Qu’est-ce qui a poussé Yitro?

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Autour de la table de Chabbath, n°371 Yitro

Illustration : Mont Sinaï, shutterstock

Ces paroles seront étudiées le-ïlouï nichmat mon père Ya’akov Leib ben Avraham Natté zikhrono livra’ha.

YITRO c’est la paracha des 10 commandements que Hachem dans sa grande Miséricorde nous a donnés au mont Sinaï, avec des lois et des commandements, afin de nous parfaire. Seulement qui dit obligations, dit aussi récompense, c’est l’histoire extraordinaire du sipour qui complète la paracha.

Qu’est-ce qui a poussé Yitro?

Notre paracha se nomme Yitro au nom du beau-père de Moché Rabbénou. Cet homme était grand prêtre à Midian avant de rejoindre le Clall Israël dans le désert. Qu’est-ce qui a poussé ce converti à tout abandonner : ses honneurs et sa richesse pour épouser le destin de la communauté juive ? (Il ne l’a pas fait pour se marier ou encore pour être bien vu dans certains milieux..). Rachi rapporte le Midrach que Yitro a entendu deux grands évènements : la traversée de la mer Rouge et la guerre menée par Amalek contre le Clall Israël. On comprend pourquoi Yitro a rejoint Israël après les formidables prodiges de la traversée de la mer, cela montrait aux yeux de tous la grandeur du D’ d’Israël. Mais qu’en est-il de la guerre d’Amalek ? Nous savons que juste après la sortie du territoire égyptien, un peuple du désert, Amalek, a attaqué sans motif le Clall Israël, le peuple juif était innocent de tout mal. De plus il n’est pas dit qu’Yitro est venu après avoir entendu la victoire des Juifs sur le peuple antisémite mais uniquement qu’il a entendu la guerre d’Amalek. Normalement, Amalek aurait dû faire ce raisonnement, le peuple juif est sorti d’Egypte d’une manière miraculeuse sans aucun doute : la Main d’Hachem s’est dévoilée à tous durant les dix plaies et la traversée de la mer. Or il s’est trouvé un peuple farouchement opposé à toutes choses spirituelles qui est venu combattre Israël. En fait, Amalek est farouchement laïque : il ne veut pas entendre parler de Hachem sur terre. Cette réaction extrémiste entrainera chez Yitro une prise de conscience radicalement opposée. Car Yitro est le seul de sa génération à avoir compris que dans la vie, on est quelquefois obligé de prendre position ou le Clall Israël ou Amalek !

Qui est plus grand : l’érudit ou le Ba’al Techouva ?

Le rav Ye’hezkel Lévinstein zatsal faisait une remarque intéressante. Au départ, dans la parachath Chemoth, le verset mentionne « Moché gendre de Yitro ». C’est à dire que la Tora faisait dépendre la grandeur de Moché en fonction de son beau-père. Tandis que dans notre paracha, il est marqué Yitro: « beau père de Moché ». C’est-à-dire que  la grandeur de Yitro est tirée du fait qu’il a pour gendre: Moché. Le rav Lévinstein explique le phénomène ainsi: la véritable grandeur d’un homme se mesure par rapport à son niveau de connaissance de la Tora. En effet, Moché est  le prophète de Hachem et d’après un avis, la venue d’Yitro au camp juif s’est faite après le don de la Tora. Donc Moché personnifie le Talmid ‘Hakham. Tandis que Yitro personnalise le Ba’al Techouva par excellence ! Celui qui a tout abandonné: les honneurs, il était un des proches conseillers de Pharaon, sa richesse ; c’était le grand pontife à Midiane et tout le « tralala » de ce monde. Et pourtant le verset mentionne que Yitro faisait dépendre tous ses honneurs du fait qu’il était le beau-père de Moché et pas le contraire. Donc on apprendra de là que l’ honneur que l’on doit au Talmid ‘Hakham l’érudit en Tora est plus grand que celui que l’on doit au Ba’al Techouva !

Une autre preuve est d’une Michna dans le traité Horayoth (13). Il est enseigné tout un ordre dans les honneurs que l’on doit à chaque strate du Clall Israël. En premier c’est le Cohen, puis le Lévy enfin Israël et le dernier c’est le Mamzer né d’une union interdite. Cependant, le Talmud conclut que dans le cas où le Mamzer est érudit, tandis que le Cohen Gadol est inculte, cela pouvait arriver à l’époque du 2° Temple car c’était les Hellénistes qui nommaient le Cohen Gadol, on devra faire passer le Talmid ‘Hakham avant le Cohen Gadol.

Cependant, s’il est vrai qu’il n’existe pas d’obligation d’honorer un Ba’al Techouva bien qu’il soit le résultat d’un long parcours, il reste qu’au niveau intrinsèque de l’homme, le fait qu’il se soit détaché de toutes les vanités de ce monde marque une grandeur d’âme.

Cette semaine je vous ferais partager un Sippour à bien cogiter…

Il s’agit d’un milliardaire américain d’un calibre inégalé : Mister Steevan,  qui avait amassé durant de longues années des dizaines de millions de dollars. Vers la fin de sa vie, toute bonne chose à une fin, n’est-ce pas ? notre homme se dira : « A quoi bon ces dizaines de milliards ? Je peux me suffire d’un seul : pour moi, ma femme et mes enfants… Le reste je déciderais d’en faire une utilisation à ma convenance. » il décidera de dispatcher les 5 milliards qu’il lui restait d’une manière toute particulière. Il réunira son staff dans une des tours de Manhattan et fera une déclaration inattendue : « J’ai décidé de me séparer de ma fortune ! Mais je ne donnerais pas mon capital à n’importe qui… » Le lendemain il fera paraitre dans les grands journaux des quatre coins du monde Amérique, Asie, Europe Océanie, un petit encart : « Le grand magnat Mr Steevan a décidé de donner sa fortune personnelle indistinctement a n’importe quel habitant du globe». Celui qui développera un projet personnel sensationnel aura droit au prix fabuleux de 50 millions de dollars ! Veuillez prendre contact avec nos bureaux de la 5° avenue Manhattan… » Dans la semaine qui suivra, des dizaines de milliers de lettres seront reçues. Une dizaine de secrétaires se mirent au travail pour trier les différentes demandes. Au bout de six mois de longs débats dans le comité, cinquante projets seront retenus, sur les dizaines de milliers de lettres. Parmi les heureux élus : Samuel Dick, habitant Los Angeles. Il recevra une grande enveloppe en provenance du bureau de Mister Steevan. En recevant son courrier notre homme pensait déjà avoir l’argent dans la poche avec la grosse voiture, la belle villa etc… Il ouvrit l’enveloppe et lut attentivement : « Mr Dick Samuel, vous avez été choisi parmi les dizaines de milliers de prétendants au cinquante millions de dollars. Nous avons choisi pour vous le défi de la montée de l’Everest. Vous avez trois années pour réussir son ascension… Good Luck ! » Mr Samuel était stupéfait de la proposition car il était prêt à tout, seulement l’ascension de l’Everest était la dernière chose qu’il se sentait capable d’exécuter ! En effet, depuis son plus jeune âge il avait une aversion profondes des hauteurs. A partir du troisième étage il ne pouvait déjà plus s’approcher des fenêtres ! Seulement le fantastique cachet lui donna la dynamique pour régler son rejet des hauteurs. Une seule volonté le poussait : réussir. Il vit les meilleurs psychologues dans le domaine ainsi que d’autres conseillers, à l’époque il n’existait pas encore le système des coachs… Au bout de 8 mois de travail sur le divan, il réussit à ouvrir les fenêtres du dernier étage du plus haut des gratte-ciels de Los Angeles… Seulement l’Everest restait une toute autre affaire. Pendant deux années consécutives Mr Samuel s’efforça de grimper toutes les montagnes de la côte Ouest et Est des USA et de surpasser son aversion première. Deux mois avant la fin du délai imparti il prit son billet d’avion en partance pour l’Himalaya. Dick arriva au Népal et contempla la montagne qui pointait à une hauteur de plus de 8800 mètres ! Dick ouvrit sa tente puis commença sa marche. Au début c’était facile, mais à partir de la troisième semaine d’ascension les choses se corsèrent. Le vent soufflait fort, le froid devenait intense tandis qu’il se trouvait loin du sommet. La quatrième semaine il sentait déjà ses forces l’abandonner, mais coûte que coûte il continuait à gravir les pentes vertigineuses. La sixième semaine à cause des l’intempéries il resta dans un abri de fortune… Comme le délai imparti arrivait à expiration, il se remit en route. Il ne lui restait plus beaucoup pour arriver au sommet, mais il n’avait plus de forces. Il prit son ballon d’oxygène et ses instruments pour l’escalade. Deux jours consécutifs il escaladera avec des forces surhumaines, plus d’une fois il pensait s’évanouir. Pas à pas il avançait sans même voir devant lui, le dernier jour il arriva sans plus aucune force au sommet… Il était heureux mais il n’avait plus aucune force : il ne sentait plus ses membres… Il était bien arrivé, mais  il savait que ses heures étaient comptées. Il s’allongea sur le sol glacé en se disant que c’était ses derniers instants qu’il passait sur terre. Soudainement il entendit le bruit d’un moteur d’hélicoptère qui s’approchait. Le bruit devint de plus en plus fort, un gros  appareil se trouvait à quelques mètres juste au-dessus de lui. La porte de l’appareil s’ouvrit et deux sauveteurs descendirent et à l’aide d’une corde ils placèrent Dick dans un brancard et le firent monter dans l’appareil. Dick avait perdu connaissance, cependant la chaleur de l’appareil et une boisson chaude qui lui sera immédiatement servie lui permit de retrouver  ses esprits. Il dévisagea le groupe des sauveteurs. Puis du cockpit un vieux monsieur avec un large sourire s’avancera en direction du rescapé. Cela ne faisait pas de doute, c’était le milliardaire. L’homme avait sur lui une grosse enveloppe qu’il tendra avec beaucoup d’honneurs à notre escaladeur et  lui dira : « C’est ton prix que tu as gagné en toute légitimité, grâce à ton courage et ta volonté. Je te souhaites de la bénédiction dans cet argent, Good Luck ! » Dick qui avait bien repris ses esprits le remercia grandement. Cependant il s’étonna lui-même car il appréhendait la rencontre avec son bienfaiteur. C’est vrai qu’il s’agissait d’un prix extraordinaire, mais il avait toujours la hantise de le regarder droit dans les yeux lorsqu’il recevrait l’enveloppe. Or cette fois, il n’avait aucune honte à soutenir son regard. Il savait que cet argent lui revenait grâce à tous ses efforts. Il a tellement sué pour cela, qu’il avait même changé sa nature profonde (des vertiges). Ce grand concours lui avait permis de dévoiler des forces inestimées de sa part, enfoui profondément en lui.

Fin de l’histoire (vrai ou pas, cela n’a pas tellement d’importance…) car c’est une allégorie de notre venue sur terre. En effet, Hachem, dans Sa grande Miséricorde, nous a donné au Mont Sinaï des lois et commandements de cette parachath Yitro afin de nous parfaire. Seulement qui dit obligations, dit aussi récompense. Si l’homme arrive à se parfaire par la pratique de la Tora alors il aura droit à une juste récompense comme Dick dans l’histoire. Donc lorsque Hachem récompense le fidèle (dans ce monde ou dans celui avenir), il n’aura aucune difficulté au monde à les accepter car elles proviennent d’un effort. Hachem nous fait descendre dans ce monde de la tentation, et si nous arrivons à ne pas trébucher on aura droit aussi à notre enveloppe qui dépassera de très-très loin le prix de Mr Dick. A bien réfléchir… Good Luck !

Coin Halakha : Les semaines précédentes nous avons appris des lois de Mouksé. Par exemple une pierre est Mouksé ma’hamat gouffo (elle n’a pas de statut d’ustensile) : elle est interdite à tout déplacement. Cependant il existe une possibilité de transformer son statut dans le cas où depuis la veille du Chabbath je décide que cette pierre aura dorénavant une nouvelle utilisation (permise). Cela s’appelle « Yi’houd bema’hchava », c’est-à-dire redéfinir le but de l’objet. Par exemple dans le cas de cette pierre, je choisi d’utiliser cette pierre comme couvercle d’un fût ou comme « coince porte ». Puisqu’il n’est pas fréquent d’utiliser une pierre pour ce genre d’utilisations je devrais avoir l’intention que pour toujours cette pierre me serve à coincer la porte (ce n’est pas suffisant de le considéré comme « coince porte » pour un seul Chabbat). Autre possibilité de transformation, de faire une modification de l’objet lui-même (comme le poncer ou nouer une ficelle) (Or Ha’haim 308.22 et Michna Beroura).

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut !       

David Gold  Tél : 00972.55.677 .87 .47

 e-mail:9094412g@gmail.com

Une bénédiction de réussites à Alain Melloul et son épouse (Raanana) afin qu’ils voient toute leur descendance dans la Tora et les Mitsvoth.

Une bénédiction à Dan Azoulay et son épouse (Jérusalem/Bait Vegan) afin d’éduquer les enfants dans la Tora et les Mitsvoth et une Berakha dans la parnassa.

Nouveau ! A l’approche de Pourim, je vous propose une belle Meguila d’Esther (Beit Yossef/11 lignes)  

Avec l’aide de Hachem, je cherche à éditer (en France et en Erets) le second tome  de mon premier livre « Au cours de la Paracha » paru en France et en Israël. Celui qui souhaite participer à cette entreprise (relecture, mis en page et édition et pourquoi pas soutien) sera le bienvenu. Prendre contact auprès du mail habituel.

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