Des détails sur l’impressionnante attaque « mystérieuse » en Syrie

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L’attaque spectaculaire menée au nord de la Syrie dans la nuit de lundi à mardi a été la sixième en deux semaines. Selon les médias syriens, les raids auraient fait au moins quatorze morts parmi des miliciens à la solde de l’Iran. Par ailleurs, les avions venaient de l’est, ce qui laisse à penser que Tsahal aurait utilisé des bases américaines situés près de la frontière irako-syrienne.

Les objectifs visés – et détruits – situés près de la ville d’As-Safira, au sud-est d’Alep faisaient partie d’un immense complexe militaro-industriel comprenant des centres de recherches en armement et des usines de fabrication d’armes, notamment de missiles. Il s’agit d’une structure comparable aux industries militaires Rafael Ltd, Elbit ou Israel Aerospace Industries (IAI) en Israël. As-Safira est le plus grand complexe de ce genre en Syrie, où sont notamment produits des missiles de haute précision, à destination du Hezbollah libanais. Après avoir été sous contrôle de Daech, ce site a été repris par l’armée syrienne, avec avec l’aide de l’Iran et de la Corée du Nord, il a repris ses activités. Les missiles produits sur ce site constituent une menace stratégique pour Israël car ils sont précis et leur portée de 700 km leur permet d’atteindre n’importe quelle cible militaire ou civile en Israël.

La stratégie iranienne contre Israël se développe sur quatre axes: acheminement de missiles de haute précision de Syrie vers le Liban au profit du Hezbollah, construction de centres logistiques près de la frontière irako-syrienne pour faciliter la fourniture d’armement aux milices chiites de Syrie, installation d’un nouveau front terroriste sur le Golan syrien et enfin, tentative d’améliorer la défense aérienne de la Syrie et du Hezbollah afin de réduire la marge de manoeuvre de l’armée de l’air de Tsahal. Tout cela, en marge de la poursuite du programme nucléaire.

L’élimination du général Qassem Suleimani par les Américains et l’apparition de la crise du Corona a permis l’élaboration d’une nouvelle stratégie en Israël visant à augmenter de manière significative la pression sur le régime iranien. La conjonction des sanctions américaines et des effets économiques désastreux de la crise du Corona – notamment la chute vertigineuse des prix du brut – cause un grand problème pour les « activités extérieures » de l’Iran. Israël entend aussi profiter des conflits d’intérêts et tensions croissantes qui se font jour entre l’Iran et la Russie d’une part, et l’Iran et le régime de Bachar El-Assad de l’autre.

Ce n’est pas pour rien que le ministre de la Défense Naftali Benett déclare régulièrement que Tsahal est passé à une « stratégie offensive » contre l’installation iranienne en Syrie et la course à l’armement du Hezbollah au Liban. Avec cette politique, Jérusalem envoie aussi un message à Moscou pour faire comprendre que l’Iran est un élément gênant dans la tentative de stabilisation et de normalisation de la Syrie. Ce sont sans doute toutes ces raisons qui poussent actuellement Israël à agit de manière plus intensive, même en profondeur du territoire syrien, même si l’Etat hébreu ne revendique pas officiellement ces attaques.

Photo Satellite

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