Les Palestiniens détruisent des trésors archéologiques

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Le site est situé dans la zone A, à quelques mètres du territoire israélien, mais le gouvernement israélien ne peut que regarder, impuissant. Voici qui nous renseigne sur la façon dont les Palestiniens gèrent aujourd’hui les vestiges du passé.

À la suite de la révolte menée par Mattityahou et ses fils (les Macabbées) contre les Grecs en 167 avant notre ère, les Juifs purent exercer leur souveraineté sur la Terre d’Israël pendant quelque 200 ans, jusqu’à l’ère hérodienne.

Quarante ans après que Mattiyahou et ses fils eurent inauguré le Temple et rallumé la menora avec une huile qui brûla miraculeusement pendant huit jours, leurs descendants construisirent de grands palais d’hiver à l’embouchure du ruisseau de Parat, à l’entrée de Jéricho. Le roi Hérode, dont on sait qu’il était un excellent bâtisseur (et destructeur) a construit trois autres palais à proximité.

Les palais hasmonéens sont situés dans ce qui est aujourd’hui la zone C, qui est sous le contrôle total d’Israël. Mais ils ne sont accessibles que via la zone A, où les Palestiniens exercent leur contrôle absolu. La majeure partie du troisième palais d’Hérode, le plus grand des trois, se trouve dans la zone A.

Récemment, une équipe de l’école d’archéologie de Kfar Etzion a visité le site et a été consternée en constatant que les Palestiniens, qui ont obtenu la gestion du site dans le cadre des Accords d’Oslo, avaient construit des logements autour. Certaines maisons ont été construites sur les terrains du palais lui-même. Les vestiges du palais sont systématiquement démolis pour construire une route et les pierres utilisées pour construire des habitations. L’édifice historique est dépouillé de ses pierres, et les piliers et les arches de soutien ont été défigurés.

Non loin, dans la zone C, se trouvent les palais hasmonéens. C’est le plus important site hasmonéen préservé du pays. Ces palais, comme ceux d’Hérode, ont été révélés lors de fouille dirigées par feu le professeur Ehud Netzer, l’un des plus éminents archéologues d’Israël, qui a été tué il y a sept ans lors d’un accident, sur le site d’Hérodion, où il avait lui-même dirigé les excavations. Une semaine avant sa mort, il avait rendu visite au député Zeev Elkin, aujourd’hui ministre des Affaires de Jérusalem et du patrimoine. Netzer avait posé le dossier des palais hasmonéens sur le bureau d’Elkin en lui demandant de l’aider à les sauver.

À l’époque, le flux du fleuve Parat commençait à saper les fondations de l’un des palais. Les Palestiniens avaient commencé à construire illégalement à côté du site et à le profaner. Un des palais a même été vandalisé avec une croix gammée. L’usure naturelle a également été contribué à la destruction de l’œuvre.

Elkin est un homme politique qui a un penchant pour l’histoire juive, doublé d’un historien de par ses études mais aussi par passion. Quand Netzer a été tué, Elkin a considéré sa demande comme une sorte de testament et a pris des mesures pour lutter contre les exactions des palestiniens sur le site. Une fois devenu ministre, Elkin a investi des millions dans le travail de préservation. Les palais hasmonéens ont maintenant, grâce à lui, pu être sauvés.

En revanche, dans la zone A, l’Autorité palestinienne exerce un contrôle exclusif et la préservation et la protection des antiquités ne sont pas sa priorité absolue. Lorsque des membres du personnel de l’Administration civile, qui n’ont aucune autorité dans la zone A, ont reçu des rapports sur les destructions qui avaient lieu dans le palais d’Hérode, ils ont essayé d’exercer leur influence pour sensibiliser les chefs de villages locaux. Mais la construction palestinienne autour du troisième palais ne s’est pas arrêtée pour autant.

L’histoire du troisième palais est sanglante et pleine d’intrigues, mais elle fait partie de notre patrimoine. Hérode exila le dernier souverain de la dynastie hasmonéenne, Antigone II, s’empara du royaume de Judée et épousa Miriam (Mariamne) la Hasmonéenne. Le frère de Miriam était Aristobolus III, le dernier grand prêtre de la lignée hasmonéenne.

Hérode était déterminé à contrecarrer toute possibilité de refondation de la dynastie hasmonéenne, et attira Aristobole dans son palais près de Jéricho (probablement le troisième palais), où il le noya dans l’une de ses piscines, prenant soin de faire passer le meurtre pour un accident. Hérode a également exécuté le grand-père de Miriam, Horkanos II, sa mère Alexandra, et enfin Miriam elle-même, la dernière des Hasmonéennes.

De même que Césarée, la ville de Sébastia au nord de Naplouse, Hérodien et le Temple, les palais d’hiver d’Hérode, à Jérico, inspirés par les Hasmonéens, furent les plus grand des projets de construction d’Hérode en Terre Sainte. L’archéologue britannique Charles Warren, qui a tenté de localiser le site de la Jéricho biblique, a été le premier à y mener des fouilles. Des archéologues allemands et américains l’ont suivi, et enfin l’équipe de Netzer.

Pour autant que l’on sache, les Hasmonéens construisirent leurs palais au temps de Yochanan (Jean) Horkanos Ier, souverain sacrificateur et souverain de Judée, ou à l’époque du roi Alexandre Yannaï, qui servait aussi de souverain sacrificateur. Yochanan Horkanos et Alexandre ont précédé Hérode de quelques générations. En 31 avant notre ère, un énorme tremblement de terre a détruit les palais hasmonéens. Hérode couvrit les ruines de terre et construisit son deuxième palais au-dessus d’eux, ce qui permit en partie aux palais hasmonéens de survivre. Ils sont caractérisés par des parures de stuc en forme de pierres de construction, de fresques colorées imitant le marbre, des conduites d’eau qui irriguent les jardins, des restes de petites baignades et plusieurs mikvé (bains rituels juifs).

Netzer, qui a fouillé le troisième palais, a constaté qu’il se trouvait de chaque côté du ruisseau du Parat et que l’eau de source jaillissante était visible à l’époque. Le troisième palais comportait une aile nord, un jardin creux, une colline au sud et une grande piscine. Les constructeurs ont utilisé les modèles de construction romains connus aujourd’hui sous les noms d’opus reticulatum – petites pierres en forme de diamant, de 10 cm. sur 10 cm., posées en diagonale – et d’opus quadratum – pierres rectangulaires disposées en rangées parallèles.

On ne sait pas ce qu’il reste aujourd’hui de cette beauté. Yaron Rosenthal, directeur de l’école d’archéologie Kfar Etzion, qui travaille parfois avec les Palestiniens sur des projets de préservation de l’environnement, a du mal à cacher sa colère.

“Israël ne peut que constater que l’un des palais les plus grandioses jamais construit en Terre Sainte est détruit, et il est impuissant, parce que sous les Accords d’Oslo, le site, qui est à 30 mètres de la zone C, a été confié aux Palestiniens. Il est temps pour Israël de dire : “Stop”. Avec tout le respect dû aux Accords d’Oslo, nous ne vous laisserons pas détruire des vestiges archéologiques liés à l’histoire du peuple juif sur ce territoire, qui font partie du tissu culturel de ce pays “, dit Rosenthal.

“Nous [les Israéliens] sommes horrifiés lorsque nous voyons à l’est et au nord, l’Etat islamique détruire des trésors archéologiques, ou quand des cimetières juifs sont profanés en Europe, mais quand cela se passe à quelques dizaines de mètres de notre propre territoire, et ne pouvons qu’assister impuissants à les voir causer des dommages irréparables au site, construire un quartier résidentiel au-dessus de ce site unique, le détruire avec des tracteurs “

L’Autorité palestinienne a refusé de commenter. Elkin, dont le bureau a sauvé les palais hasmonéens à proximité dans la zone C, tente d’envoyer une équipe archéologique dans la zone A pour procéder à des excavations. C’est peut-être ce qui pourra sauver le troisième palais d’Hérode.

Israël Hayom traduction JForum
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