Le message du rabbi de Kalov pour ‘Hanoucca

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Message de l’Admour de Kalov pour ‘Hanoucca

Depuis l’expansion d’Internet dans le monde, l’épreuve de l’interdiction de voir des scènes problématiques s’est accentuée. En effet, chacun peut s’enfermer dans sa chambre avec un téléphone pour regarder toutes sortes d’images compromettantes et impudiques.

Cette épreuve prend encore plus d’ampleur du fait de psychologues qui endossent le rôle d’envoyés du Yétser Hara’, qui expliquent à leurs clients que pour leur santé mentale, il est obligatoire de céder quelque peu à leurs passions, en regardant ces images : de cette manière, prétendent-ils, ils pourront trouver une certaine sérénité.

Or, il importe de répéter ce principe : la réalité est toute autre. Nos Sages (Soucca 52b) affirment l’existence d’un principe : plus on satisfait à ce besoin, plus il s’intensifie et vice-versa. Lorsqu’on tente de nourrir cette passion, on éveille une faim insatiable, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on tente d’exercer une maîtrise sur le Yétser Hara’ qui se rassasie. On vit ainsi une vie de bonheur et de sérénité.

Cette conception trompeuse des psychologues qui amplifie les cas de dépression et de maladies mentales à notre époque, n’est pas tout à fait neuve. C’était déjà l’approche des Grecs qui installèrent partout de grands théâtres, où étaient assis hommes et femmes côte à côte, en toute légèreté ; on y montrait des scènes indécentes que l’on justifiait, soi-disant, par la nécessité de satisfaire leurs penchants.

Ainsi, la Guemara (Sanhédrin 55a) nous fait un récit de l’époque des Amoraïm, lorsque la culture grecque régnait sur le monde : un homme très épris des femmes, désira un jour une femme. Il finit par en tomber malade. Les psychologues affirmèrent alors qu’il ne pourrait guérir s’il ne satisfaisait pas son désir. Mais les Sages refusèrent, expliquant qu’on ne pouvait lui permettre de s’engager dans une relation interdite même s’il risquait de mourir s’il en était empêché. En effet, les relations interdites sont l’une des trois fautes capitales que le danger de mort ne repousse pas.

Lorsque les psychologues s’aperçurent qu’ils ne pouvaient l’autoriser à commettre cette faute, ils changèrent d’avis et affirmèrent qu’il pourrait échapper à la mort si on lui donnait à satisfaire un peu son désir, en lui donnant la permission de la regarder dénudée. Mais nos Sages, qui perçurent la décadence de ces envoyés du mauvais penchant, répondirent qu’il était interdit d’enfreindre les lois de la sainteté pour satisfaire des désirs malsains. C’est uniquement en exerçant une maîtrise sur ses instincts qu’il pourrait guérir.

Dans le Midrach, le sort de cet homme est évoqué : on lui parla longuement pour lui expliquer qu’il fasse appel à son intellect : il ne valait pas la peine de perdre son monde futur pour un plaisir temporaire. L’homme se renforça alors, maîtrisa son penchant, guérit et devint ba’al Techouva. Les Sages de son époque témoignèrent à son sujet : ils virent briller sur sa tête une grande lumière de sainteté provenant du Ciel, par le mérite d’avoir maîtrisé son mauvais penchant. Il finit par devenir l’un des plus grands Sages de son époque, l’Amora Mar Oukva.

La faculté du peuple d’Israël à dominer son mauvais penchant dans ce domaine a été héritée de Yossef Hatsadik. Lorsqu’il résida en Égypte, il nous indiqua la voie pour surmonter les épreuves en protégeant notre regard.

Dans les Écritures, l’Égypte est qualifiée de Ervath Haarets : c’était le lieu où les relations interdites étaient le plus répandues, on y trouvait même des marchés spécialisés dans la prostitution. Ils reniaient totalement le Maître du monde, comme l’indique Pharaon : « Je ne connais pas Hachem » : ils se permettaient tous les plaisirs, sans tenir compte des sept Mitsvot des Bné Noa’h prescrites par le Créateur.

Avant que les Bné Israël ne descendent en Égypte, le Créateur du monde fit en sorte que Yossef s’y installe, et puisse guider ses frères pour préserver leur sainteté dans toutes les situations, même au sein de l’impureté de la société égyptienne.

Yossef Hatsadik était un jeune homme de dix-sept ans, un âge où les forces de la nature sont au plus fort. Il était le plus jeune fils, le préféré de son père, qui fut subitement éloigné de sa famille et de ses amis, perdit tous ses droits et fut vendu comme esclave. Lorsqu’il était esclave en Égypte, l’épouse de Potifar, parée de très beaux vêtements, passa devant lui, et fit tout pour qu’il la regarde. Elle s’adressa à lui pour qu’au minimum, il la regarde. Or, Yossef Hatsadik préserva son regard et ne la regarda pas du tout.

On relate dans le Midrach que la femme de Potifar fut très en colère, et menaça Yossef de le redresser de force. S’il s’y opposait, elle ferait de lui un homme courbé et aveugle. Yossef Hatsadik ne s’alarma pas de ses menaces, et lui répondit sereinement qu’il avait foi en Hachem qui relève les personnes courbées et dessille les yeux des aveugles.

Il continua à préserver sa sainteté en arpentant les rues d’Égypte, comme l’indique le verset (Beréchit 49,22) : « Des filles montent sur la muraille.» Et Rachi de commenter : il est question ici d’un langage de regard : les filles égyptiennes impudiques arpentaient les murailles et jetaient des bijoux, pour attirer le regard des hommes, mais Yossef Hatsadik ne les regarda pas.

Par le mérite de cette maîtrise de soi, Yossef Hatsadik bénéficia d’une pondération et d’une sagesse et eut le privilège de régner en Égypte, ce qui n’était jamais arrivé dans l’histoire à un autre jeune homme. Il était un exemple pour les enfants d’Israël : lorsqu’on préserve sa sainteté, on est toujours gagnant. Ce récit de Yossef Hatsadik renforça les enfants d’Israël en Égypte et pour toutes les époques, dans le domaine de la préservation de leur sainteté.

Depuis que l’influence grandissante d’Internet a renversé les barrières de la sainteté, je me suis mis à évoquer, dans la plupart de mes conférences au sein des Yechivoth, le récit de Yossef, car j’ai vu que cela porte ses fruits.

Ainsi, nous pouvons comprendre pourquoi les Grecs imposèrent aux bné Israël d’écrire : « Nous n’avons pas de part dans le D’ d’Israël » sur la corne d’un taureau. Le taureau symbolise en effet Yossef Hatsadik, à propos duquel il est dit (Devarim 33,17) : « Békhor choro hadar lo – Le taureau, son premier-né, qu’il est majestueux. » Il était extrêmement déterminé à ne renoncer en rien dans le domaine de la sainteté, à l’image de la nuque raide d’un taureau qui supporte toute charge. Le terme Chor (taureau) est également un langage de vision. La force de la sainteté de Yossef provenait de la préservation de son regard. Les Grecs qui développèrent une culture d’impureté, voulaient que les Bené Israël méprisent le symbole de Yossef Hatsadik, et y inscrivent des propos renégats contre Hachem. Leur but était en effet de détourner les Bené Israël de la voie de la sainteté, développée dans la Tora.

Les Bené Israël, à cette époque, déployèrent de grands efforts pour se protéger, ainsi que leurs enfants, de l’impureté des Grecs, et méritèrent qu’une poignée d’hommes purs prenne le dessus sur une masse d’hommes impurs. Ils allumèrent des bougies, symbole de la lumière de la Kedoucha qui éclaire le regard, à l’inverse de ce que prônaient les Grecs qui obscurcissaient leur regard, en cédant à leurs désirs pervers sans prendre en compte les répercussions dévastatrices de leurs actions.

Ainsi, à notre époque, il nous incombe de déployer d’intenses efforts pour nous protéger, ainsi que notre famille, en évitant de nous servir d’appareils non filtrés. Concentrons-nous au contraire sur des principes sacrés comme : « La Mitsva est un flambeau et la Tora, une lumière » et par ce mérite, la sainteté et tous les bienfaits seront à notre portée.

Chabbath Chalom et ‘Hanouka saméah !

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