Dans quelques jours, c’est Roch Hachana !
Qu’est-ce que cette annonce éveille en nous ? Quelles émotions surgissent à l’idée de ce jour si particulier ?
À Roch Hachana, nous serons rappelés pour le bien devant Hachem (ניזכר לטובה). C’est le jour où Sa royauté s’élève à nouveau. Notre Roi renouvelle Sa souveraineté et nous L’intronisons, proclamant haut et fort qu’Il est le Roi. Nous acceptons Son règne.
Mais qu’éprouvons-nous réellement face à cela ? Un grand mérite ? De la joie ? De l’enthousiasme ?
Ou peut-être autre chose : de la crainte ?
Il est naturel de ressentir une certaine crainte face au jugement. Car en ce jour de Roch Hachana, toutes les créatures du monde passent en jugement.
Mais ce jugement n’arrive pas dans le vide : il s’inscrit dans une histoire, dans un contexte. Ce contexte nous est-il clair ?
Ce contexte est le suivant : Hachem nous désire. Il nous attend. Il attend que nous Le reconnaissions et proclamions Sa royauté.
Il est donc bon de s’arrêter un instant et de se demander : avons-nous pleinement conscience de cette réalité ? Est-il clair pour nous qu’Hachem attend notre prière, notre Techouva, notre proximité ? Ou bien vivons-nous avec un manque de confiance en notre place dans le monde, en notre place devant Lui ?
La crainte que nous ressentons en ces jours est-elle vraiment celle du jugement divin, ou bien s’agit-il plutôt d’un sentiment de culpabilité qui nous accompagne tout au long de l’année ?
Il ne s’agit pas seulement de questions spirituelles : ce sont aussi – et peut-être surtout – des questions profondément émotionnelles.
Quand nous repensons à l’année écoulée, nous revoyons nos actions. Certaines bonnes, d’autres moins. Nous avons parfois menti. Nous avons médit sur autrui. Nous avons cédé à des tentations. Nous nous sommes relâchés dans certaines mitsvoth. Avons-nous encore la conscience que, malgré ce constat, Hachem nous attend ? Ou bien une voix intérieure nous murmure-t-elle que nous sommes rejetés, indésirables, sans valeur, sans aucune chance ?
Ces pensées ne font pas partie réellement du domaine de la ‘Avodath Hachem, mais relèvent surtout de notre monde psychologique et émotionnel. Il est essentiel de comprendre : quand nous croyons qu’Hachem nous rejette, ce n’est pas Lui qui parle. C’est notre histoire personnelle, nos blessures intérieures, qui nous font croire cela.
Certains portent en eux un enfant intérieur qui a parfois appris, lorsqu’il a commis une faute, qu’il n’était plus désiré. Qu’il n’avait pas le droit d’exister. Qu’il n’était pas aimé. Qu’il était rejeté. Qu’une erreur était une tache indélébile. Que le pardon était impossible. Quand il se comportait mal, on lui faisait sentir que ce n’était pas seulement une faute extérieure à lui, mais que lui-même était mauvais.
Ces paroles, entendues ou ressenties, forgent une perception intérieure de notre place dans le monde. Nous les avons intériorisées : si je fais le mal, alors je suis mauvais. Je ne suis plus digne. Je n’ai plus le droit de parler ni même d’exister.
Mais est-ce réellement ainsi que se déroule la relation avec Hachem ? Ou bien est-ce simplement une projection de nos expériences humaines sur Lui ?
À Roch Hachana et à Yom Kippour, nous proclamons dans la Tefila : « Jusqu’à son dernier jour, Il l’attend. » Hachem nous attend ! « S’il revient, il sera immédiatement accepté. » Ces mots bouleversent. Oui, Hachem nous attend. Malgré tout ce que nous avons fait. Malgré nos fautes. Il nous dit clairement : « Je t’attends. Je te veux. Je ne renonce pas à toi. »
Comme il est dit (Ye’hezkel 33, 11) : « Je ne désire pas la mort du méchant, mais qu’il abandonne sa voie et qu’il vive. »
Quand nous imaginons le mot « Techouva », quelle couleur lui donnerions-nous ? Une couleur douce et lumineuse, ou bien sombre et sévère ? La Techouva est l’un des plus grands cadeaux qu’Hachem nous a offerts.
Et quand nous pensons au Vidouy que nous récitons pendant les Seli’hoth et à Yom Kippour, quelle est notre approche ?
Le Vidouy n’est pas une auto-accusation ni une déclaration d’échec. Ce n’est pas se dire : « Je suis nul, sans valeur. » Parfois nous croyons que le Vidouy confirme notre sentiment d’indignité, mais ce n’est pas ainsi qu’Hachem l’entend.
Le Vidouy est une invitation d’Hachem : « Ouvrons ensemble une nouvelle page. »
Il attend notre Techouva, parce qu’Il nous veut. Le Vidouy, c’est dire : « Hachem, Tu sais que je n’ai rien dans ma vie en dehors de Toi. Tu sais combien je désire accomplir Ta volonté. Mais Tu sais aussi que, durant l’année, j’ai parfois faibli. Ici, j’ai négligé une mitsva. Là, j’ai cédé à mes penchants. Comme cela me fait mal de m’être éloigné de Toi. Je veux tant revenir près de Toi et accomplir Ta volonté. »
Le Vidouy est un dialogue sincère avec Hachem. Et Lui nous répond : « Voilà, tu as fait Vidouy, tu as fait Techouva. Je t’invite à nouveau à Mes côtés. »
Si cela reste difficile à intégrer, si le Vidouy suscite en nous des résistances, il faut reconnaître que ce n’est pas Hachem qui nous rejette, mais une racine émotionnelle en nous qui nous fait croire cela. Ces résistances viennent de nos blessures, pas de Sa volonté.
À l’approche de ces jours exceptionnels, prenons conscience de nos blessures émotionnelles. Apprenons à distinguer celles-ci de notre ‘Avodath Hachem. Avançons sur un chemin de guérison intérieure afin de ne pas laisser ces blessures gâcher notre relation intime avec Hachem.
Préparons-nous à Roch Hachana avec joie et enthousiasme, et proclamons de tout cœur la royauté d’Hachem sur le monde.
Si ces conseils t’ont été utiles et que tu penses que d’autres pourraient en bénéficier, n’hésite pas à les partager avec eux. Tu as des remarques ou des questions, envoie-les-moi. Tu peux également me contacter si tu as besoin de conseils.
Je t’invite à consulter les articles précédents de cette série qui sont complémentaires à celui-ci :
J’entends des voix. Est-ce normal, docteur ?
Chimon Zyzek – Thérapeute émotionnel
0527145779