L’Inde frappe des groupes terroristes pakistanais

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Les groupes en question, Lashkar-e-Taiba (LeT) et Jaish-e-Mohammad (JeM), sont désignés comme organisations terroristes par le Conseil de sécurité des Nations Unies. L’Inde a précisé que sept des cibles bombardées étaient occupées ou affiliées à ces deux groupes, tous deux basés dans la province pakistanaise du Pendjab.

Cette opération militaire s’inscrit dans un contexte tendu entre les deux puissances nucléaires, ennemies historiques depuis leur partition en 1947. Le Cachemire, région majoritairement musulmane revendiquée par les deux États, a été le théâtre de plusieurs guerres et d’innombrables incidents frontaliers au fil des décennies.

Contexte de l’escalade
La frappe aérienne intervient en réponse à une attaque survenue dans une prairie de l’Himalaya, que New Delhi impute à un groupe affilié à Lashkar-e-Taiba. En réaction, le Pakistan a nié toute implication directe dans cette attaque et a dénoncé les frappes indiennes, déclarant qu’elles avaient causé la mort de 26 civils. Islamabad a également affirmé avoir abattu cinq avions de chasse indiens.

Le gouvernement pakistanais a averti qu’il se réservait le droit de riposter « au moment, à l’endroit et par les moyens de son choix », augmentant le risque d’une escalade militaire entre les deux nations.

Lashkar-e-Taiba : un historique lourd
Fondé vers 1990 par Hafiz Saeed, Lashkar-e-Taiba (son sigle nous a servi d’image clé de l’article) signifie « l’armée des purs ». Basé au Pendjab pakistanais, ce groupe a longtemps mené une campagne contre la présence indienne au Cachemire. Le Conseil de sécurité de l’ONU lui attribue de nombreuses attaques contre des cibles civiles et militaires, notamment les attentats de Mumbai en novembre 2008, qui ont fait 166 morts, et les attaques contre le Parlement indien en 2001.

Le site de Muridke, situé à environ 25 kilomètres de la frontière indienne, serait le siège principal du LeT. Il abriterait notamment les installations où les assaillants de Mumbai auraient été formés. L’Inde a affirmé avoir frappé ce complexe, connu sous le nom de Markaz Taiba.

Bien que le Pakistan affirme avoir interdit le groupe, les critiques notent que LeT continue d’opérer sous couvert d’organisations caritatives. Hafiz Saeed, arrêté en 2019, purge actuellement une peine de 31 ans pour des chefs d’inculpation liés au financement du terrorisme.

Jaish-e-Mohammad : liens internationaux
L’autre groupe ciblé, Jaish-e-Mohammad, a été fondé en 2000 par Masood Azhar, libéré par l’Inde dans le cadre d’un échange contre 155 otages d’un avion détourné à destination de Kandahar. Le groupe, également basé au Pendjab, aurait des liens avec Al-Qaïda et les Talibans, selon l’ONU.

Officiellement interdit depuis 2002, le JeM est soupçonné de continuer ses activités au Pakistan. Son siège présumé, appelé Markaz Subhan Allah, est situé à Bahawalpur, à une centaine de kilomètres de la frontière. Il aurait été visé par les frappes indiennes. Plusieurs attaques-suicides au Cachemire ont été attribuées au JeM, bien que la fréquence de ces violences ait diminué ces dernières années.

Malgré les interdictions officielles, les services de renseignement indiens et américains affirment que le JeM continue à fonctionner ouvertement dans certaines zones du Pakistan. Azhar, quant à lui, reste invisible, bien que des sources évoquent sa présence dans la région de Bahawalpur, où il dirigerait une institution religieuse.

Jforum.fr

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