Par David Israël
Après que le président Joe Biden a averti Israël qu’une offensive significative sur Rafah constituerait une violation d’une « ligne rouge » concernant le soutien militaire crucial des États-Unis, le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait réagi jeudi dernier lors d’une réunion du cabinet de sécurité et aurait déclaré, selon à trois sources, dont l’un des collaborateurs de Netanyahu, « Nous ne sommes pas un État vassal des États-Unis ! »
L’incident, rapporté mercredi par Barak Ravid pour Axios, a mis en évidence l’état d’esprit conflictuel de Netanyahu dans un contexte de tensions entre Israël et la Maison Blanche au sujet de l’opération militaire israélienne contre le Hamas à Gaza. Ces tensions ont commencé il y a environ deux semaines lorsque Biden a interrompu l’envoi de 3 500 bombes lourdes américaines qui se trouvaient déjà sur un navire qui devait être livré à Israël.
Selon un assistant présent à la réunion du cabinet, Netanyahu a informé le cabinet qu’il était prêt à résister aux pressions des États-Unis et qu’il prendrait à nouveau des mesures similaires si nécessaire pour sauvegarder les intérêts de sécurité d’Israël. L’assistant a rappelé que Netanyahu avait déclaré à son cabinet : « Lorsqu’il s’agit de menaces contre notre sécurité, nous prendrons toutes les mesures nécessaires ».
La remarque de Netanyahu sur « l’État vassal » n’est pas sans rappeler la réponse du Premier ministre Menachem Begin à la menace de Joe Biden en 1982, lors d’une réunion à huis clos de la commission sénatoriale des relations étrangères, de suspendre l’aide militaire à Israël dans le cadre de sa campagne au Liban. Selon le Wall Street Journal, le Premier ministre Begin a répondu : « Ne nous menacez pas de couper l’aide pour renoncer à nos principes. Je ne suis pas un Juif aux genoux tremblants. Je suis un fier juif avec 3.700 ans d’histoire civilisée. Personne ne nous est venu en aide lorsque nous mourions dans les chambres à gaz et les fours. Personne ne nous est venu en aide lorsque nous nous efforcions de créer notre pays. Nous l’avons payé. Nous nous sommes battus pour cela. Nous sommes morts pour ça. Nous resterons fidèles à nos principes. Nous les défendrons. Et si nécessaire, nous mourrons à nouveau pour eux, avec ou sans votre aide.
Ravid estime que la visite du conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, en Israël ce dimanche, visera à apaiser les divisions autour de Rafah. Et après le départ de Sullivan, une délégation israélienne de haut rang se rendra à Washington pour poursuivre les discussions sur la situation à Rafah.