Le rabbi de Kalov : Noa’h, juste dans sa génération

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« Ceci est l’histoire de Noa’h. Noa’h fut un homme juste, irréprochable, entre ses contemporains ; il se conduisit selon D’ » (Beréchith 6,9).

J’ai appris que des inspecteurs pédagogiques en Grande-Bretagne exerçaient des pressions sur les établissements juifs pour imposer aux enfants juifs le respect de diverses pratiques interdites et leur apprendre à éviter de condamner les actes d’abomination.

Cette politique est le fruit de l’initiative de plusieurs organismes qui cherchent à imposer à tous leur vision libérale et moderne en justifiant toutes les perversités, en prétendant que ces hommes sont nés avec de mauvaises inclinations impossibles à corriger. C’est pourquoi il convient, selon leurs dires, de permettre à chacun de s’adonner à ces plaisirs en public, et inutile d’entreprendre des efforts pour les aider à surmonter leurs penchants.

Cette vision des choses est identique à celle de la période du déluge, qui revient aujourd’hui en force. On avait annoncé du Ciel au Ba’al Chem Tov qu’à l’approche de la venue du Machia’h, les âmes de la génération du déluge descendraient sur terre et l’impudeur serait très prégnante.

Nos Sages expliquent que les hommes de la génération du déluge vivaient délibérément dans l’anarchie, et autorisaient officiellement des actes abominables en public (voir le Midrach dans Beréchith Rabba). Au fil du temps, cette ambiance de perversité se répandit de plus en plus, et ils s’y habituèrent, jusqu’à ce qu’ils décident, d’un commun accord, de vivre une vie sans mitsvoth et de ne plus mettre d’enfants au monde. C’est la raison pour laquelle l’eau du déluge était bouillante, car ils avaient fait usage de leur sang chaud contre la volonté du Créateur.

Cette attitude pollua l’atmosphère du monde entier, au point que même les animaux et les bêtes sauvages adoptèrent un mode de vie dépravé ; de ce fait, ils trouvèrent également la mort lors du déluge qui purifia l’atmosphère. Seuls les poissons de mer ne se pervertirent pas et restèrent en vie. En effet, les poissons restés dans l’eau n’ont pas été influencés par l’atmosphère polluée du monde, comme l’explique le Ran dans son commentaire sur la paracha.

Seul le vertueux Noa’h médita sur la question : le Créateur de l’univers, loué soit-Il, Qui a créé l’homme, a une connaissance unique de la nature de chaque homme, comme personne d’autre n’en est capable ; s’Il a proscrit à toute la gent humaine les relations interdites et autres mitsvoth des Bené Noa’h, c’est le signe qu’elles ne vont pas à l’encontre de la nature humaine, même si l’homme a le sentiment d’être fortement attiré par ces interdits.

Rabbi Ye’hezkel Avramsky zatsal, rav à Londres, donnait un cours de paracha de la semaine au grand public, et parmi les auditeurs, on comptait également des Juifs influencés par la Haskala qui s’étaient quelque peu éloignés de la voie de la Tora. Arrivés à la paracha de Ki Tétsé, ces hommes pensèrent que dans le cadre du cours, ils pourraient prouver au rav qu’il est possible de permettre, à notre époque, de nombreux interdits. En effet, nous voyons dans cette paracha que la Tora a autorisé, sous diverses conditions, d’épouser une captive, capturée en temps de guerre, car à ce moment particulier, le mauvais penchant est fort dans ce domaine. En conséquence, de nos jours où le mauvais penchant est très présent dans cette sphère, il faudrait donner un certain nombre de permissions pour éviter de commettre des fautes.

Dès son arrivée, le rav déclara : « De notre paracha, il découle que tout précepte qu’il nous est impossible de respecter a été autorisé par la Tora. Une captive a été autorisée, car il est impossible de résister à cette tentation. Nous voyons qu’il est possible de respecter les interdits de la Tora, car s’il avait été impossible de tenir bon face aux tentations du Yétser Hara, la Tora les aurait autorisés. » Bien entendu, les auditeurs n’eurent rien à redire à son discours.

Au fil des ans, j’ai été confronté au phénomène de nombreux jeunes gens, auxquels j’ai demandé de respecter une certaine mitsva, qui me répondirent que leur nature les empêchait de s’y engager, en citant même des psychologues pour renforcer leurs allégations. Mais lorsqu’ils acceptèrent au final de s’engager à respecter une mitsva, ils constatèrent qu’ils étaient capables de faire face aux difficultés, et ont eu le mérite de vivre une vie heureuse et de fonder des foyers fidèles à la tradition juive. Cette situation d’une multitude de Ba’alé Téchouva (Juifs revenus à la pratique de la Tora) à notre époque prouve aux yeux du monde entier qu’il est possible de résister aux tentations et de modifier ses habitudes pour pratiquer les commandements du Créateur.

Cette thématique apparaît dans notre verset : ceci est l’histoire de Noa’h, c’est ainsi que Noa’h a eu le mérite de fonder des générations et de réaliser des bonnes actions, Noa’h fut un homme juste, irréprochable, entre ses contemporains. Il fit face aux difficultés en se conduisant dans la sainteté, par rapport aux gens de sa génération qui prétendaient qu’il était impossible de se maîtriser, il se conduisit selon D’ : il était toujours guidé par la pensée que l’Eternel est D’, détenteur de toutes les forces, comme l’indique le Nom Elo-Kim qui a la même valeur numérique que le terme Téva (nature). D’ est le meilleur connaisseur de la nature humaine, et s’Il a prescrit une certaine mitsva à l’homme, c’est le signe que l’homme est, par nature, capable de la respecter.

Chabbat Chalom !

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