Passer du MacDo au Beth Hamidrach

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Autour de la table de Chabbath, n°411 Toldoth

Ces paroles de Tora seront lues le’ilouï Nichmath rabbi Baroukh Mordekhaï Ezra’hi zatsal, Roch Yechivath « Atéreth Israël ». Il faisait partie du conseil des Sages de la Tora en Israël. Que son souvenir nous protège.

Notre paracha fonde les grandes civilisations de ce monde. En effet, Yits’hak Avinou donna naissance à deux fils : ‘Essav (l’ainé) et Ya’akov. Le premier sera un grand chasseur vivant dans la forêt tandis que le second se consacrera à l’étude de la Tora à la Yechiva de Chem et Ever. ‘Essav est le précurseur de tout l’occident tandis que Ya’akov sera le pilier de la nation juive puisque de lui naîtront les 12 tribus. Ces deux prototypes de vies antagonistes existent jusqu’à nos jours puisque le monde occidental développe toutes ses capacités techniques et industrielles à élaborer un monde toujours plus agréable et facile (à l’image des plaisirs de la chasse de leur ancêtre) tandis que le peuple du livre se dévoue à l’étude et à la pratique du judaïsme depuis le mont Sinaï.

Dans la suite est enseigné un événement important qui est la vente du droit d’aînesse. Essav avait alors 15 ans et revint de la chasse, épuisé. Il demanda à son frère de lui donner du plat de lentilles qu’il avait préparé pour son père. La raison était que le même jour Avraham, leur grand-père, était décédé. Ya’akov, le petit fils, avait donc préparé à son père Yits’hak Avinou le plat des endeuillés. Ya’akov profitera de l’occasion pour demander à Essav qu’il lui vende son droit d’ainesse. Essav acceptera contre ce plat de lentille.

La chrétienté a toujours vu cet épisode comme une trahison du judaïsme contre le père de l’occident. Cependant vous le savez bien, le texte de la Tora n’est lisible que d’après les enseignements oraux, des Midrachim et du Talmud (Tora orale). Le Targoum Yonathan (ch. 25 ver. 29) rapporte qu’Essav n’était pas si blanc-bleu qu’on puisse le croire. En effet, le même jour qu’il revenait de la chasse il avait fait 5 fautes gravissimes : il avait violé une fille fiancée, tué un homme, blasphémé, fait le culte idolâtre et enfin vendu son droit d’ainesse (un peu comme les terroristes de Gaza…). Donc Essav était très loin de l’image d’Épinal du grand Tsadik que l’on veut bien nous faire passer dans les manuels d’histoires des goyim. D’autre part il dira à son frère (Targoum 25.32) : « A quoi bon être l’aîné puisque je ne crois pas au monde futur ». On voit de ce passage anthologique, qu’un homme de la communauté qui aurait, à D’ ne plaise, des doutes sur l’existence des enfers ou (et) du Paradis suit les même traces qu’Essav….

A l’époque, le premier-né n’avait pas uniquement droit à une part supplémentaire dans l’héritage familial mais c’était surtout qu’il avait l’honneur de servir Hachem en offrant les sacrifices familiaux. Or Essav n’y croit pas : il préférait son steak au MacDo, les plaisirs du monde plutôt que de servir le Créateur du monde. C’est peut-être la raison profonde du déferlement de haine des nations contre notre peuple afin de nous faire (re)venir à la vraie pratique : passer du MacDo au Beth Hamidrach….

Les commentateurs ont beaucoup débattu pour comprendre comment Essav a pu vendre ce droit. Cependant, cette semaine je traiterai d’un contrat ressemblant un tant soit peu avec cette vente, qui existe de nos jours. Il s’agit d’un acte écrit en bonne et due forme établi entre un membre de la communauté qui n’a pas eu la chance d’étudier la Tora et un Avrekh. Mes lecteurs le savent : nous ne sommes pas éternels, les évènements récents viennent nous le rappeler cruellement. Or, après notre passage sur cette terre, on sera jugé à savoir si on méritera d’entrer dans la Metivta derakia (la Yechiva dans les Cieux). Ceux qui auront cette chance en particulier ceux qui sont morts en sanctifiant le Nom de Hachem lors du Sim’hath Tora dernier. Ils seront assis auprès des grands de la nation juive : Moché Rabbénou, Avraham et Sara Iménou etc. et étudieront la Tora de la bouche du Saint Béni Soit-Il. Seulement la question « al dante » que je poserai à mes lecteurs assidus : que feront tous les membres de la communauté qui n’ont pas eu la chance d’étudier le Talmud, ni la Tora écrite, les Midrachim, Michnayiots, Halakhoth sans oublier le saint Zohar, ni n’ont quitté ce monde en faisant Kidouch Hachem ? Comment, occuperont-ils le temps (là-haut) ? Peut-être en tapotant fébrilement sur leur IPhone pour savoir ce qui se passe en bas… Seulement je vous dévoilerai un grand secret : après 24 heures d’utilisation, il n’y aura pas de quoi recharger les batteries car là-haut il n’y pas de courant continu….

La réponse qui est dévoilée dans la Guemara (Ketouvoth 104) est du fait qu’ils ont aidé les Talmidé ‘Hakhamim, ils auront une part dans leur mérite et pourront étudier là-haut.

Le Choul’han ‘Aroukh tranche (Yoré Déa 246.1) qu’un homme qui n’a pas la possibilité d’étudier peut faire un contrat en partageant son salaire avec un homme qui étudie la Tora, le mérite de ce dernier sera partagé entre les deux. Du point de vue de la loi juive cela demande une explication. Grosso modo il s’agit d’une association entre les deux hommes et c’est grâce à son aide pécuniaire que le second pourra étudier la Tora.

C’est grâce à l’aide du premier, qui a développé la Tora dans ce monde, que le second justifie qu’une part de l’étude de l’érudit soit créditée sur son compte (du donateur) car sans lui il n’y aurait pas cette Tora. Mieux encore, le Or Ha’haïm dans son commentaire sur le Choul’han ‘Aroukh sur le Rama Y. Déa 249.16, Richon Letsion, enseigne qu’un homme peut, avant son étude ou même pendant l’application d’une Mitsva, créditer une tierce personne du mérite de cette Mitsva. La preuve est que le Rama mentionné, écrit qu’on a l’habitude de nommer les âmes des défunts lors de la prière de Yizkor (lors des fêtes ou des Jahrzeit) et de promettre un don pour les bonnes œuvres (Collel, synagogue, aide aux pauvres). Et conclut le Rama : en cela on aidera les âmes des disparus !

Les choses sont profondes et il existe plusieurs avis sur le sujet mais on aura appris que nos actions ont des incidences même pour nos proches qui ne sont plus de ce monde.

Le sippour

Comme les temps ne sont pas encore au beau fixe, j’ai choisi de vous rapporter une histoire véridique d’une famille du Kibboutz Beéri (notre photo). Vous l’avez sans doute appris, ce Kibboutz fait partie d’une des agglomérations israéliennes autour de Gaza. Cet endroit est connu en Erets pour son centre d’impression de journaux/livres. Lors de Sim’hath Tora dernier, les meurtriers ismaélites ont opéré leur carnage.

Un des pères de famille témoigne : « Au petit matin du Chabbath on s’est levé avec précipitation au son des sirènes. J’ai pris mes enfants deux jumeaux âgés de 3 ans et demi et ma femme. On s’est réfugié immédiatement dans la pièce forte « mamad ». Après quelques minutes j’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’une alerte ordinaire : des tirs de Katiouchka depuis Gaza, mais de bien pire, l’intrusion de terroristes ! Après quelques temps, on s’est aperçu que les meurtriers entraient dans notre maison : on était terrorisé ! Nous étions dans le « mamad » mais il n’avait pas de fermeture à clef (ndlr : la chambre forte a été conçue pour protéger ses habitants des tirs de roquettes mais non contre une attaque terroriste). Pour empêcher l’intrusion de ces Rechaïm dans la chambre forte, j’ai tenu de toutes mes forces la poignée en position fermée. Les nazis-ismaélites (expression propre à la rédaction de votre feuillet préféré) avaient compris rapidement que la famille se cachait dans cette chambre et essayèrent d’ouvrir la porte de l’autre côté (ndlr, par la suite, les Israéliens découvrirent que sur les IPhones des meurtriers, était notifié pour chaque maison la composition de la famille…). Le père mis toutes ses forces pour tenir la porte fermée, au point que la poignée se cassa. Les Rechaïm voyant qu’ils perdaient trop de temps avec cette famille décidèrent d’y mettre le feu (on voit la haine insensée de ces meurtriers) ! La maison commençait à brûler tandis que le « mamad » se remplissait de fumée toxique. En quelques minutes tout devait brûler. « J’ai compris qu’il n’y avait plus de choix : soit de mourir dans le « mamad » ou de se rendre. J’ai décidé de me livrer. Or, la poignée était cassée : impossible d’ouvrir la porte ! Je n’avais plus d’autre possibilité que de sortir par la fenêtre blindée qui donnait sur la cour extérieure de la maison. Or je savais que de l’autre côté des dizaines de terroristes attendaient (ndlr, ils sont entrés par plusieurs dizaines dans le Kibboutz). J’ai sauté par la fenêtre avec ma femme et mes enfants d’une hauteur d’un mètre cinquante. En face de moi très proche il y avait un groupe de meurtriers armés. Nous étions tous paralysés de peur. On savait que c’était nos derniers instants à vivre. Seulement il s’est passé quelque chose d’incroyable : nous regardions les meurtriers en face de nous tandis qu’ils ne nous remarquaient pas, alors qu’ils étaient très proches. Deuxième prodige, peut-être encore plus grand que le premier : mes jeunes enfants n’ont pas crié ni même pleuré de peur. Puis j’ai vu à nos côté un seau remplit d’eau, alors que de ma vie je n’en avais jamais mis un à côté de la fenêtre. Avec l’eau j’ai pu mouiller la chemise de mes enfants afin de les humidifier et qu’ils puissent respirer plus facilement car il y avait de la fumée qui provenait de la maison. Ce seau était pour moi le signe d’un nouveau prodige. Le fait qu’ils n’aient pas pleuré nous a sauvés la vie. Je dois l’avouer, je ne suis pas religieux mais dans cette situation j’ai vu Hachem. Je savais que dans cette situation ce n’est que Lui qui a pu nous sauver. Ainsi on est resté pendant 3 heures au pied de la fenêtre sans bouger alors qu’il y avait des terroristes partout ! Puis je vois qu’à 100 mètres de là, il y a une espèce de trou dans un des arbres. On a couru vers cet abri de fortune tandis que dans le même temps les terroristes tiraient de toutes parts autour de nous. Je suis arrivé dans cette cavité (ndlr, c’était l’arbre à partir duquel il avait fait sa Soucca, cette année…) et j’ai envoyé un texto à ma mère, qu’on se prépare à mourir, que les tueurs assassinent et détruisent tout sur leur passage. J’écris : »On a vu des miracles incroyables mais c’est sûr que dans quelques instants ils vont nous découvrir derrière ces arbres et nous abattre. On a fini notre vie ! » Ma mère me répond : « Tes deux sœurs ont pris sur elles de garder le Chabbath pour votre sauvetage ! Cette décision a été très difficile pour elles. Elles le font pour vous ! » Je lui réponds en pleurs, à chaque moment je faisais mon Chema’ Israël.

La famille restera dans ce trou pendant 13 heures d’affilées. Chaque minute qui passait c’était une éternité. J’écris à ma famille : « La batterie de mon portable s’épuise… J’entends des gens qui se rapprochent de nous… C’est notre fin… Merci pour tout ». Après quelques secondes je vois des soldats israéliens qui m’apparaissent comme des anges. Ils nous font sortir de cette cavité et nous font monter dans une jeep. On a pleuré et crié tout au long du trajet. J’ai prié Hachem et Lui ai dit : Je fais Techouva entière. J’ai vu que Tu m’as sauvé avec ma famille« . Dès le lendemain je demandais à des amis de me procurer des Tefilinnes ».

Fin du témoignage véritable (ndlr, le feuillet qui rapporte cette histoire mentionne un numéro de téléphone et le père a déjà témoigné de son histoire extraordinaire sur la Tumbelvisia israélienne).

Cette histoire véridique est à comparer avec les autres très nombreux prodiges qui ont eu lieu lors de cette catastrophe. En particulier les Kibboutzim qui gardaient le Chabbath n’ont pas été touché par la vague de terroristes, etc…

Conclusion : si les communautés de par le monde veulent voir la paix sur Israël, il faudra certainement faire un effort dans la pratique juive et en particulier celui du Chabbath.

Chabbat est Mékor Haberakha : la racine de la bénédiction sur terre.

Chabbat Chalom et que Hachem prenne en pitié Son peuple. Qu’Il délivre les captifs de la communauté à Gaza, protège tous les soldats de Tsion et le Clall Israël ainsi que les communautés de Gola

A la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold tél / 00972. 55 . 677 . 87 .47

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