Les problèmes de Nethaniahou

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U.S. Secretary of Energy Rick Perry meets with Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu at the Prime Minister’s Office in Jerusalem, July 23, 2019. Photo Credit: Matty Stern/U.S. Embassy Jerusalem

Le Yated Nééman, en veille du Chabbath haGadol, le 4 avril, a livré une explication intéressante quant au blocage de la situation actuelle sur le plan politique.

Car blocage il y a : bien que la situation se soit miraculeusement, il semble bien, transformée à Pourim, avec la déclaration de Gantz qu’il est prêt à devenir le président de la Knesset avec l’appui de la Droite, ce qu’il a obtenu, et que donc le groupe Kakhol Lavan se débarassait de ses éléments viciés, Lapid et Ya’alon, les choses n’avancent visibilement pas.

Pourquoi ?

D’un côté, Netaniahou a obtenu ce qu’il voulait, ce dont il pouvait en fait juste rêver : la partie de Kakhol Lavan qui ne pensait à arriver qu’à un seul but, « tout sauf Netaniahou », a été neutralisée. Ceci, parce que Gants, à tort ou à raison, pensait qu’une fois qu’il aurait mis en place un gouvernement sous sa coupelle, Lapid et Ya’alon l’auraient évincé pour prendre le pouvoir. Dès lors, à quoi bon pour lui de défendre la cause de ce groupe, autant provoquer sa dislocation, et espérer arriver à jouir au moins un certain temps du pouvoir, avec Netaniahou, envers lequel, finalement, il n’éprouvait pas de haine vissérale comme le ressentaient ses collègues à la tête de Kakhol Lavan.

Mais, dès lors, Netaniahou n’est plus pressé : il a obtenu ce qu’il voulait, à savoir la disparition de ses ennemis jurés de la scène politique, ou, plutôt, l’amoindrissement définitif de leur force. Ces chiens ne peuvent plus qu’aboyer, mais pas mordre. Il a donc tout le temps devant lui.

Il est vrai qu’il peut encore y avoir un retour de manivelle, et Gantz peut provoquer à la Knesset la mise en place de lois anti-Netaniahou – entre autres, l’interdiction à un député poursuivi par la « justice » de se présenter comme Premier Ministre. Dans un tel cas, justement, les « tout sauf Netaniahou », pour autant qu’ils en veulent à Gantz pour le coup qu’il leur a donnés, se ressaissiraient et voteraient évidemment en faveur de telles lois (Lapid, Ya’alon et Liebermann en particulier). C’est un risque, mais il est relativement léger : en de telles circonstances, Netaniahou entrainerait rapidement la dissolution de la Knesset et l’organisation de nouvelles élections (en période de corona, pas tellement évident toutefois, et surtout, pas élégant, mais…), afin d’effacer de telles dispositions.

Du reste, les derniers sondages sont favorables à Netaniahou, donnant 40 sièges au Likoud. Quant à Gantz, il en récolterait quelques 15.

C’est du reste également l’un des problèmes actuels de Netaniahou : pour récompenser Gantz pour son fantastique changement de cap, il se doit de le payer. Quelques 15 sièges ministériels. C’est beaucoup. Et en tout, on arriverait à quelques 30 sièges de cet ordre… En une période telle que la nôtre, quand réellement les finances de l’Etat ne sont pas bonnes, engager tellement de gens à la tête de ministères, dont il faudra du reste inventer quelques nouveaux, cela n’est pas raisonnable. On le dit déjà dans les rangs du Likoud, et c’est fort juste.

L’un dans l’autre, donc, Netaniahou reste devant de grands problèmes, et son manque d’enthousiasme à prendre des décisions peut être compris.

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