« Toute la bande de Gaza est détruite, on doit aller où ? »

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« Toute la bande de Gaza est détruite, on doit aller où ? » : à Rafah, les déplacés à nouveau forcés d’évacuer

Plus de 100 000 habitants de Rafah, au sud de la bande de Gaza, se retrouvent obligés de fuir après les intenses bombardements menés par Israël dans la nuit de lundi à mardi. Pour certains, il s’agit d’une énième fuite sans point de chute.
Article rédigé parNoé Pignède – édité par franceinfo
Photo : Des Palestiniens quittent Rafah après l’ordre d’évacuer annoncé par l’armée israélienne, le 6 mai 2024. (AFP)
L’armée israélienne a annoncé mardi 7 mai avoir pris le contrôle du côté gazaoui du point de passage de Rafah avec l’Égypte. Quelques heures après l’accord donné par le Hamas pour un cessez-le-feu, Israël a pilonné la ville au sud de la bande de Gaza. Après des scènes de liesse diffusées par les habitants de Rafah, c’est la peur et le désespoir qui ont pris le dessus.

Asma s’est réfugiée à Rafah avec toute sa famille, épuisée par sept mois de guerre. « On a tous peur, on a pleuré, on fait plein de prières », se désole-t-elle au micro de franceinfo. « Toute la bande de Gaza est détruite, après Rafah, on doit aller où ? En Égypte ? », demande-t-elle.

Israël a ordonné lundi l’évacuation de plusieurs quartiers de la ville, demandant aux habitants de rejoindre une zone « sécurisée ». Mais Saïd, lui, n’attend plus rien de l’armée israélienne. Il a quitté Rafah, terrorisé par l’annonce d’une offensive terrestre, mais ne compte pas rejoindre ces zones définies comme sûres.

« En tant que Gazaouis, on ne fait plus confiance à l’armée israélienne. »

Saïd, déplacé palestinien

 

« J’ai déjà fui trois fois depuis le début de la guerre. Et à chaque fois, les zones où l’on nous a ordonné d’aller ont été bombardées. La plupart des amis qui étaient avec moi sont morts et leurs familles aussi« , lance-t-il. Comme beaucoup de Gazaouis, Saïd va suivre minute par minute les négociations au Caire mardi, avec l’espoir que cette guerre s’arrête enfin.

Les résultats sont ce que l’on sait : tous les diplomates et autres ont quitté l’Egypte les mains vides.

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