« Et vous avez vu que Je vous ai protégé comme un père porte son fils ….»

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Autour de la table de Chabbath, n° 394 Devarim

Ces paroles de Tora seront lues le-‘ilouï Nechama du jeune El’hanan Bonem ben Mordekhaï Pessa’h Tihié Nichmato Tseroura Betsrour HaH’aïm

Nous commencerons avec l’aide de D’ le cinquième Livre de la Tora, « Devarim »/les Paroles. Nous sommes la dernière année de la traversée du désert, le peuple hébreu campe en face de la Terre sainte. Moché Rabénou prévient alors la communauté de l’imminence de son entrée. Or Moché le sait, suite à la faute des Mé-Meriva (les eaux de la discorde), il a perdu le mérite de conduire son peuple et devra laisser la place à son fidèle élève, Yehochoua’ Bin Noun. Cependant, dans ce dernier Livre, Moché insistera auprès de la communauté afin qu’ils continuent l’application des Mitsvoth en Terre sainte. La Tora a été donnée dans le désert mais son application n’a pas de frontière que l’on soit installé à Tel-Aviv, (Lehavdil) San Francisco ou même Deauville. Les Mitsvoth deviennent une règle de vie pour la communauté dans son ensemble sans exception. Seulement, au début de la paracha, Moché admonestera, d’une manière délicate, toutes les fois où le peuple s’est mal comporté dans le désert afin qu’il rectifie le tir.

Parmi les différents reproches il est écrit (1.31) : « Et dans le désert, tu as vu que Hachem t’a transporté comme un père porte son fils (sur ses épaules). Et pourtant, en cela vous n’avez pas eu foi en Hachem votre D’. « Rachi explique le verset de cette manière. Malgré le fait que vous ayez vu tous les grands miracles, les nuées de gloire qui entourèrent le campement (pour nous protéger des bêtes féroces, des ennemis, du soleil torride du désert), vous avec manqué de confiance en Hachem en suivant la parole perfide des explorateurs qui vous a découragé d’entrer en Erets.

Cependant le rav Elimelech Bidermann chlita rapporte l’explication d’un grand de la Hassidouth, le Bené Yissahar (Igra deKala D.H OuBeDavar). Il explique le verset d’une autre tournure : « Et vous avez vu que je vous ai protégé comme un père porte son fils. Mais EN CELA vous n’avez pas montré votre foi en Hachem. « C’est-à-dire que de voir les grands miracles (du désert) et consécutivement à cela croire en Hachem, n’est pas la preuve d’être un grand croyant. Lorsque tout va bien dans sa vie, qu’on a de la réussite dans ses affaires, que sa vie de couple fonctionne à merveille et qu’en plus on se laisse transporter sur des hauteurs sublimes lorsqu’on écoute un beau dvar Tora (ou qu’on se délecte de la lecture de « la magnifique Table du Chabbath », n’est-ce pas ?…) ce n’est pas dit que nous soyons devenus pour autant des grands Tsadikim (et Tsadkanioth/forme féminine de Tsadikim). Le fait de voir les miracles et d’y croire, c’est normal. Seulement, rajoute le Bené Yissahar, l’homme s’appellera croyant lorsqu’il verra des choses et des évènements qui le dépassent. On aura alors l’impression que Hachem voile Sa face et pourtant on se renforcera dans la confiance en Hachem alors qu’il fait bien noir à l’extérieur. Nous savons que c’est Hachem Qui oriente les évènements de notre vie pour notre plus grand bien, afin de se perfectionner (et en cela on méritera le monde futur). A ce moment notre homme pourra s’appeler croyant !

C’est peut-être justement ce travail qui nous est donné à faire à Ticha Béav (qui tombe jeudi 27 juillet prochain). Nous savons que cette date marque des grandes catastrophes pour la communauté, en particulier la destruction des deux Temples de Jérusalem et notre exil parmi les nations (avec tout son cortège d’horreurs). Ce sont des jours sombres, mais il faut savoir que derrière tous ses événements, Hachem S’est manifesté avec beaucoup de miséricorde. En effet, Hachem a préféré détruire son Michkan (Son lieu de résidence sur terre) plutôt que de détruire Son peuple comme c’est rapporté par les Sages (Rachi sur Tehilim 79 et d’autres Midrachim). C’est juste que, depuis, le niveau spirituel du peuple a beaucoup chuté. Nous n’avons plus de prophètes ni une grande clarté dans l’étude des textes saints Talmud et Halakha. Cependant le Clall Israël est bien vivant malgré tous les affres de l’exil. Et certainement qu’il existe un rapport entre le grand mouvement de Techouva de ces dernières années avec les événements noirs récents de notre histoire. Cette Techouva est due, en partie, à une réflexion sur la Shoa car un peuple parmi les plus civilisés au monde,a pu faire de pareilles ignominies. Cette grande douleur, a amené la nouvelle génération à réfléchir sur nos relations avec les nations et nous a ramené à un retour aux sources. Cette très grande obscurité a finalement suscité beaucoup de lumière : la foi et la croyance en Hachem. C’est peut-être aussi le sens de Ticha Béav. La douleur des événements de l’exil nous rapproche de Hachem. Donc mes chers lecteurs, même si la date tombe toujours durant les grandes vacances, c’est un événement du calendrier que l’on ne doit pas « zapper » car il nous apportera beaucoup de lumière dans notre vie.

Je finirai par deux anecdotes sur la Deuxième Guerre mondiale. Peut-être que mes lecteurs ne le savent pas, mais dans certaines contrées d’Europe, les hordes de nazis n’ont presque pas eu à lever le petit doigt, déjà plein du sang de la communauté. En effet, c’est la populace locale qui s’en chargea avec zèle et sadisme incommensurable. Ce fut le cas de la Lituanie. Cet Etat indépendant depuis la première Guerre Mondiale avait été envahi en 1941 par les allemands yima’h chemam. Cependant avant de commencer le récit véritable, je dois ajouter que peu de temps avant l’occupation allemande, les russes, de Staline, se sont appropriés, cette petite république du nord de l’Europe. Or les communistes avaient confisqué tous les terrains agricoles des paysans lituaniens au profit des Kolkhozes. Or Staline, maudit soit son souvenir, avait opéré, d’une manière sournoise. Il a fait venir dans ces contrés arriérées de Lituanie des prédicateurs communistes accompagnés par des soldats russes afin de se prémunir contre toute rébellion, afin de leur faire accepter la rétrocession des terrains pour la nation des travailleurs. Pour se faire, Staline avait pris des prédicateurs juifs communistes. Son but sournois était de faire porter toute la haine des autochtones contre les Juifs. Et il a parfaitement réussi puisque les premiers jours de l’invasion des nazis à l’été 1941, des hordes de partisans lituaniens défilèrent dans les rues de Vina et de Kovna et assassinèrent de sang-froid toute la population juive qui était à leur portée. Il y avait 350 000 Juifs en Lituanie à l’époque. Comme mon feuillet est lu en famille à table, je me garderais de donner plus de détails sur les atrocités. Seulement, il faut savoir que durant ces journées très sombres, le rav Elhanan Wasserman (que l’Eternel venge son sang) et ses élèves seront assassinés à la mitrailleuse lourde dans un des forts de la ville de Kovna le 11 Tamouz avec 10 000 autres frères. Hachem yikom daman. Ils seront ensevelis dans des fosses communes proches du fort, sans sépultures. Et pour l’anecdote, aujourd’hui il est juste mentionné que 3 000 compatriotes sont tombés dans ces fosses, sans préciser que ce sont des Juifs et qu’il en manque encore 7000). Les nazis étaient heureux de voir la population autochtone déchaînée faire le travail à leur place.

Il est rapporté que le grand Talmid Haham, rav Mordéchai Pogramenski zatsal était dans le ghetto de Kovna une ville de 150 000 habitants dont un tiers juif. Un jour où la terreur s’était un petit peu apaisée, le rav sorti à l’extérieur de la maison pour prendre de l’air. Il rencontrera deux Juifs qui étaient livides et traumatisés de ce qu’ils avaient vu. Le rav leur demanda : « A quoi cela sert d’être triste ? » Ils lui répondirent que c’est normal. Le rav leur demandera de s’approcher un peu plus en direction de la rue du ghetto et de voir au bout de l’avenue, un partisan lituanien. Le rav demanda à ses collègue d’infortune : « N’est-ce pas que ce soldat veut tuer les Juifs ? » Pour sûr, c’est tout ce qu’il recherche ! « Et s’il assassine quelques passants de la communauté, bar minan, sans avoir reçu d’ordre de ses supérieurs, est-ce qu’il sera puni ? Pour sûr que non ! Donc pourquoi ne fait-il pas couler du sang innocent ?? Il en a une terrible envie et n’a aucune crainte de représailles ? Le fait qu’il ne le fasse pas, c’est la preuve que Hachem est avec Nous et Lui dit : « Non, non tu ne tueras pas ces Juifs ! C’est pourquoi il est debout et se tient paisiblement au coin de l’avenue. Ce n’est que lorsqu’il a l’assentiment de Hachem qu’il tue ! Ce n’est pas le partisan qui tue mais c’est Hachem qui le laisse faire ». Fin des paroles du rav Pogramenski. Les deux hommes, ainsi que le rav, traversèrent les affres de la guerre avec en tête les paroles du rav : c’est uniquement Hachem Qui décide de celui qui doit partir ou pas (ndlr lorsque l’Attribut de rigueur règne dans le monde, les hommes n’ont pas la sagesse pour comprendre la raison profonde de Hachem. D’ nous parle aux travers de ces grandes punitions et nous avons la foi qu’Il agit de la meilleure des manières pour notre bien).

Dans le même ordre d’idée, un ‘Hassid de la ‘Hassidouth Bobov avait perdu toute sa famille dans la tourmente ainsi que l’Admor (le rav). A la sortie de la guerre il était brisé au plus profond de lui. Il est arrivé au point que son Admor, qui était mort durant la guerre, le Kedouchath Tsion se dévoile à lui dans un rêve. Dans son rêve le ‘Hassid lui fera part de sa grande douleur. Le Kedouchath Tsion lui répondra d’après un verset du Chema Israël : « Et la colère de Hachem s’abattra sur vous… » Or, expliqua le rav il est écrit que c’est Hachem (Youd Ké Vav Ké) qui frappe. Or le verset aurait dû mentionner le Nom de D’ sous le sceau de la justice Elokim. Donc dira le rav, si le verset emploie le Nom de Hachem, c’est la preuve que derrière la grande sévérité il s’agit en fait de l’attribut de Miséricorde qui agit pour sauvegarder Son peuple.

Ces paroles d’ordre prophétique lui donneront la force de remonter la pente.

Coin Hala’ha: Ticha Beav tombe jeudi prochain. A partir de mercredi soir (juste avant le coucher du soleil) après avoir fait la se’ouda hamafséketh, commencera les lois propres du jour. La nuit du mercredi comme durant la journée de jeudi, il sera interdit de manger, boire, se laver même une partie du corps, l’intimité, l’étude de la Tora, le port de chaussures en cuir et même dire le «Chalom» à son ami. Même les femmes enceintes ou qui allaitent doivent jeûner. Les malades qui sont alités sont dispensés du jeûne. Ticha Béav n’est pas un jour chômé comme le Yom Tov. Cependant pour ne pas perdre l’essence de la journée, il sera défendu de travailler. Après le milieu de la journée du jeudi on sera plus flexible (pour le travail) cependant il est écrit qu’il n’y a pas de bénédiction dans le travail fait le 9 Av.

On n’aura donc pas le droit d’étudier la Tora. On pourra seulement étudier des passages du Talmud et Midrach concernant la destruction du Temple les Lamentations (Job, Elou Mégal’him dans Mo’ed Katan). On étudiera ces passages d’une manière superficielle.

On n’a pas le droit de se laver ni à l’eau chaude ni à l’eau froide. Dans le cas où on s’est sali, par exemple avec de la boue, on pourra retirer la saleté avec de l’eau. Au levé du lit, on se rincera les mains (ablutions) simplement au niveau des doigts, et pas la paume de la main.

On n’a pas le droit de porter des chaussures en cuir, même si elles ne sont que recouverte (de cuir). Les autres matières sont permises (plastiques, tissus etc.).

On n’adressera pas le Chalom/Bonjour à son ami toute la journée. Dans le cas où on nous adresse, par erreur le Chalom, on pourra répondre d’une manière non-enjouée.

Le 9 Av au matin on se rendra à la synagogue pour dire les Kinoth (lamentations).

« Tout celui qui participe au deuil du 9 Av, verra Jérusalem dans toute sa joie… »

Chabbat Chalom et que nous ayons le mérite très bientôt de voir le Michkan à Jérusalem reconstruit !

David Gold Tél : 00972 55 677 8747

Nouveau, je m’apprête à sortir la 2ème saison « Au cours de la Paracha »en relecture). Celui qui veut soutenir sa parution peut dédicacer une page ou une demi-page en l’honneur de proches. Veuillez prendre contact auprès de l’adresse mail.

sylvia@gold1.fr.

Réfoua Chéléma pour Esther bath Mazeltov .

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