«Celles-ci sont les générations de Yits’hak, fils d’Avraham : Avraham engendra Yits’hak » (Beréchith 25,19).
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On raconte que le père de rabbi Chelomo Kluger zatsal était un homme très pauvre et aveugle, qui ne pouvait subvenir à ses besoins en travaillant. Privé de choix, il circulait de maison en maison pour implorer des Juifs de subvenir aux besoins de sa famille, et à cet effet, il se faisait accompagner par son fils Chelomo.
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Un jour, ils rencontrèrent en chemin le Maguid de Douvna zatsal. Ce dernier se tourna vers le père et lui demanda : « Combien d’argent parviens-tu à collecter avec ton fils ? » En réponse à la question, le père cita une somme. Le Maguid de Douvna reprit : « Voilà, prends la somme d’argent que tu as mentionnée et amène-moi ton fils à qui je vais enseigner la Tora. » Le père accepta sa proposition, le Maguid de Douvna se mit à enseigner la Tora à l’enfant, qui finit par devenir le célèbre Gaon rav Chelomo Kluger.
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Les Tsadikim relatent qu’après le décès du Maguid de Douvna zatsal, on l’appela au tribunal céleste où lui montra cinquante livres. On lui annonça qu’il s’apprêterait à recevoir un grand salaire pour avoir composé ces ouvrages. Le Maguid, étonné, répondit : « Je ne suis pas l’auteur de ces livres, et je ne les connais pas. » On lui répliqua : « En réalité, ces livres ont été écrits par le rav Chelomo Kluger, mais comme tu l’as élevé et l’as sauvé sur le plan physique et spirituel, et tu as joué un rôle déterminant dans sa réussite, tout cela t’est attribué. »
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Ce principe fondamental est mentionné dans les propos de nos Sages (Kidouchin 30a), qui découle du verset (Devarim 4,9) : «Fais-les connaître à tes enfants et aux enfants de tes enfants. » Les Écritures affirment que tout homme qui enseigne la Tora à son fils est considéré comme s’il avait enseigné à ses enfants et à tous ses descendants jusqu’à la fin des générations.
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Le Maharcha explique que lorsque son fils enseigne à son petit-fils ce qu’il a appris auprès de son père, grâce à lui, tous les descendants étudient jusqu’à la fin des générations. L’étude d’origine émane de sa part, et on considère qu’il a prodigué un enseignement à eux tous.
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C’est valable pour toute personne qui consacre toute sa personne et son argent à enseigner aux autres : lorsque l’élève devient à son tour rav, et que ce dernier a aussi des élèves et des fils d’élèves, tous les mérites reviennent au premier, qui a été le premier de la chaîne à avoir engendré tous les suivants.
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À ce sujet, il est écrit dans l’ouvrage ‘Hovoth Halevavoth qu’un Juif qui se consacre uniquement à son propre service divin, même s’il parvient à réaliser un Tikoun de son âme en se rapprochant du niveau des anges, n’a pas autant de mérites qu’un homme qui guide les Juifs dans le droit chemin et redresse des mécréants en les dirigeant vers le service divin, dont les mérites sont démultipliés à toutes les époques. L’auteur du ‘Hovoth Halevavoth a recours à une parabole à ce titre : deux marchands se rendirent un jour dans un pays. L’un d’eux possédait un seul type de marchandise qui valait dix pièces d’or, tandis que son collègue possédait de nombreux articles qui valaient 5000 pièces d’or.
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Tous deux vendirent leur marchandise et firent des bénéfices. Le premier vendeur gagna dix fois la valeur de sa marchandise, tandis que le second marchand gagna uniquement la valeur de ses produits. Malgré tout, le bénéfice du second était de 5000 pièces d’or, et du premier, uniquement de 100 pièces d’or. En effet, le fonds du second marchand était bien plus important que celui du premier. Pour revenir à notre sujet : les mérites de celui qui ne se préoccupe que de son sort sont peu nombreux, car seuls ses mérites personnels lui sont attribués, mais en revanche, celui qui s’occupe en plus de lui, de beaucoup d’autres personnes, a de multiples mérites, du fait que les bonnes actions de tous ceux qu’il a rapprochés de Hachem lui sont attribuées.
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Ce principe s’applique d’autant plus lorsqu’on fait revenir d’autres personnes à la Techouva, car les Ba’alé Techouva peuvent influencer ensuite d’autres personnes à suivre leur exemple, comme l’explique mon vénérable ancêtre, rav Tsvi Hirsch de Ziditchov, que son mérite nous protège. Nos Sages (Sanhédrin 99a) disent à ce sujet : « Au lieu où les Ba’alé Techouva se trouvent, des justes parfaits ne peuvent se tenir. » En effet, le Ba’al Techouva peut accéder à un niveau élevé de Zikouï Harabim à grande échelle, en prouvant à son entourage qu’il vaut la peine d’abandonner la voie libertaire pour choisir celle de la Tora, comme il l’a fait lui-même. On voit clairement que de nombreux Ba’alé Techouva parviennent à influencer d’autres à se repentir également.
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À titre d’exemple, un jour, cinq universitaires du village de Karné Chomron nous rendirent visite pour nous remercier de notre visite dans leur localité quelques semaines plus tôt, qui avait déclenché une révolution dans leur localité et renforcé le judaïsme. Nous avions en particulier discuté avec deux jeunes voyous que toute la ville redoutait. Ils semaient la terreur mais grâce à nous, ils firent Techouva et désormais, ils entraînaient toute la ville dans la bonne direction.
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C’est un grand renforcement pour les parents et les enseignants qui investissent beaucoup dans l’éducation et dans le Kirouv d’individus. Cet investissement en vaut la peine, du fait des nombreux résultats qui peuvent en découler pour les futures générations.
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Nous pouvons ainsi interpréter le verset de notre paracha : «Celles-ci sont les générations de Yits’hak» : il s’agit des convertis que Yits’hak rapprocha de Hachem, dans le sillage de ce qu’il apprit de son père Avraham, et qui sont considérés comme la descendance de Yits’hak. À leur sujet, les Écritures affirment que chacun d’eux est considéré également comme un « fils d’Avraham.» En effet : « Avraham engendra Yits’hak » et de ce fait, tous les fruits qui en résultent lui sont attribués.
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