Le rabbi de Kalov, par. Tetsavé : La joie, élément essentiel pour la parnassa !

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« Elle deviendra ta portion » (Tetsavé 29,26).

On raconte qu’un jour, un Juif se plaignit devant le Ba’al Chem Tov de ses difficultés de parnassa et il sollicita un conseil à ce sujet. Le Ba’al Chem Tov lui répondit : « Renforce-toi pour vivre dans un état de joie constante. En effet, la joie est une segoula pour la parnassa. En voici le signe : le nom de l’ange préposé à la subsistance se retrouve en allusion dans les lettres finales de l’expression : Potéa’h eth yadékha (ouvre ta main) ainsi que dans celle-ci : Vehayita akh saméa’h (tu seras uniquement joyeux). »

Rabbi Yé’hezkel de Kazmir en trouve une allusion dans un verset. Il est dit au sujet du commerce de Zevouloun (Devarim 33,18) : « Réjouis-toi, Zevouloun, dans tes voyages ». Rachi l’interprète de la façon suivante : « Puisses-tu réussir dans tes entreprises commerciales ! » Nous remarquons que pour décrire une réussite commerciale, le Texte emprunte un langage de joie. En effet, grâce à la joie, on accède à la réussite dans les affaires.

Nous découvrons l’origine de cette idée dans les propos du ‘Hozé de Lublin dans son ouvrage Divré Emeth : grâce à la joie, on allège les peines et on élimine les forces de l’impureté qui entravent la parnassa, et l’homme peut alors profiter d’une bonne subsistance.

Dans le même ordre d’idées, rabbi Israël Avraham de Tsharni-Ostra affirme : « Si un homme soupire en raison de ses difficultés de parnassa, lors du premier soupir, elle s’éloigne de lui de 4 Amoth, et plus il soupire, plus elle s’éloigne de lui. »

Rabbi Avraham de Slonim affirme : « La joie est la clé de la parnassa, que ce soit sur le plan matériel ou spirituel. » Il explique qu’on en trouve une source dans les Écritures, comme il est dit (Beréchith 45,5) : « Et maintenant, ne vous affligez point, (…) car c’est pour la subsistance que Elokim m’y a envoyé avant vous.» Si l’homme est profondément plongé dans la tristesse au sujet de sa subsistance pour nourrir sa famille, mais qu’il s’emplit de joie et bannit toute tristesse, D’ lui octroie une large subsistance et il mérite une parnassa très abondante.

 On raconte à ce sujet qu’un jour, rabbi Moché de Dribin, l’un des hommes les plus aisés de Russie, subit un revers considérable dans ses entreprises. Il le mentionna dans une lettre adressée à son rav, le Ba’al Hataniya. Ce dernier lui répondit que le conseil essentiel pour conserver sa fortune était de ne pas sombrer dans la tristesse, comme nous en trouvons une allusion dans les propos des Écritures (Michlé 10,22) : « C’est la bénédiction de l’Éternel qui enrichit et nos efforts n’y ajoutent rien » : la condition pour s’enrichir est de s’éloigner de la tristesse. Le notable suivit les propos de son rav et retrouva sa richesse.

On raconte aussi qu’un jour, un disciple du rabbi et auteur du Yisma’h Israël d’Alexandre le consulta pour se plaindre de difficultés dans sa subsistance. Son rabbi lui répondit que la joie était une excellente segoula pour la parnassa. Son disciple rétorqua : « Que puis-je faire, dans ma situation, je ne suis pas en mesure de me réjouir ? » Son rav lui répondit : « Mais que n’est-on pas prêt à faire pour la parnassa ?! »

Cette histoire est une leçon d’éthique : comme la joie est favorable à l’homme dans ses moments difficiles, il doit se renforcer dans cette vertu. Tout Juif qui désire véritablement vivre dans la joie pourra toujours parvenir dans un état joyeux.

Le conseil essentiel pour accéder à la joie authentique et constante est de fixer des moments d’étude de la Tora chaque jour : on vit ainsi une joie de Mitsva, comme il est dit (Tehilim 19,9) : « Les préceptes de l’Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur. »

De ce fait, il convient de se renforcer en étudiant de manière à éprouver de la joie, qui favorise une bonne parnassa. Ainsi, comme l’affirme le Avné Nézer de Sokhtchov : « Tous les malheurs et les oppressions dans le monde sont dus au fait que l’on étudie la Guemara comme un homme qui cherche à dormir. Si tout le monde m’écoutait et étudiait la Guemara en y injectant de la vitalité, je peux attester qu’aucun Juif ne manquerait de moyens de subsistance.»

Les ouvrages sacrés interprètent ce verset (Devarim 33,18) : « Réjouis-toi Zevouloun, dans tes voyages et toi, Yissakhar, dans tes tentes » : Zevouloun se réjouit lorsqu’il se lance dans ses affaires commerciales en prenant possession de l’art d’Yissakhar assis dans la tente de la Tora. En d’autres termes, avant de partir pour ses affaires, il se consacre d’abord à la Torah qui le conduit à la joie, et ainsi, il pourra réussir dans ses affaires.

Rabbi Sim’ha Bounem de Prishsa’ha en trouve une allusion dans le verset (Michlé 31,15) : « Il fait encore nuit qu’elle est déjà debout, distribuant des vivres à sa maison » : pour bénéficier d’une bonne parnassa, il convient de se lever tôt pour se consacrer à l’étude de la Torah, car on sera assuré ainsi d’avoir une parnassa.

Il nous appartient de nous renforcer sur ce point au mois d’Adar, comme l’indiquent nos Sages (Ta’anith 29a) : « Lorsque commence le mois d’Adar, on augmente la joie (Marbim beshim’ha) » Il est dit au sujet de rabbi Chalom de Prohobisht : à quel sujet est-il dit : Marbim besim’ha et non Marbim sim’ha ? Par quel moyen peut-on augmenter les bontés à l’égard du peuple d’Israël au mois d’Adar ? Besim’ha, c’est-à-dire par le biais de la joie.

C’est l’inverse du mois d’Av, au sujet duquel il est dit : « Lorsque commence le mois d’Av, on diminue la joie.  » Le Choul’han ‘Aroukh tranche que l’on diminue les transactions commerciales, car du fait de la diminution de la joie, les affaires connaissent aussi une baisse de profits.

Dans cet esprit, les Tsadikim interprètent ce texte de nos Sages (Bétsa 15b) : « Celui qui veut conserver ses biens y implantera « Adar »» : cela signifie qu’une personne qui désire une prospérité durable doit cultiver la vertu de la joie, qui s’accroît particulièrement au cours du mois d’Adar.

Nous en découvrons ici une allusion dans le verset de notre paracha : « Elle deviendra (Vehaya) » : allusion au fait que tu bénéficieras de la joie, comme l’indiquent nos Sages (Vayikra Rabba 11,7) : chaque occurrence du terme « Vehaya » est un langage de joie. Ce sera « ta »: pour ton profit et ton bien, « portion » : ta subsistance, car la joie est une segoula pour la parnassa.

Chabbath Chalom !

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