Incendie, silence, bonne nouvelle…

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Cette histoire se déroule après la Seconde Guerre mondiale, en France, où de nombreux Juifs s’installèrent après la Shoah, désireux de reprendre une vie normale. Nous sommes une veille du Chabbath, au moment où la maîtresse de maison – une rescapée de la Shoah qui a vécu de terribles souffrances et des expériences médicales éprouvantes à Auschwitz – déposa une casserole sur le feu, puis sortit faire un achat. Quelques minutes s’écoulèrent et le feu sous la casserole se propagea à l’une des armoires de la cuisine, et en quelques minutes, c’était la destruction : toute la maison prit feu et d’immenses flammes emportèrent tout sur leur passage. De la cuisine, elles passèrent au salon, au point que les voisins remarquèrent l’épaisse fumée sortant des fenêtres de l’appartement, mais la moitié de l’appartement était déjà parti en fumée.

Quelqu’un témoigna que la maîtresse de maison était sortie quelques minutes plus tôt, et qu’elle n’était pas à la maison. Tout le monde savait également que ce couple sympathique n’avait pas d’enfants, et que selon les lois de la nature, ils n’avaient aucune chance d’en avoir – compte tenu de ce qu’ils avaient vécu pendant ces terribles années. On ne craignait pas que quelqu’un soit resté bloqué à la maison, mais les dégâts étaient terribles, à fendre le cœur….

Les voisins, paniqués, accourent au domicile de rav Mordékhaï Pogramansky zatsal, qui résidait non loin de là pour lui demander quoi faire. La maîtresse de maison ne savait rien de ce qui se passait, et à son retour, elle apercevrait l’ampleur des dégâts. Qui sait comment elle réagirait ? Elle avait tant vécu dans sa vie, et alors qu’elle tentait de se réhabiliter, et de reprendre une vie sereine, une terrible tragédie pouvait plonger le couple dans le désarroi…Comment réagirait-elle à une telle catastrophe ?!

Rabbi Mordékhaï réfléchit quelques minutes, puis répondit de manière surprenante : « Attendez-la non loin de la maison. Lorsqu’elle s’approchera, avant qu’elle ne comprenne ce qui s’est passé, dites-lui que sa maison a été incendiée. Ajoutez que si elle n’émet pas un seul soupir, si elle accepte cette épreuve avec amour, je lui promets qu’elle méritera d’avoir des enfants au-delà des lois de la nature ! » 

Les voisins repartirent et attendirent la venue de leur voisine. Lorsqu’elle s’approcha et s’aperçut du tumulte, des pompiers à l’œuvre et de l’épaisse fumée qui se propageait, et surtout, de sa maison, son seul bien sur terre qui montait en flammes, elle étouffa un cri…

Mais les voisins s’approchèrent d’elle pour lui communiquer les propos du rav. Ils lui citèrent sa promesse : elle qui avait tout perdu pendant la terrible guerre, et venait de perdre tout ce qu’elle possédait après la guerre, si elle accueillait ces souffrances avec amour, le rav lui promettait qu’elle aurait des enfants, au-delà de la nature !

La femme entendit ces propos et avec une bravoure incroyable, serra les dents. Sa bravoure était exceptionnelle et indescriptible. Une femme dont le monde s’était écroulé une première fois par le biais des maudits nazis qui avaient cruellement assassiné sa famille et pris tout ce qu’elle possédait, et une seconde fois, après avoir réussi en déployant d’importants efforts, à se stabiliser, mais tout était à nouveau parti en fumée…

Elle garda malgré tout le silence. Incroyable ! Elle esquissa même un petit sourire, signe qu’elle avait accepté les épreuves avec joie !

Nous tenons ce récit prodigieux de rav Naftali Zilberzweig chlita, qui ajoute : « Je suis le fils de cette femme courageuse, né un an après l’incendie. Par la suite, ma mère eut une fille, ma sœur… »  

Comment état-ce possible ? Car sa maman avait serré les dents et traversé les épreuves avec amour. Comment était-il possible, au vu des circonstances, de ne pas laisser échapper un soupir ?! Armée d’une force céleste, elle plaça sa confiance en son Créateur, et eut le mérite de mettre des enfants au monde !

Chers frères, intégrons le message de cette histoire. Le moment des épreuves est une fenêtre d’opportunités  pour approfondir notre confiance en Hachem, et souvent, en augmentant notre confiance en Hachem, nous vivons des délivrances au-delà de la nature.

Car les épreuves que nous traversons ont un but : nous apprendre à les accepter avec amour et consolider notre confiance en Hachem. Plus nous renforçons notre confiance en Hachem, plus nous acceptons les épreuves dans la joie, comprenant qu’elles sont destinées à entretenir la flamme de notre confiance en D.ieu, plus nous méritons que ces souffrances passent rapidement, et avec l’aide de Hachem, nous mènerons une vie de bonheur et de joie !

Extrait des divré Tora du rav Acher Kovalski

NDLR : Nous rappelons au public que Kountrass a consacré tout un numéro à ce rav exceptionnel qu’était le rav Pogramansky.

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