Le rabbi de Kalov, par. Ki Tavo : L’étude de la Tora, un atout pour les affaires

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« Et tous les peuples de la terre verront que le nom de l’Éternel est associé au tien, et ils Te redouteront » (Devarim 28,10).

Je vis un jour à Budapest, ainsi que dans d’autres lieux, qu’il existe des écoles juives dirigées par le mouvement conservative, où les élèves non-juifs sont également acceptés. De nombreux non-Juifs envoient leur enfants y étudier, affirmant leur désir de voir leurs enfants grandir dans l’étude de la Tora et devenir de brillants commerçants comme les Juifs. Dans la même veine, je me suis entretenu il y a près de cinquante ans avec un avocat renommé résidant à Londres, Juif traditionaliste, qui se heurta à une difficulté liée à une loi britannique. Je lui donnai alors un conseil qui lui plut, puis il me dit : « Lorsque je remarque la capacité de ceux qui étudient la Tora à saisir des réglementations complexes de manière qui nous échappe à nous, les avocats instruits, cela me rappelle la formule répandue avant la Shoah sur mon lieu de naissance : on disait alors que ceux qui étudient la Guemara sont dotés d’une Guemara Kopel (une tête de Guemara), ils deviennent ingénieux grâce à leur étude. »

Chaque Juif doit réfléchir à cette idée : l’argument du Yétser Hara’, prétendant que l’étude de la Tora diminue l’intelligence de l’homme nécessaire pour gagner sa vie, est fallacieux ; bien au contraire, cette étude développe l’intelligence, car par le biais de la sainte Tora, l’homme peut aisément comprendre divers savoirs et s’il désire gagner sa vie dans l’un de ces domaines. Un Talmid ‘Hakham saisit aisément des concepts à appliquer dans la pratique, comme l’indique ce texte de nos Sages (Kinian 3,5) : « Plus les érudits en Tora prennent de l’âge, plus leur compréhension se raffermit. »

L’auteur de l’ouvrage Pardess Yossef (Beréchith 32,5) explique que c’est pour cette raison que Ya’akov Avinou envoya un message à Essav sur l’étendue de sa richesse. En effet, dans sa jeunesse, Essav prétendait que Ya’akov ne pourrait réussir à gagner sa vie, du fait qu’il étudie la Tora dans la tente. De ce fait, Ya’akov envoya le message suivant à Essav : au contraire, grâce à l’étude de la Tora, il était devenu plus ingénieux que lui et s’était beaucoup enrichi.

Certains interprètent ce verset (Devarim 33,18) : « À Zevouloun, il dit ces mots : « Sois heureux, Zevouloun, dans tes voyages, et toi, Yissakhar, dans tes tentes ! » ainsi : on dit à toute personne qui va travailler chaque jour, à l’instar de Zevouloun, de se réjouir du fait que celui qui étudie la Tora se consacre dans la tente à l’étude de la Tora ; lorsque cet homme se rendra sur le marché du travail, il te fera concurrence dans les affaires et te dépassera grâce à sa grande intelligence acquise par le biais de l’étude de la Tora.

À ce sujet, nos Sages affirment (Avoth 6,1) : « Il est une source d’inspiration en termes de conseils et de sagacité » : en effet, la Tora confère l’intelligence à l’homme et aiguise son esprit. Il faut donc étudier la Tora qui peut nous donner des conseils spirituels, certes, mais aussi nous aider dans le domaine matériel, et c’est l’un des mérites acquis par l’homme qui étudie la Tora avec désintéressement.

Nous le découvrons également à notre époque : les hommes consultent des érudits en Tora au sujet de leur commerce et de leurs affaires. Or, le Talmid ‘Hakham est éloigné de ce monde auquel il est étranger, mais malgré tout, il sait répondre avec sagacité et ceux qui suivent ses conseils réussissent. Tout ceci provient de la faculté de la Tora. Celui qui n’a pas de connaissances en Tora ne possède pas cette faculté et même s’il est très fort en commerce, s’il n’est pas spécialiste dans le domaine en question, il ne sera pas en mesure de donner des conseils intelligents.

Il est dit (Tehilim 19,8) : « Le témoignage de l’Éternel est véridique ; il donne la sagesse au simple » : même une personne qui n’est pas née avec un cerveau brillant, si elle étudie la Tora, témoignage de Hachem, pourra s’élever et développer un esprit sage et vif. Le Gaon rabbi Chaoul Brakh zatsal, Av Beth Din de Kassai, dans son ouvrage ‘Helek Le’olam Haba sur la Michna (Avoth 6,2), dit : « « Toute personne qui se consacre à l’étude de la Tora s’élève » : le terme Kol (tout) fait allusion à toute personne, même celle qui naît stupide et devient intelligente. » Le Gaon de Kassai poursuit : « J’ai remarqué à plusieurs reprises chez des élèves dont tous les frères étaient limités dans leur intelligence et qui, grâce à leur étude, sont devenus intelligents. J’ai également entendu au sujet notre maître, le Maharam Shik zatsal, que dans son enfance, il avait des sens peu développés, mais grâce à sa constance dans l’étude de la Tora, il s’éleva jusqu’au point où il se fit remarquer par sa perception ingénieuse, et diffusa la Tora dans le monde entier. »

Les Écritures en attestent également (Devarim 4,6) : « Observez-les et pratiquez-les ! Ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, car lorsqu’ils auront connaissance de toutes ces lois, ils diront : « Elle ne peut être que sage et intelligente, cette grande nation !» Le Ramban, dans son introduction au commentaire de la Tora, développe longuement l’idée que les cinquante portes de la sagesse créées dans le monde contiennent également tous les savoirs de la nature de ce monde, et toutes ces portes, jusqu’à la cinquantième, ont été transmises à Moché Rabbénou, et tout est écrit dans la Tora explicitement ou implicitement, et c’est de cette manière que les élèves en Tora comprennent les savoirs de l’univers. »

Nous en découvrons ici une allusion dans la bénédiction du verset où les Écritures bénissent tous les Bené Israël qui réservent un temps d’étude à la Tora : « Et tous les peuples de la terre » : ceux qui sont ignorants et n’ont pas étudié la Tora, « verront que le nom de l’Éternel »: c’est la sainte Tora qui est composée des Noms de Hachem, « est associé (Nikra) au tien » : le terme Nikra peut se diviser en N (dont la valeur numérique est cinquante) Kara : ils verront que l’homme a lu, a puisé les 50 portes de la sagesse dans la Tora. La méditation sur cet enseignement extraordinaire, que des Juifs qui ont étudié dans les Yechivoth et continuent à réserver du temps à l’étude de la Tora divine, sont dotés d’une intelligence adaptée à ce monde, nous permet d’acquérir la crainte du Ciel, et de renforcer notre Émouna dans Hachem, qui a donné la Tora.

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