Don’t touch my Avrékhim…

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Autour de la table du Chabbath n°270, VAYAKEL-PEKOUDE

Cette semaine, on lira deux parachoth qui marquent la fin du livre de Chemoth. Il s’agit de Vayakel et de Pekoudé. Ces sections décrivent la fabrication du Sanctuaire dans le désert, et indiquent aussi le dénombrement des différentes offrandes de la communauté. Ces passages nous éveilleront à comprendre un fondement du judaïsme : l’homme a une capacité à se sanctifier ! En effet, lorsque l’on traite du Michkan/sanctuaire dans le désert, il s’agit du dévoilement de Hachem sur terre. On le sait, D’ a créé ce monde afin que Ses créatures Le servent et L’honorent, comme le verset dit : « Tout ce que renferme ce monde, Je l’ai fait pour Mes honneurs… ». Le but de cette vaste entreprise est de faire resplendir la gloire Divine sur terre ! En effet, les livres saints expliquent que, dans les Cieux, Hachem a des myriades d’anges et de sérafins qui Le servent. Seulement, ces magnifiques êtres célestes n’ont pas de mauvais penchant pour dire : « Ce matin, je préfère me rendormir… Non, non, je ne me lèverai pas pour chanter la gloire du Roi des rois… ». Ils n’ont pas de choix ! A l’inverse, D’ a créé ce monde afin que les hommes faits de chair et de sang – ou dans un tout autre lexique son Ego – viennent servir Hachem au travers des Mitsvoth. D’ailleurs, le Midrach dans Tan’houma met en parallèle la création du monde et la fabrication du Michkan. Ces deux évènements ont été la source de grande joie pour le Créateur, car dorénavant, Il résidera dans ce bas-monde. Et la nouveauté du monde,  c’est l’homme, par son libre-arbitre, qui choisira de faire ou de ne pas faire la volonté du Tout Puissant. S’il réussit, alors il fera descendre un peu de la Che’hina, la Présence divine, sur terre. Sinon, la Présence divine S’éloignera. Les choses sont profondes, certes, mais c’est l’enjeu de l’application des commandements. Une preuve en cela, ce même Midrach (Ta’houma 39.43), qui enseigne qu’au départ D’ avait donné à Adam Harichon une seule Mitsva : celle de ne pas manger de l’arbre de la connaissance. La faute d’Adam Harichon a provoqué le fait que ce monde n’ait pas atteint son but. Consécutivement, la présence de Hachem S’est retirée vers un premier ciel. Puis, vient la faute de Caïn. Hachem Se retire d’un second degré, et ainsi de suite, la faute de la génération du déluge, etc… Jusqu’à ce que la Présence divine s’éloigne jusqu’au 7ème ciel. Vient alors Avraham Avinou, qui rapproche D’ des hommes, puis Yits’hak, Ya’akov, jusqu’à ce que le Clal Israël reçoive la Tora au Mont Sinaï. A ce moment, Hachem réside dans ce monde. Seulement, la faute du veau d’or créera à nouveau une séparation. Il faudra attendre l’édification du Sanctuaire pour qu’à nouveau Hachem ait Sa résidence dans ce monde.

Le verset dit  : « Tu as placé ta résidence en parallèle… » (dans le Az Yachir). Les Sages expliquent que le Sanctuaire du désert est à l’image, en parallèle, de celui des Cieux. Car, dans les mondes spirituels, il existe une demeure sainte. Donc, lorsque la Tora a demandé à Moché de construire le Temple du désert, c’était une maquette sur terre du Temple des cieux. Il ne s’agissait pas d’une vague idée « d’être  » dans le spirituel, comme des différents groupes de « réflexion spirituelle  » peuvent le proposer à Paris ou à Los Angeles, mais le Michkuan, c’était la porte du Ciel. D’ailleurs, à cette époque reculée, celui qui voulait se rapprocher de son Créateur se rendait au Temple et voyait les miracles constants qui se déroulaient dans ce lieu saint. Ainsi, la Guemara (Baba Bathra 22) enseigne que cela amenait l’homme à la crainte du Ciel. Ce qui est intéressant à savoir, c’est que tout était très codifié. Les ustensiles du Sanctuaire avaient tous une mesure. Le Sanctuaire était aussi limité : il s’agissait d’un espace de 50 mètres sur 25 mètres de large. Seuls les Cohanims, les prêtres, pouvaient s’approcher du Korban (sacrifice) fait dans le Temple. Le Michkan est l’anti-thèse ABSOLUE  DE CE QUE PROPOSE LA NOUVELLE SOCIÉTÉ : la non-délimitation des choses et des valeurs. Jusqu’au point où les âmes perdues, à cause du flot d’informations provenant de leurs IPhones et Smarts, se demandent : pourquoi avoir besoin d’un père et d’une mère pour élever, adopter, un enfant, faire l’insémination artificielle d’un embryon provenant de je ne sais où, d’un donneur inconnu, cochez la case qui vous intéresse !? Aujourd’hui, les gens ne font plus de distinctions entre l’homme et la femme, un père ou une mère. Il parait même que, dans certains coins de la planète, on veut légitimer les couples d’H.. qui peuvent adopter un enfant… (voir la magnifique illustration de la semaine dernière). C’est à l’opposé du dessein de D’ dans la création du monde.

Le premier verset de la deuxième paracha commence par : « Voici le dénombrement des offrandes du Sanctuaire, ce Sanctuaire est un témoignage… ». Rachi explique que le Temple du Désert témoigne que la faute du veau d’or est effacée. Si Hachem décide de résider dans le campement, c’est la preuve irréfutable que cette impureté a été lavée, grâce à la Techouva du Clall Israël au jour de Yom Kippour.

Seulement, il est enseigné que ce Temple est le témoignage d’autre chose encore : la sainteté réside dans la communauté. La Guemara (Chabbath 22) enseigne que la lumière du candélabre, qui était placé dans la tente d’Assignation, ne s’éteignait jamais. Ce miracle constant montrait aux yeux du monde que D’ résidait parmi les siens. Aujourd’hui, il n’existe plus de Sanctuaire, car il a été détruit à cause de nos fautes. Donc, comment portons-nous ce témoignage ? Les livres saints enseignent que c’est grâce aux Mitsvoth que la sainteté réside encore parmi nous. Les Pirké Avoth enseignent : « Lorsque dix hommes étudient la Tora, la Présence Divine réside dans ce lieu ». Ce témoignage existe donc encore de nos jours, par l’étude des Avrékhim et des Bahouré Yechivoth, qui se penchent toute la journée sur les textes saints, et font descendre cette sainteté. Donc, le renforcement de l’élite du peuple du Livre doit être le souci de tout un chacun. Pas seulement des Grands de la Tora en Israël et en Galout. Chacun se doit de soutenir l’étude de la Tora, qui est le gage de la pérennité du peuple juif et de la bénédiction sur terre. Don’t touch my Avrékhim !

Don’t touch my Ba’houré Yechivoth

Cette semaine, je vous rapporte une véritable histoire intéressante sur plusieurs points.

  1. Sur l’abnégation de beaucoup de Bahouré Yechivoth pour l’étude de la Tora.
  2. Cela montre aussi le fossé qui sépare les différentes couches de populations en terre sainte…

Notre histoire remonte à près de 65 ans dans le Tel-Aviv d’alors. Une famille très importante habitait à l’époque la grande métropole : la famille Felman. Le père, c’était le rav Chemouel Felman, qui était rav d’une synagogue de Tel-Aviv. Son fils, jeune à l’époque, est devenu le grand rav Ben-Tsion Felman eatsal, dont je vous rapporte assez fréquemment ses très intéressants Hidouchim/nouveautés.

Une fois, un des fidèles de la communauté vient voir le rav. Ce fidèle habitait, lui et sa nombreuse famille, dans un appartement d’une seule pièce et demi ! Et du fait de la grande promiscuité, il a construit une pièce supplémentaire pour arriver au « palais » de 2,5 pièces ! Seulement, certains parmi le voisinage ne le voyaient pas d’un bon œil ! Ils ont même déposé une plainte à la mairie contre l’agrandissement. Le problème, c’est que la pièce n’a pas reçu l’aval de la mairie AVANT sa construction ! Et puisque les services municipaux ont reçu des plaintes, il était question d’ordonner sa destruction ! Il faut savoir qu’en Erets, et encore de nos jours, on peut faire une extension de son appartement SI on reçoit l’accord du voisinage. Or, la destruction de cette pièce  était vécue comme une vraie catastrophe pour cette pauvre famille. Donc, en dernier ressort, notre père de famille se tourna vers le rav Chmouel Felman pour qu’il l’aide à trouver une solution !

En fait, la famille Felmann avait pour proche voisin le maire de Tel-Aviv de l’époque, Rabinovits. Le rav Felman entretenait un rapport très particulier avec Rabinovits. Le maire de la grande ville était un ancien élève de la fameuse Yechiva de Telsh en Lithuanie, d’avant-guerre, comme l’était aussi le rav Felman Cependant, lorsque Rabinovits est arrivé dans le pays de l’Agence juive, il s’est complètement détourné de la Tora et des Mitsvoth. Il vivait à Tel-Aviv comme un anglais peut vivre à Londres ou un américain à New-York, le rêve sioniste/non religieux. Cependant, comme il avait un passé de Ba’hour Yechiva, d’élève des Yéchivoth, il avait toujours un grand plaisir à discuter de passages très ardus du Talmud avec le rav Felman. Mieux encore, Rabinowits se souvenait de passages entiers par cœur de Ksoth et de Netivoth Hamichpat. Ce sont des livres très, très pointus, traitant de passages du Talmud. Donc, connaissant la situation très difficile de cette famille, le rav Felman se tourna vers le maire.

Rabinovits répondit qu’il ne pouvait rien faire, puisque la mairie avait déjà reçu les plaintes du voisinage. La situation ne trouvait toujours pas d’issue jusqu’à que le FILS du rav, qui était le jeune Bentsion Felman, rencontra un des fils de la famille en détresse qui lui expliqua la situation. Le jeune fils du rav décida alors de tout faire pour les aider. Connaissant le maire, il décida de préparer un super exposé de Tora, comme un ancien Ba’hour des Yechivoth lithuaniennes peut aimer. Le jeune Bentsion Felman profita du jour saint du Chabbath pour rencontrer Rabinovits. En effet, le maire avait l’habitude bien ancrée d’aller se promener avec son chien, et fréquemment, au détour de la synagogue, le maire s’entretenait de Tora avec le jeune Felman.

Cette fois, c’est Bentsion Felman qui prit les devants en accostant le maire, lui développant son bel exposé talmudique. Alors, le jeune Felman prit son courage à deux mains et exposa la grande détresse dans laquelle se trouvait cette pauvre famille du quartier. Et il supplia Mr Rabinovits de faire quelque chose. Le maire, dans un premier temps, répondit qu’il n’y pouvait rien. Cependant, après réflexion, il dit : « Je suis d’accord pour les aider, à condition que tu RAJOUTES un quart d’heure de Limoud (étude) de Tora en plus dans ta journée. Et cette étude sera pour mon mérite ! ». Le jeune Felman finissait son étude quotidienne à minuit. Ce jeune avait une assiduité remarquable, ce qui signifiait qu’il devait finir dorénavant à 00h15 ! Bentsion réfléchit et dit : « D’accord, mais à condition que TOI AUSSI tu gardes le Chabbath un quart d’heure dans la journée ». L’’importance du Chabbath est partagée par toute la communauté orthodoxe, et pas seulement les adultes. Cette fois, le maire refusa, en expliquant qu’à tout moment de la journée, même du Chabbath, il a une cigarette aux lèvres. Puis, ayant réfléchi, il proposa : « Tous les jours, je me lève à 6h30 du matin, même le Chabbath. Dorénavant, je me léverai à 6 h 45 le Chabbat. Et de cette manière je ne transgresserai pas le Chabbath UN QUART D’HEURE car je dormirai 15 minutes de plus ». Cette fois, c’est le jeune Felman qui refusa et dit que la condition, c’est 15 minutes de garde du Chabbath : de 9 h 00 à 9 h 15 du matin ! Le maire conserva le dernier le mot en disant : « D’accord, si tu étudies le soir un traité du Talmud que tu n’étudies pas durant la semaine ! » Le jeune accepta et dit qu’il était prêt à étudier le traité Bétsa. Le maire dit non ! Il veut précisément que le jeune Felman étudie le traité Chabbath, de la même manière que dorénavant il va respecter un quart d’heure le Chabbath ! Fin de la discussion houleuse. On voit l’esprit aiguisé du maire de Tel-Aviv d’alors, qui avait effectivement étudié dans les Yechivoth.

En conclusion, la grande famille garda son 2,5 pièces, et le maire garda un quart d’heure le Chabbath ! Et longtemps après, alors qu’il deviendra  ministre du Trésor, il racontait qu’il gardait 15 minutes du Chabbath ! Fin du sippour véridique.

Cette petite anecdote nous en dit long sur la difficulté des relations qui existe entre la communauté religieuse et le reste du pays, concernant les valeurs du Chabbath ou de l’étude de la Tora. Comme mes lecteurs le savent, l’étude de la Tora garantit la survie du Clall Israel pour les générations à venir. Donc, il est très important que tous ceux qui me lisent fassent le pas de voter le 23 mars prochain (la semaine de Pessa’h) pour une liste religieuse… : Guimel ou Chass.

Coin Halakha : Celui qui part de sa maison sans l’intention de revenir jusqu’à la fête, dans les 30 jours avant Pessa’h, doit  faire la vérification bédika de son ‘hamets. Donc, la nuit de son départ, il devra prendre une bougie et faire la recherche, sans faire la bénédiction d’usage. Le ‘hamets trouvé ne sera pas brûlé. Seulement, on le sortira de la maison afin qu’elle soit propre pour Pessa’h. Si, la veille du départ, on n’a pas effectué la vérification, on la fera en journée avec une bougie. Attention : si on fait la vente de tout le ‘hamets de la maison auprès d’un rav la veille du Pessa’h, et puisque ce ‘hamets ne nous appartient plus à l’entrée de la fête, on ne sera pas obligé de faire cette vérification.

La vérification du ‘hamets s’applique à tous les endroits susceptibles d’en avoir durant l’année écoulée. Cela inclut évidement les pièces de la maison, les armoires, les vêtements, en particulier les poches, le lieu de travail, le bureau, la voiture, etc. Bon courage !

Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold  – Sofer écriture ashkénaze et écriture sépharade.

Prendre contact au  00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com

Une grande bénédiction à la famille Cohen (Paris) et aux enfants. On priera pour la guérison complète de Sourelée Bath Hela, famille WAJZER, Léilouï Nichmat Yacov Leib Ben Avraham Natté Haréni Kapparat Michkavo.

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