Pour la première fois, Tsahal lance une formation de techniciens de terrain spécialisés en robots et drones. Quinze soldats ayant terminé ce programme inédit seront affectés à des unités d’élite et soutiendront l’utilisation de systèmes qui ont déjà sauvé de nombreuses vies durant l’opération « Épées de fer » à Gaza.
Ma’ariv
Dans quelques jours, environ 15 soldats se tiendront sur la place d’armes de la cité des instructeurs près de Yerouham, dans le sud d’Israël, après avoir achevé un nouveau type de formation dispensée à la base d’instruction du corps de technologie et de maintenance. À l’issue de cette formation, ils deviendront techniciens de terrain spécialisés dans l’entretien et l’exploitation des robots et des drones. La formation comprenait un entraînement militaire de base (niveau 03) et un apprentissage du fonctionnement des futurs armements de Tsahal.
En réalité, ces technologies sont déjà massivement utilisées sur les champs de bataille où opère Tsahal dans le cadre de la guerre « Épées de fer ». Elles sauvent des vies, facilitent les manœuvres en zones urbaines, dans les tunnels et sur terrain découvert. Les 15 nouveaux soldats seront intégrés immédiatement après la cérémonie dans les unités d’élite de l’armée et opéreront aux côtés des combattants pour gérer l’utilisation des drones et robots.
Le colonel Yakir, commandant de la base, explique : « Les drones et les robots sont devenus une nécessité opérationnelle. Ils apportent une immense valeur ajoutée aux forces. Des dizaines de modèles ont été intégrés au champ de bataille, et à un rythme soutenu. »
Selon Tsahal, une partie de ces technologies est entrée en service grâce à l’initiative des soldats de réserve et réguliers sur le terrain. Une doctrine d’utilisation a commencé à se développer, certains systèmes ayant été améliorés et « standardisés » selon les besoins de l’armée.
La sergente-chef Zohar, cheffe de filière à la base, précise : « L’introduction de ces systèmes réduit considérablement les risques pour les soldats. Les drones peuvent être envoyés dans des zones piégées ou surveillées par l’ennemi, ce qui permet aux commandants de mieux planifier sans exposer leurs troupes. »
Les stagiaires apprennent à entretenir trois types de drones : Ivo, Mavikh et Avata. Ce dernier a acquis une renommée mondiale lorsqu’il a mené un combat rapproché avec Yahya Sinwar, chef du Hamas, retranché dans un bâtiment à Rafah. Ce drone a permis d’identifier sa position, de vérifier s’il y avait des otages ou des cadres du Hamas à ses côtés, et de déterminer si le bâtiment était piégé.
Les stagiaires sont également formés à l’entretien de différents types de robots, notamment ceux utilisés récemment par les sapeurs de l’armée dans la bande de Gaza. Ces engins, télécommandés, ont été utilisés pour neutraliser des bâtiments piégés dans des zones densément peuplées.
« Les drones ont sauvé de nombreux soldats pendant cette guerre », déclare la sergente-chef Zohar.
« Ils ont repéré des engins piégés, des embuscades, des bâtiments piégés et d’autres dangers. »
Les drones militaires, bien qu’extérieurement semblables aux drones civils, sont dotés de systèmes protégés contre le piratage, capables d’opérer dans des espaces exigus, notamment dans les tunnels, et en conditions de visibilité réduite (nuit, fumée, etc.).
L’idée est que chaque unité avancée sur le terrain ait son propre technicien drone et robot, assurant ainsi une continuité opérationnelle.
« Cette formation est encore expérimentale », explique le colonel Yakir.
« Nous pensons devoir élargir ce cursus dans les prochaines périodes de recrutement et l’adapter constamment aux nouvelles technologies que nous introduirons. »
Dimanche dernier, les stagiaires ont testé les drones en conditions réelles dans le désert du Néguev. Ils ont survolé des zones simulées de combat avec chars endommagés et véhicules abandonnés, tout en faisant face à des scénarios de pannes ou d’interférences en zone hostile.