Des missiles iraniens frappent la raffinerie de pétrole de Bazan – ‘Haïfa

0
39

La montée des tensions entre Israël et l’Iran a franchi un nouveau cap ce week-end avec une attaque directe contre une infrastructure énergétique clé de l’État hébreu. Samedi soir, une salve de missiles tirée depuis l’Iran a frappé plusieurs cibles dans la région de ‘Haïfa, au nord d’Israël. Parmi les sites touchés figure la raffinerie de pétrole de Bazan, la plus importante du pays.

Le complexe pétrochimique de Bazan, situé dans la baie de ‘Haïfa, abrite une grande partie de l’activité de raffinage d’Israël. Selon la société exploitante, l’impact a été circonscrit, bien que certaines conduites de transport aient subi des dommages localisés. Une partie des installations a été mise à l’arrêt temporaire, mais l’essentiel du site continue de fonctionner, a précisé la direction dans une communication adressée dimanche à la Bourse de Tel Aviv.

Pas de victimes, mais une alerte sérieuse
Heureusement, l’attaque n’a fait aucun blessé. Mais l’événement a mis en évidence la vulnérabilité d’une infrastructure essentielle, située en pleine zone urbaine densément peuplée. La direction de Bazan a indiqué qu’elle évaluait l’étendue des dégâts, les modalités d’un retour à pleine capacité ainsi que les possibles recours en indemnisation. À la suite de l’annonce, l’action de la société a chuté de 2,8 % sur le marché boursier israélien.

 

Israel Petrochemical Enterprises Ltd., la holding majoritaire du groupe Bazan, a précisé que les installations secondaires du site, en aval du complexe principal, avaient été mises en pause par mesure de précaution.

 

Le port de ‘Haïfa dans la ligne de mire
Le port de ‘Haïfa et son environnement industriel sont depuis longtemps considérés comme des cibles potentielles par l’Iran. Ce n’est pas la première fois que Téhéran évoque cette infrastructure comme objectif prioritaire dans un éventuel conflit armé. En pleine escalade militaire, cette frappe semble valider cette menace.

Dans le même temps, le Royaume-Uni a signalé une recrudescence d’interférences électroniques dans les eaux du golfe Persique et du détroit d’Ormuz. Ces perturbations affectent les systèmes automatisés de géolocalisation des navires, rendant leur position difficile à établir avec précision. Un climat d’incertitude qui complique la navigation commerciale dans une zone stratégique pour les échanges énergétiques mondiaux.

 

Un risque industriel et environnemental majeur

 

Au-delà des aspects géopolitiques, la frappe contre la raffinerie de ‘Haïfa soulève également d’importantes inquiétudes locales, en particulier sur le plan écologique et sanitaire. Elad Hochman, directeur de l’organisation environnementale Green Course, a qualifié la zone industrielle de Bazan de « bombe à retardement ». Selon lui, les installations se trouvent au cœur d’une métropole de plusieurs centaines de milliers d’habitants, à proximité immédiate d’écoles, de centres hospitaliers et de quartiers résidentiels.

« Ces installations sont tout aussi stratégiques qu’un aéroport ou qu’une base militaire, et donc tout aussi vulnérables », a-t-il déclaré dans une interview à Ynet. « L’idée qu’un tel complexe soit maintenu en activité dans une zone aussi densément peuplée est irresponsable. Le danger est permanent, et cette attaque n’était pas un simple signal d’alarme, mais un avertissement clair. »

Hochman appelle à une relocalisation urgente de ces infrastructures, dénonçant l’inaction successive des gouvernements face aux risques connus depuis des années. « Le facteur économique ne doit jamais primer sur la sécurité de la population », a-t-il ajouté.

 

Une attaque symbolique et stratégique

 

La portée symbolique de cette frappe est indéniable : elle vise à démontrer que même les installations les mieux protégées d’Israël ne sont pas hors d’atteinte. Elle touche aussi un point névralgique de l’économie nationale, dans une période de confrontation militaire où l’approvisionnement énergétique est crucial.

Cette opération militaire, menée par l’Iran en riposte aux frappes israéliennes sur son territoire, marque une intensification du bras de fer régional. Elle rappelle également qu’en cas d’escalade prolongée, les infrastructures civiles, industrielles et énergétiques deviennent des cibles privilégiées, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour la population et l’environnement.

Dans un contexte déjà explosif, la frappe sur Bazan renforce le sentiment d’urgence sécuritaire dans le nord d’Israël. Si les installations continuent à fonctionner pour l’instant, la menace demeure tangible – et pourrait transformer une alerte ponctuelle en crise prolongée.

 

Jforum.fr

 

Aucun commentaire

Laisser un commentaire