manière de renforcer notre Emouna (foi) dans ces périodes difficiles. Car on apprend que dans la vie rien ne se perd ! Toutes les petites actions d’un homme sont comptabilisées, répertoriées et sortiront au grand jour au moment du jugement!

 Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut !

David Gold Soffer

Tél : 00972 055 677 87 47, e-mail : dbgo36@gmail.com

Une grande bénédiction à Mendel Meloul et à son épouse (Raanana) pour de la réussite dans ce qu’ils entreprennent et la santé

Une bénédiction à Dan Salomon et à sa Havrouta le rav Moshé Lévi Chlita pour une bonne étude de la Tora au sein du Collel du rav Asher Berakha Chlita (Raanana)

Une bénédiction à Dan Portugais et à son épouse (Raanana) pour de la réussite dans l’éducation des enfants et la Parnassa.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire