Sébastien Selam « est incontestablement mort pour cause d’antisémitisme »

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Sébastien Selam, un jeune juif de 23 ans, assassiné en 2003 par son voisin et ami d’enfance musulman, Adel Amastaibou, « est incontestablement mort pour cause d’antisémitisme », a affirmé lundi à i24NEWS, Alain Jakubowicz, avocat et ex-président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA).

Défiguré à coups de couteau et de fourchette, Sébastien a été retrouvé mort dans le parking de son immeuble. Son assassin déclarait le soir-même à la police: « Je suis content s’il est mort… sale juif », selon le procès-verbal qu’i24NEWS a pu consulter.

Malgré un comportement qualifié dans le document de « manifestement sensé et volontaire », Amastaibou, qui avait déjà fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, a été envoyé à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de Police et la circonstance aggravante de l’antisémitisme n’a pas été pas retenue.

« Ce garçon est incontestablement mort pour cause d’antisémitisme, il a été choisi parce qu’il était juif, c’est un crime antisémite, mais l’auteur de ce crime n’a pas pu être jugé pour des raisons qui sont légales », a affirmé M. Jakubowicz à i24NEWS.

Alors qu’il était membre du bureau exécutif de la LICRA à l’époque des faits, pour M. Jakubowicz, la non-reconnaissance du caractère antisémite du meurtre de Sébastien Selam n’est pas une « erreur », comme l’a au contraire reconnu dimanche soir le député de la 8e circonscription des Français de l’étranger, Meyer Habib sur i24NEWS.

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif),  Francis Kalifat, avait pour sa part admis mardi sur i24NEWS que la France et les organisations juives n’avaient pas pris la juste mesure de crime lorsqu’il s’est produit.

« Je crois que mon ami Francis Kalifat, regarde cette affaire avec les yeux d’aujourd’hui, nous étions en 2003 », a insisté l’avocat, rappelant que le texte relatif à la circonstance aggravante du caractère antisémite « n’était pas applicable au moment de ces faits ».

Par ailleurs, M. Jakubowicz a jugé important de souligner « qu’à ce moment-là, les choses n’étaient pas aussi évidentes qu’elles le sont aujourd’hui », ajoutant que « l’antisémitisme venant de ce milieu-là était quelque chose d’extrêmement nouveau ».

De plus, « le problème est au niveau de la loi française », qui a jugé que le meurtrier de Sébastien Selam n’était pas pénalement responsable car atteint de troubles psychiques ou neuropsychiques au moment des faits ce qui abolissant ainsi son discernement.

« De grâce, je crois qu’il faut se souvenir et rendre hommage à la famille Selam et à ce jeune garçon, mais n’essayons pas d’ouvrir de mauvais procès et qui ne feront qu’ajouter à la souffrance de cette famille », a-t-il estimé.

Source www.i24news.tv

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