Prier et re-prier…

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AUTOUR DE LA TABLE DU CHABBAT, 290 VAETHANAN

On souhaitera au très bon ba’hour Yechiva Daniel Lelti Néro Yaïr une grande bénédiction à l’occasion de son mariage. Qu’il mérite de fonder une maison dans la Tora et les Mitsvot avec une grande descendance. Une berakha pour ses parents : Gabriel Lelti et son épouse (Villeurbanne).

Prier et re-prier…

Au début de la paracha est mentionné que Moché Rabénou a prié afin d’entrer en Erets Israël. Nous sommes la dernière année de la traversée du désert. La Guemara dans Sota 14 explique que l’intention de Moché n’était pas de voir les beaux paysages du littoral, mais uniquement de pratiquer la Tora et les Mitsvot propres à la terre Sainte. Par exemple les prélèvements : Teroumoth et Maasséroth, ou les lois de la Chemita (7° année).

Les commentateurs, les Ba’alé Tossafoth, enseignent un intéressant ‘Hidouch (nouveauté). Moché a fait 515 prières pour entrer en Erets, car la valeur numérique de VaHéThHaNaN c’est 515 !  La Guemara dans Berakhoth enseigne : « Au nom de rav ‘Hanina, si un homme prie et cependant il n’a pas été écouté par Hachem, qu’il revienne et reprie »! Comme le Psaume le dit : «  Espère en Hachem, renforce ton cœur et espère (à nouveau) en Hachem ! » C’est-à-dire qu’un homme ne doit jamais désespérer du fait qu’il n’a pas été écouté une première fois ! Et c’est certainement pour cela qu’on a l’habitude de réciter ce passage après la prière du matin pour nous signaler que même si on a déjà fini sa Tefila il faut continuer à demander ! Seulement on pourra se poser la question, est-ce que Hachem a tant besoin de nos nombreuses prières ? Or,  D’ écoute chaque prière et n’a aucune difficulté à l’exhausser ! Plusieurs raisons seront proposées.

Le ’Ein Yacov enseigne un ‘Hidouch, c’est que peut-être au moment de notre Tefila il y avait un moment de colère dans les Cieux ! Donc la prière a dû être bloquée.

Autre manière de répondre, afin que notre prière soit acceptée, quelques fois, il faut une raison quelconque. Parfois l’homme n’a pas de mérite particulier afin que sa demande soit agréée ! Donc le fait de recommencer, c’est montrer qu’on est conscient que la clef de notre problème est dans les mains du Tout Puissant ! C’est dire en quelque sorte parler à D’ : «  Je sais que tout provient de Toi ! Donc aide- moi par le mérite de la confiance que je place en Toi et en nul autre ! » Multiplier notre prière : marque une confiance !

Le Méiri (Yoma 29) dit : « Un homme doit toujours faire attention de bien prier et même s’il voit qu’il n’a pas été exhaussé : il ne doit pas désespérer ! Car en multipliant la Tefila, il trouvera la solution ! Et un homme ne doit pas considérer qu’il importune Hachem par le fait de multiplier ses prières ! Le Midrach enseigne que les Tsadikim ressemblent aux boucs. En grandissant, les cornes de cet animal développent des sortes d’anneaux. De la même manière au fil du temps, la prière des tsadikim s’affine et elle sera écoutée ! »

Une autre manière de comprendre ce phénomène c’est à l’image du père avec son fils. Lorsque le bon fils demande au père un cadeau, ce n’est pas sûr que du premier coup le père accepte la demande, à moins qu’il se soit particulièrement bien distingué dans une matière en classe. Mais si le fils demande et redemande sans arrêt, alors d’une manière naturelle le père ne restera pas indifférent aux doléances du fils ! Car finalement un père est particulièrement content lorsque sa progéniture se tourne vers lui pour lui demande son aide ! Donc lorsque l’on prie et que l’on reconduit notre demande on montre en cela une proximité avec Lui ! C’est ce qu’Il attend de nous !

Par le mérite du pardon…

Cette semaine je vous présente un très intéressante sippour véritable (qui s’est déroulé l’année dernière) qui sera une clef pour accéder à la consolation des semaines de deuil du 9 Av. Il s’agit d’un Avrekh, une personne qui se dévoue à l’étude de la Tora pour le bien être de toute la population habitant la Terre sainte et du monde entier… même si les nouveaux dirigeants du pays pensent différemment, et c’est dommage, s’appelant Yossef qui habite la ville de Beth Shemech. Notre reb Yossef a pour voisin un instituteur d’une école religieuse se nommant Chelomo. Un jeudi soir, on frappa à la porte de Yossef, c’est Chelomo qui vient, lui demander un conseil : « Tu sais, demain vendredi aura lieu l’enterrement de l’oncle de ma femme. Or, je ne sais pas si je dois m’y rendre… Cet homme a provoqué dans ma vie de véritables catastrophes que je ne lui pardonne pas ! Cela fait 4 années que je ne lui adresse plus la parole à cause de tout le mal fait ! Et je viens juste d’apprendre son décès. » Après une pause, il dit : « Seulement je réfléchi à nouveau à cette nouvelle situation, et je me demande si cela est important que je me rende au cimetière et  que je lui pardonne le mal fait avant son ensevelissement afin qu’il monte propre et saint au Ciel ou bien dois-je garder la rancœur pour tout le mal fait ? » Chelomo, son grand ami, connait les dessous de l’affaire et sait combien l’oncle de sa femme a été responsable, plus ou moins directement, des grands déboires de la vie de famille de Chelomo. Au point que sa femme est tombée (indirectement) malade et elle subit actuellement, une paralysie partielle de son corps lui rendant difficile ses déplacements et même sa parole ! Que D’ nous en préserve.

Reb Yossef répondra à son ami : «  Je ne pourrais jamais  répondre entièrement à ta question car je n’ai pas vécu tes grandes difficultés. Seulement je peux te raconter une histoire qui s’est produite dans ma famille. J’ai un proche parent, mon oncle qui a eu une fille il y a 11 années et depuis il n’a plus eu d’enfants. Il voulait tellement en avoir d’autres qu’il a fait tous les efforts possibles , en vain. Seulement il y a juste deux semaines j’ai été appelé pour participer à la Brith Mila de son fils. Je tiens à te faire partager les tenants de l’histoire. Cela remonte à quelques années en arrière, cet oncle a été contacté par son beau-frère qui lui a proposé d’investir une très forte somme d’argent dans un produit qui devait rapporter de gros dividendes. Or en très peu de temps tout est parti en fumée !  Mon oncle était complétement dépité… Rapidement il considéra que soit son beauf l’avait roulé ou bien qu’il avait fait de très lourdes fautes de gestion… Tandis que ce dernier se défendait en disant qu’il avait tout fait pour éviter la catastrophe mais que ce n’était pas sa faute. La situation était très tendue entre les deux hommes et les familles se scindèrent. Avec le temps les deux beaux-frères devinrent des ennemis jurés. Puis, passèrent quelques années et une personne est venu voir mon oncle en lui disant qu’il fallait peut-être pardonner. Il lui dit : « C’est certainement vrai que tu as raison, mais c’était tellement dommage de gâcher la vie de famille pour autant ! » Petit à petit son cœur s’est ouvert de plus cela fait des années (10 années) qu’il attend un autre enfant. Or, il sait que la clef de la bénédiction dépend du Chalom/paix. Au début du mois de mars 2019 les deux beaux-frères se sont réunis pour la première fois depuis de longues années et ils se serrèrent la main en signe de paix, les deux tournèrent la page. Quelques mois plus tard, dans l’histoire il n’est pas dit combien un fils naquit chez mon oncle après onze années d’attente ! L’émotion était au comble dans la famille et le garçon sera appelé CHALOM car mon oncle avait compris que ce bébé était le fruit direct de l’entente avec son beauf… » Fin de l’histoire racontée par Yossef et les deux voisins se séparèrent le jeudi soir au pas de la porte.

Vendredi passe, les sirènes sonnent l’entrée du Chabbath et la paix du Chabbath s’installe dans les quartiers de Beth Shemech. Vendredi soir, durant le repas du Chabbath on frappe à la porte de Yossef. Ce dernier ouvre la porte et voit à nouveau son voisin Chelomo. Il lui dit : «  Je n’ai pas de mots pour te remercier ».  « Que s’est-il passé ? » Chelomo inspire profondément et lui dit :  «  Après que tu sois parti, la nuit dernière, j’ai beaucoup réfléchi à tes paroles et à ton histoire. Qu’est-ce que cela m’apporte que je garde rancune et haine dans mon cœur ? Peut- être qu’au contraire, je pourrais accéder à la délivrance si je lui pardonne le mal fait. La nuit dernière j’ai peu dormi, je me suis plusieurs fois retourné dans mon lit pour savoir si j’allais ou non à l’enterrement. En final j’ai décidé d’y aller. Le matin j’ai garé ma voiture devant le cimetière et j’ai parcouru toutes les allés jusqu’au rendez-vous d’un pas très lourd. Je me demandais si j’allais arriver à ouvrir la bouche, tant l’émotion était grande. Je me suis approché de l’endroit où l’on faisait des oraisons funéraires afin de m’imprégner des bons côtés de cet homme . Je me suis alors approché du cercueil et j’ai dit : « Je te pardonne… » puis j’ai crié « Mah’oul Lékha ». (Je te pardonne) 3 fois de suite d’après la coutume. Je suis reparti en direction de ma voiture, j’ai ressenti mon pas beaucoup plus leste et mon cœur libre.  Je savais que j’avais fait quelque chose de souhaitable et de bien.

Je suis rentré à la maison et au moment de l’allumage des bougies du Chabbath ma femme a fait de longues prières alors qu’elle était en sanglots .  Elle demandera et priera que par le mérite du pardon de son mari (vis-à-vis de son oncle) qu’elle accède à la guérison complète.

Lorsque je me suis rendu à la synagogue pour accueillir le Chabbath, j’ai chanté le Lékha Dodi où on dit le passage «  Approche toi – princesse du Chabbath, Lève-toi, lève-toi… » J’ai pensé à ma femme afin qu’elle se lève de sa paralysie… Après la prière, je me suis rendu à la maison, j’ai frappé à la porte en attendant qu’un de mes enfants ouvre. J’ai eu alors le choc de ma vie, la porte s’est ouverte et c’est ma femme qui l’avait ouverte sans aide en disant un grand « Chabbat Chalom » sans aucun problème de langage. Je n’en revenais pas, ma femme  souffrait d’une demi-paralysie doublée d’une difficulté de langage . Et d’un seul coup tout à disparu !  Est-ce que tu comprends ? Ma femme vient de sortir de sa paralysie ! Je me suis assis à table avec elle et j’ai commencé des chants de louange à D’ pour ces grands miracles. Je voulais faire le Kidouch et je me suis souvenu de toi, l’ami qui m’a donné ce conseil, de pardonner. C’est donc vers toi que je me dirige afin de t’annoncer la formidable nouvelle ».   Et les deux amis commencèrent spontanément à chanter et à faire une ronde (sans bondir- voir Rama 339.3) pour remercier le Maitre du monde pour toutes ses grandes bontés et en particulier la guérison de sa femme. Fin de cette histoire extraordinaire qui a eu lieu sous les cieux cléments de la Terre sainte. Et pour nous, de savoir que dès fois la bénédiction est stoppée du Ciel à cause d’une veille rancune, ou d’une sourde colère. Peut-être que les semaines de consolations qui suivent le 9 Av seront propices pour reconsidérer les choses sous un autre aspect , et de se dire qu’il est temps de pardonner afin de recevoir, pour de bon, la grande bénédiction du Ciel qui nous attend.

Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut  

David Gold  

Soffer écriture ashkenaze -sépharade« Pour tous ceux qui sont intéressés, je propose des beaux « Birkat Bait »/bénédiction de la maison (4) ; que j’ai écrit sur parchemin  d’écriture Beit Yossef (dimension 15/20 cm). Prendre contact suivant le mail »

Prendre contact au 00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com

Une bénédiction dans tout ce qu’entreprend mon Roch Collel : le Rav Acher Braha Chlita afin qu’il multiplie l’étude de la Tora dans la ville de Raanana (15 re’hov Palmah) et qu’Hachem lui donne la bénédiction dans son foyer et ses enfants.

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