Le pauvre Azaria

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Ainsi donc le premier acte du procès Azaria s’est achevé, sur un ton qui a surpris le public : condamnation à l’unanimité !

La sœur du soldat a crié : « C’est la fin de l’armée ! »

Elle a tort : c’est plutôt la fin de l’establishment pénal qui se confirme là : de plus en plus, le public constate que les divers tribunaux civils, avec la cour suprême à leur tête, sont pris par une « clique » (un mot français utilisé en hébreu, juste faut dire « cliqua ») aux caractéristiques très définies (gauche, opposition à la religion et, par ailleurs, à tout ce qui est lié aux implantations en Judée et Samarie, remise en question de l’armée, et bien entendu, opposition à Netaniahou), qui ne correspondent alors absolument pas aux options qui ont court dans le public.

Cela fait déjà près de dix ans que le public orthodoxe est sorti en guerre contre cette tendance, qui souvent l’a dérangé dans ses options et sa conduite – car l’engagement de ces instances n’est pas neutre, et peut engendrer des décisions qui vont à l’encontre de la conception de ce public.

Là, une autre partie du public commence à se rendre compte du problème, et cela est positif. Quand Ayala Shéked, qui est tout de même ministre de la Justice, tente de changer cette situation, elle rencontre chez la présidente actuelle de la cour suprême une opposition hystérique.

Mais, force est de dire d’un autre côté, que la décision de la cour militaire est à respecter : par rapport au monde entier, une autre conclusion aurait été catastrophique ! Elle aurait prouvé que le « système » israélien est pourri, et que l’image que ce pays veut donner, la « seule démocratie du moyen orient », est fausse.

Mais de quoi parle-t-on ? D’un pauvre jeune, qui s’est retrouvé dans une situation extrême, qui a vu un terroriste qui le menace lui et ses amis, et, même si ce terroriste semblait déjà neutralisé, il a pris peur et a tiré ; il a peut-être eu un geste de vengeance, mais tout de même, le doute quant à la possibilité que cet homme portait une ceinture explosive était présent, et, sur le moment, l’un plus l’autre peut amener un jeune un peu léger d’esprit (et qui ne le serait pas dans de telles circonstances) à réagir impulsivement, et mal.

Il ne fait aucun doute que les bruits déjà présents que le président Rivlin va devoir le gracier immédiatement sont assez justifier. Du rest, Netaniahou le dit également (ce qui lui attire évidemment les critiques les plus virulentes de la part de l' »establishment » bien pensant.

 

Sur le plan de la Halakha, la question est un peu délicate : sans doute aucun, une personne qui vient nous tuer peut être abattue sans autre forme de procès. Mais là le terroriste était déjà grièvement blessé. D’un autre côté, s’il devait être mis en prison, comme le veut la loi, personne n’a de doute qu’il serait revenu, quelques années plus tard, à sa triste volonté, de tuer du Juif (il faudrait avoir des statistiques, mais il semble bien que la plupart d’entre eux sont dans ce cas, et restent dangereux). Mais là, il était neutralisé, « treifa » pour utiliser le terme de la Halakha (excusons-nous si nous choquons le lecteur non averti…). L’acte de Azaria n’était donc pas à considérer comme un acte de crime, à condamner. Mais bon, qui écoute-t-il la Halakha dans ce genre de cours ?

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