Le rabbi de Kalov, par. Behar : Porter des vêtements dignes du Maître du monde

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« Car c’est à Moi que les Israélites appartiennent comme esclaves ; ce sont Mes serfs à Moi, Qui les ai tirés du pays d’Égypte, Moi, l’Éternel, votre D’ !» (Vayikra 25,55).

À chaque époque, de grandes puissances sont dirigées par des hommes qui ressemblent à des rois, compte tenu de leur influence importante sur d’autres dirigeants du monde, et tous cherchent à leur plaire.

Mais les Bené Israël doivent retenir que le Saint béni soit-Il, le Roi des rois, les domine tous, Il orchestre et désigne le roi, et Il l’oriente pour diriger son pays, comme nous l’affirmons dans le cantique des Jours Redoutables : Vekhol maaminim : « Hachem intronise des rois et la royauté Lui appartient. »

Au fil des époques, il est arrivé très souvent que des Juifs oublient ce principe essentiel, et s’efforcent de suivre la trace des souverains et des ministres des nations, comme la Grèce et la Perse, en tentant de leur ressembler. Ils pensaient de cette façon leur plaire et obtenir de leur part des faveurs, mais au final, c’est l’inverse qui se produisit : on leur imposa des décrets sévères et leur tentative de plaire aux non-Juifs se solda par un échec.

Ce phénomène s’est répété à toutes les époques, en particulier pendant la Shoah, lorsque les nations du monde n’ont pas fait l’effort de sauver les Juifs en détresse, même si c’étaient des Juifs qui tentaient toujours de trouver grâce à leurs yeux.

Le rav Yehonathan Eibeshitz zatsal explique un passage de la paracha de Vayichla’h : après qu’ils aient souillé Dina, ses frères, fils de Ya’akov, exigèrent de tous les résidents de Chékhem de se circoncire. Rabbi Yehonathan déclare : « Les fils de Ya’akov étaient d’avis que les résidents de Chekhem sont passibles de mort en raison de leurs méfaits, mais ils craignaient que si on les tuait, une vive protestation aurait lieu dans le monde sur l’audace des Bené Israël qui usent de violence à l’égard d’un autre peuple. Ils ont donc pris les devants, et leur ont prescrit de se circoncire, et de cette façon, sont devenus tous juifs, et la réaction des nations du monde n’était plus à craindre, car depuis toujours, les non-Juifs n’interviennent pas lorsqu’il est question du meurtre de Juifs. »

De même, l’Égypte, qui était un puissant empire, attira de nombreux Juifs, qui commencèrent à fréquenter les théâtres, etc. Ensuite, Hachem fit en sorte que Pharaon haïsse les Juifs et les asservisse.

Du fait de l’esclavage égyptien, les Juifs firent Techouva, et se renforcèrent en se démarquant de la conduite des Égyptiens. Ils firent surtout l’effort de conserver leur tenue typiquement juive, qui les distinguait des non-Juifs. Par ce mérite, ils ont eu le droit à la Gueoula, comme l’indiquent ces propos de nos Sages (Psoukata Zoutrata 6,6) : nos ancêtres ont été libérés d’Égypte, car ils n’avaient pas modifié leur costume traditionnel pour ressembler aux Égyptiens.

Les femmes vertueuses d’Égypte avaient un mérite particulier. L’Égypte était ‘Ervath Haarets, elle cultivait une pratique de décadence en satisfaisant à ses instincts bestiaux. En effet, les filles égyptiennes portaient des vêtements courts et serrés, avaient les cheveux longs et lâchés, etc. En revanche, les jeunes filles juives ne modifièrent pas leur tenue, mais suivaient les règles de la Tsni’outh à l’instar de leurs mères.

Elles firent réellement preuve d’une grande abnégation, car les femmes juives étaient extrêmement humiliées et une femme pouvait facilement y échapper en s’habillant suivant la mode égyptienne, de sorte que personne ne reconnaisse sa judéité, en quittant le «ghetto juif » de Gochen et en se mêlant aux Égyptiennes. Mais les femmes juives renoncèrent à tout et ne voulurent rien changer, et continuèrent à porter les vêtements des Juifs, et les femmes mariées veillaient à la Mitsva de se couvrir la tête. C’est ainsi qu’elles méritèrent le titre de femmes vertueuses, et grâce à elles, le peuple juif fut sauvé d’Égypte.

Nous devons toujours avoir à l’esprit ce récit de la sortie d’Égypte et en tirer des leçons. Alors que certains s’imaginent qu’en changeant leur tenue, ils trouveront davantage grâce aux yeux des non-Juifs et pourront gagner plus dans leur commerce, il vaut la peine de considérer que la volonté de l’homme de plaire aux non-Juifs émane de l’idée qu’ils peuvent l’aider, mais en réalité, tout est dirigé par Hachem, Qui dirige le monde. Le but de l’homme est donc de trouver grâce aux yeux de D’ ; en effet, s’il transgresse la volonté de D’, au final, il sera perdant, et s’il accomplit la volonté de Hachem, il sera gagnant, comme le prouve la sortie d’Égypte.

Le vêtement juif ressemble au sceau du Roi de l’univers, grâce auquel on reconnaît aussitôt qu’il est Juif, membre de la légion du Roi des rois, comme il est dit (Devarim 28,10) : «Et tous les peuples de la terre verront que le nom de l’Éternel est associé au Tien. » La Kipa que l’on porte sur la tête, est le symbole le plus voyant qui dévoile notre rôle de serviteurs de Hachem. De ce fait, il ne faut pas avoir honte, ni cacher ou diminuer ce symbole, mais le porter avec fierté en public, afin d’accroître la gloire du Ciel.

C’est dans cette optique que nous pouvons interpréter ces propos de Hachem adressés à Israël : « Car c’est à Moi que les Israélites appartiennent comme esclaves » : les Juifs savent qu’ils appartiennent à la légion du Roi des rois, et de ce fait, ne se conduisent pas à l’égard des non-Juifs comme des esclaves qui s’évertuent à trouver grâce aux yeux de leur maître, comme si tout leur être dépendait d’eux. Ils savent en effet que les non-Juifs sont également asservis à Hachem : « Ce sont Mes serfs à Moi, qui les ai tirés du pays d’Égypte » : ils savent qu’ils sont des serfs, lorsqu’ils ont vu au moment de la sortie d’Égypte, que tout dépendait de l’intervention de Hachem, et de ce fait : « Moi, l’Éternel, votre D’ !» : Il récompense largement les hommes et femmes qui arborent fièrement leur identité juive, en étant méticuleux sur le port de vêtements qui plaisent à D’.

Chabbath Chalom !

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