RT-France : La dissolution de la Knesset

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BENILLOUCHE au micro de Dora ABDELRAZIK

          Le budget 2020/21 n’ayant pas été voté à la date limite du 22 décembre 2020, la Knesset s’est autodissoute et des élections, les quatrièmes dans un court laps de temps de deux ans, seront organisées le 23 mars 2021. La situation a beaucoup changé depuis le dernier scrutin du 2 mars 2020 car est intervenu une recomposition totale des partis. Au centre Kahol-Lavan a éclaté en deux entités dont celle de Benny Gantz qui risque de se réduire à sa plus simple expression après le départ de plusieurs contestataires. À droite le Likoud a explosé après la création d’un nouveau groupe, Espoir Nouveau, par des frondeurs dirigés par Gideon Saar. La Gauche est totalement laminée.

Mais Netanyahou est à présent en difficulté face à un nationaliste pur et dur qui risque de lui enlever tous ses soutiens à sa droite. D’ailleurs 43% des Israéliens le jugent responsable du fait qu’Israël se rende aux urnes pour la quatrième fois en deux ans. Chaque jour l’hémorragie de cadres du Likoud s’amplifie avec le dernier départ, le ministre Zeev Elkin, un fidèle de Netanyahou, ce qui pourrait être le signal pour d’autres de l’imiter. Le premier ministre paie sa décision d’écarter ses plus fidèles soutiens.

De son côté Naftali Bennett, qui caracolait dans les sondages à quelques sièges du Likoud, se trouve réduit à quelques sièges de plus que ceux qu’il détient actuellement. Ses troupes lorgnent désormais ailleurs.

         L’inconnu reste cependant le Centre : l’ancien Kahol-Lavan du quarteron risque de se délester de ses éléments de droite qui ne l’avaient rejoint que par opposition à Netanyahou et qui pourraient retrouver un parti fidèle à leur idéologie auprès de Gideon Saar. Yaïr Lapid ne décolle pas et il aura du mal à reconstituer le Centre qui avait talonné le Likoud aux élections du 2 mars 2020. On ignore encore vers quelle direction iront ceux qui avaient soutenu Gantz et ses trois associés. Il s’agit d’un vivier captif qui se trouve à présent orphelin.  Le député Ofer Shelah a annoncé qu’il quittait Yesh Atid et créerait son propre parti. Il estime que Yaïr Lapid  verrouille trop le sommet d’un parti uniquement dédié à son créateur.

Les Travaillistes ont disparu de la scène politique et leur leader, Amir Peretz, vient de démissionner de la tête d’un parti exsangue après l’échec flagrant de sa mandature. Il paie son alliance avec Orly Levi-Abecassis de Gesher qui n’était pour elle qu’un tremplin pour rejoindre le bloc de droite dont elle est issue. Dans cette alliance contre nature, elle a berné ses électeurs dans un coup dévastateur pour le Parti travailliste.

Or celui qui pouvait ranimer les Travaillistes, l’ex-général Yaïr Golan, a rejoint Meretz qui avait besoin d’un fort soutien pour dépasser le seuil électoral des quatre députés.

De nouvelles pointures sont attendues au Centre-gauche avec Gadi Eizenkot, ancien chef d’État-major, issu d’une famille originaire du Maroc, qui n’a encore pris aucune décision. Il est bien placé pour convaincre quelques militants du Likoud de le rejoindre par solidarité communautaire alors qu’ils avaient été rejetés par les autres partis. Le maire de Tel-Aviv, Ron Huldaï, ancien général et pilote, issu du parti travailliste, est aussi sur les rangs pour entrer en politique et apporter son expérience mais son âge, 76 ans, n’est pas un élément encourageant.

L’opposition à Netanyahou attend son Messie qui ne semble pas vouloir venir.

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