Le rabbi de Kalov, par. Beréchith : rapprochons-nous de Hachem

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Lorsque des Juifs subissent des catastrophes qui sortent de l’ordinaire, en particulier dans des lieux où la protection est très importante, il faut en conclure que l’événement est dû à l’intervention de la Providence divine, d’un Père compatissant et omnipotent, Qui œuvre au-delà de la nature, pour que nous comprenions qu’il ne s’agit pas d’un hasard, et revenions vers Lui pour bénéficier de la Gueoula.

Les Tsadikim ont expliqué cette idée par le biais d’une belle parabole : un enfant partit se promener avec son père dans la forêt. Le père mit en garde son fils de ne pas lâcher sa main, afin qu’il ne perde pas son chemin parmi les arbres de la grande forêt. Mais lorsque l’enfant aperçut un bel oiseau qui chantait, il lâcha la main de son père et courut en direction de l’oiseau en parcourant une grande distance.

Au bout de quelque temps, l’enfant remarqua que on père n’était plus à côté de lui et qu’il était resté seul. Il se mit à penser que son père était en colère contre lui pour lui avoir désobéi, au point qu’il ne voudrait plus d’un tel fils, et qu’il avait décidé de ne plus le chercher et de l’abandonner dans la forêt. Cette idée brisa le moral de l’enfant, qui s’assit au sol, désespéré et triste, redoutant d’être attaqué par les bêtes sauvages qui rôdent dans la forêt.

L’enfant reçut soudain un coup violent dans dos, qui ressemblait à un coup de bâton. Il comprit qu’il ne s’agissait pas d’une bête sauvage, et en déduisit donc qu’il s’agissait de son père qui le frappait avec son bâton. À ce moment-là, son cœur s’emplit de joie, et le fait que son père l’ait découvert et frappé était le signe qu’il l’aimait, se souciait de lui et voulait l’éduquer, et surtout, qu’il n’était plus seul.

Le père donna encore plusieurs coups à son fils pour le punir de l’avoir quitté. Il redoutait en effet que son fils se sépare de lui avant qu’ils ne quittent la forêt, et il estima que c’était le moyen d’éviter qu’il répète son erreur. L’enfant sage comprit que c’était pour son bien, et il se leva, tout joyeux. Le père et le fils s’étreignirent, et ils quittèrent ainsi la forêt main dans la main.

La leçon : lorsque nous sommes attirés par le Yétser Hara’ et nous éloignons de notre Père céleste, et qu’Il veut que nous revenions vers Lui, Il nous frappe en nous infligeant des malheurs qui n’adviennent pas de manière naturelle, afin que nous comprenions qu’ils ne sont pas dus au hasard, du fait que Hachem a voilé Sa face et ne nous protège pas, mais Il nous frappe pour nous réveiller et nous inciter à revenir vers Lui pour qu’Il mette fin à la Galouth.

C’est le sens des propos du roi David adressés à Hachem (Tehilim 23,4) : « Dussé-je suivre la sombre vallée de la mort, je ne craindrais aucun mal, car Tu serais avec moi ; ton bâton et ton appui seraient ma consolation » : lorsque je sens ton bâton, cela me conforte dans l’idée que Tu es avec moi.

Nous relevons cette idée également à propos de la destruction du Beth Hamikdach. Par des moyens naturels, les ennemis ne pouvaient pas conquérir Jérusalem, comme il est dit (Ekha 4,12) : « lls ne pouvaient croire, les rois de la terre, les habitants du globe, qu’un ennemi victorieux franchirait jamais les portes de Jérusalem ! » C’est uniquement par le biais d’un miracle que le portail de la ville s’ouvrit lorsque Nevouzaradan y donna un petit coup, et les autres malheurs s’abattirent de manière surnaturelle sur les Juifs afin qu’ils s’éveillent au repentir.

On vit de tels événements lors de la Shoah : les chercheurs se sont demandés comment dans un monde aussi avancé, un groupe d’hommes avait réussi à prendre le contrôle de nombreuses grandes puissances, et de tuer des millions de Juifs. De nombreux phénomènes sont difficilement explicables de manière logique. Il s’agissait en effet d’un décret céleste qui agit au-delà de la nature.

On raconte qu’un certain Tsadik, qui avait perdu sa femme et ses enfants, se trouvait dans un camp de concentration. Lorsqu’il entendit que des gens s’écriaient : « Où est Hachem ? » Il leur répondait : « Hachem est ici ! Ici, je Le vois plus qu’avant, car ici, tout suit un ordre surnaturel ! »

Lorsqu’on subit de telles souffrances, cela doit nous rappeler les propos de nos Sages à la fin du traité de Sota à propos d’Ikvéta Demechi’ha, la période précédant la venue du Machia’h. Ils affirment : nous ne pouvons nous reposer que sur notre Père au Ciel : notre rôle principal actuellement consiste à nous reposer sur notre Père céleste, et à nous remémorer que nous ne devons pas nous reposer sur la force de notre poignet.

De ce fait, il convient de sortir de notre torpeur et de nous rapprocher de Hachem en nous renforçant dans le respect des Mitsvoth, de prier et de L’implorer, comme l’explique rabbi ‘Haïm Vital dans son ouvrage ‘Ets Hada’at Tov : à la fin des temps, nous vivrons un exil très difficile, assaillis par les descendants de Yichma’ël, et c’est uniquement par le biais des prières et des cris adressés à Hachem que nous pourrons leur échapper.

Nous pouvons dans ce sillage expliquer un Midrach de la paracha de cette semaine : après la faute d’Adam Harichon par le biais de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, il fut puni par un changement dans la nature : la vie de l’homme serait raccourcie. Il adressa alors à toutes les créatures le verset suivant (Tehilim 95,6) : « Venez ! Nous voulons nous prosterner, nous incliner, ployer les genoux devant l’Éternel, notre Créateur. » Adam Harichon comprit qu’il devait se renforcer, renforcer les autres, prier et se rapprocher de D’.

Chabbath Chalom !

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