L’expérience israélienne d’Emmanuel Macron en dit long sur le nouveau président français

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French Minister of the Economy, the Industry and the Digital technology, Emmanuel Macron (R) speaks with Israeli entrepreneur Yossi Vardi at the DLD Tel Aviv Digital Conference, Israel's largest international Hi-tech gathering, featuring hundreds of start ups, VC’s, angel investors and leading multinationals, held at the Old Train Station complex in Tel Aviv on September 08, 2015. Photo by Neal Badache/FLASH90

Le ministre français de l’Economie, de l’industrie et de la technologie numérique, Emmanuel Macron avec l’entrepreneur israélien Yossi Vardi à la Conférence numérique DLD Tel-Aviv, le 08 Septembre, 2015. photo par Neal Badache / FLASH90

Par Céline

Emmanuel Macron, alors qu’il était ministre de l’Economie de Francois Hollande s’est rendu en Israël en 2015 avec pour objectif de développer des partenariats entre la France et Israël dans l’innovation et dans la création d’entreprises. Il avait participé au Festival de l’Innovation israélienne, le DLD, de Tel-Aviv, salon de la haute technologie annuel qui réunit start-up israéliennes et investisseurs mondiaux. Retour sur un voyage qui en dit long sur l’ambition du jeune Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique français de l’époque….

Ce festival de l’innovation accueille tous les ans des milliers de personnes, entrepreneurs, investisseurs, départements innovations de grands groupes, municipalités et autres. Chaque année de nombreux participants venant des quatre coins du monde se retrouvent au « Mit’ham Hatchana », le quartier de l’ancienne gare de Tel-Aviv, attirés par des perspectives de coopération avec la Start-Up Nation. L’un des invités d’honneur du festival en 2015 était M. Emmanuel Macron accompagné d’une délégation des membres de son cabinet et plus de 30 organisations, grands groupes, start-ups, collectivités locales et associations non gouvernementales. En 2015, la France était de loin le pays le plus représenté au DLD. C’est à cette occasion qu’Emmanuel Macron avait lancé le fameux : « Nous avons quinze ans de retard et nous devons rattraper la situation au plus vite». La veille, à l’université de Tel Aviv, il avait déjà déclaré : « Le volume des échanges entre Israël et la France est stable depuis 10 ans. On peut trouver cela satisfaisant, mais si on considère le dynamisme de l’économie israélienne, je dirais plutôt que nous avons perdu 10 ans. Il convient donc à présent d’intensifier nos échanges et de les mettre aux niveaux auxquels ils se doivent d’être «. Un accord important avait été signé dans ce sens entre le Technion de Haïfa et l’école Polytechnique de Paris afin de mutualiser le transfert des technologies entre les deux structures.

Déjà soucieux de développer l’entrepreneuriat en France pour endiguer le chômage et booster l’économie, Emmanuel Macron souhaitait renforcer les liens entre les écosystèmes des deux pays et notamment inspirer les jeunes français de l’énergie et la propension à prendre des risques qu’il a trouvé en Israël lors de ses visites (Technion, fond de capital-risque et incubateur JVP, DLD, Université de Tel-Aviv ou lors d’une rencontre avec des acteurs francophones de l’innovation en Israel). Interrogé par Yossi Vardi (le héro local de la Nation Start-up et organiseur du DLD), Emmanuel Macron avait rappelé que la France est le premier pays d’Europe en nombre de startups créées et que le mot entrepreneur, (qu’on prononce en Israël avec l’accent anglais) est un mot français. A quoi Yossi Vardi avait objecté « Entrepreneur ? C’est le mot qu’une mère juive utilise pour désigner son fils chômeur ».

Conscient du fait que la France avait pendant plus de dix ans verrouillé l’innovation à coup de régulation et bureaucratie abusive, Emmanuel Macron souhaitait donc dès 2015, encourager l’écosystème en désengageant l’Etat et entamer des réformes.

Étonné du jeune âge de Macron (à l’époque 37 ans), Yossi Vardi l’avait interrogé sur ses ambitions pour les prochaines 40 années. Ce à quoi Macron avait répondu : » Beaucoup de politiques sont victimes de leurs propres ambitions».

En conclusion, si le nouveau président français est aussi dynamique, volontaire et « si peu ambitieux » que l’était l’ancien ministre de l’économie, ce pourrait-être de bon augure pour le pays de notre enfance….

 

Tel-Avivre – la rédaction

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