En Israël, un « passeport vert » pour retrouver une vie normale

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Alors que plus de 80 % de la population vaccinable a reçu au moins une dose du vaccin, le passeport sanitaire est perçu comme le sésame pour un retour à la vie normale.

Celui qui jouait les Cassandre jusqu’ici est devenu porteur de bonnes nouvelles ce week-end. ‘Hezi Levy, directeur général du ministère israélien de la Santé, a déclaré lors d’un entretien sur l’une des chaînes de télévision israélienne : « Si tout se passe bien, nous espérons rouvrir » les centres commerciaux et les salles de spectacle. Avec une précision de taille : « L’entrée sera réservée aux détenteurs d’un passeport vert ».

Ce passeport, dont l’idée a germé dès les débuts de la vaccination en Israël le 21 décembre, est un certificat de vaccination amélioré, digitalisé ou pas, pouvant profiter à ceux qui ne sont pas familiers des outils numériques.

Son application devrait débuter le 23 février, date qui devrait aussi marquer une nouvelle étape du déconfinement en cours . Après la Grèce, Israël a conclu un accord avec Chypre permettant à leurs citoyens respectifs ayant été vaccinés contre le coronavirus de voyager sans restriction dans ces deux pays, dès la reprise des vols. A condition d’avoir en sus du passeport traditionnel, le pass de vaccination.

Code QR

Ce passeport, muni d’un QR code, établi par le ministère de la Santé, sera disponible en cinq langues – hébreu, arabe, russe, amharique et anglais. Outre le nom, numéro de carte d’identité, numéro de téléphone et mail du détenteur, il fournira de nombreuses informations sanitaires : la date du vaccin et celle de son expiration six mois après la deuxième piqûre, la date de contraction du virus le cas échéant, et le résultat des tests anti-Covid, dans le cas où ils ont été effectués au cours des 48 dernières heures. L’intéressé pourra toutefois refuser l’accès à son dossier médical général géré par sa Caisse maladie.

Encourager à la vaccination

Dès la présentation du projet devant la Commission parlementaire juridique début janvier, le ministre de la Santé, Yuli Edelstein, a clairement annoncé la couleur : ce passeport est « notre manière d’encourager de plus en plus de gens à se faire vacciner. » Un objectif qui reste d’actualité pour convaincre ceux qui, parmi les plus jeunes, sont un peu moins enclins à se faire immuniser. Du coup, le gouvernement envisage de légiférer afin que les employeurs puissent exiger de leurs personnels qu’ils aient un « passeport vert ». Cela pourrait être mis en place dans les entreprises, mais aussi dans les écoles – les professeurs et personnels administratifs du ministère de l’Education étant parfois récalcitrants.

Réactions négatives sur les réseaux sociaux

Si ce projet de loi suscite nombre de réactions négatives sur les réseaux sociaux, il est compatible avec le droit israélien : celui-ci permet au ministère de la Santé d’imposer la vaccination à tout le monde sous peine de sanction pouvant aller jusqu’à la prison. « De nos jours, ce type de politique serait considéré comme […] une atteinte trop sévère à la liberté », avance néanmoins Barak Medina, professeur de droit public à l’Université hébraïque de Jérusalem, au « Jerusalem Post ». Si la vaccination obligatoire est très peu probable, le « passeport vert » est un moyen indirect d’aboutir au même résultat.

Catherine Dupeyron (correspondante à Jerusalem)

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