Israël contre le BDS du sport

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Par BAZAK

On connaît bien l’acharnement du BDS contre les produits «made in Israël». En revanche, on connaît beaucoup moins bien les actions publiques ou souterraines menées contre les sportifs «made in Israël». En 2016, un judoka arabe avait refusé de serrer la main d’un judoka israélien aux jeux olympique de Rio. La même scène s’est reproduite à Abu Dhabi en 2017. Dans cette période, les athlètes israéliens ne pouvaient pas défiler avec leur drapeau dans les pays arabes et les athlètes arabes refusaient de les rencontrer, nonobstant les conséquences.

En 2018, un match de foot amical entre l’Argentine et Israël devait avoir lieu à Haïfa, il fut en fait déplacé à Jérusalem. Sous pression du BDS, l’Argentine annula sa participation. En octobre 2018, l’équipe féminine de waterpolo n’a pas pu participer à un match contre l’équipe d’Espagne, parce que la municipalité de Molins del Rei soutien du BDS l’en a empêché. Deux tribunaux espagnols ont jugé qu’il s’agissait de discrimination. Le match a finalement eu lieu ailleurs en Espagne, avec très peu de publicité et de médias. Le ministre espagnol des sports a présenté des excuses et mis en cause les pressions du BDS. On voit ici qu’il existe un double combat, entre le sport israélien et l’extérieur, entre les pouvoirs publics même au plus haut niveau et des organisations ou associations non gouvernementales suffisamment fortes pour exercer de telles pressions.

En juin, l’équipe de basket des Toronto raptors a gagné la final NBA et devait se produire en Israël. Business is business, BDS Canada a entamé une campagne pour faire annuler ce déplacement. Le BDS a également lancé une campagne contre la société allemande PUMA après la signature d’un contrat de sponsoring de quatre ans avec l’association israélienne de football. En juillet, Israël a accueilli la FIBA qui regroupait 20 équipes européennes championnes de basket ainsi qu’un tour cycliste de 700 km initié par la Torah academy school de Johannesburg, pour permettre à des jeunes Israéliens et des jeunes noirs sud-africains de parcourir ensemble le pays.

Clairement les deux premiers événements avaient pour but de discréditer Israël à l’inverse des deux autres qui ont mis le pays en lumière. Aux championnats du monde de judo à Tokyo, l’iranien Saeid Mollaei, champion du monde des moins de 81 kg en 2018, a déclaré avoir été obligé de perdre deux combats pour ne pas devoir affronter un judoka israélien et a refusé de rentrer dans son pays car il craint pour sa sécurité. Si le diable est toujours dans les détails, la politique, elle, est beaucoup trop souvent mêlée aux compétitions. En 2018, Israël, pour la première fois, a organisé avec succès une version locale du tour d’Italie ; de même ses athlètes ont participé sous le drapeau israélien à des compétitions au Qatar et à Abu Dhabi, malgré les fortes pressions et sous la menace de voir ces manifestations annulées par les fédérations respectives. En juillet 2019, la Malaisie, qui refusait la participation des athlètes israéliens aux jeux mondiaux de natation para, qualificative pour Tokyo 2020, a subi l’annulation de cette manifestation qui a été relocalisée à Londres.

Ses adversaires sont animés par leurs certitudes et nourris par la haine, l’ostracisme et une idéologie totalitaire. On est très loin de l’idéal olympique d’origine «L’important c’est moins de gagner que de participer».

Israël est membre à part entière des organisations sportives internationales au même titre qu’elle l’est à part entière et parfois entièrement à part, de l’ONU. Sur le plan sportif, Israël semble réussir à ne pas trop subir les attaques incessantes en vue de le discriminer et  délégitimer. Ses sportifs participent aux compétitions, au même titre que ceux d’autres pays. Ces attaques sont majoritairement le fait d’intervenants autres que ceux des circuits sportifs officiels. Les ennemis politiques d’Israël utilisent tous les moyens pour faire pression sur les organisations sportives ou les pouvoirs publics.

Deux conclusions émergent des événements des dernières années. Malgré les multiples pressions dont ils font l’objet, les gouvernements, les comités nationaux arabes compris, résistent et progressivement permettent à l’idéal sportif de prendre le pas sur les menaces idéologiques et politiques. Si les résultats économiques obtenus parfois par le BDS sont visibles, il ne semble pas obtenir de succès probants dans le domaine sportif. On peut même douter qu’il y poursuive ses actions.

Le budget actuel de la culture et des sports pour l’organisation d’événements sportifs de 0,03% est nettement insuffisant pour permettre l’organisation plus dense d’événements internationaux en Israël. Il doit être augmenté pour permettre la mise en œuvre d’une politique proactive avec toutes les organisations étrangères bien disposées à collaborer. Dans la conjoncture actuelle avec les pays arabes et l’Afrique, il y a une fenêtre de tir très favorable.

Là où la diplomatie classique ne peut pas toujours réussir, celle du sport est la meilleure arme pacifique dont dispose Israël pour accroître sa légitimité et sa présence parmi les nations. Pour Israël participer, c’est déjà gagner !

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