Parachath Reé

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Quand être juif dans le cœur cela marche!!

Vers la fin de la paracha est écrit une mitsva particulière que l’on pratique (les hommes) tous les jours: le souvenir de la sortie d’Egypte. En effet le verset stipule : »Afin que tu te souviennes de la sortie d’Egypte tous les jours de ta vie etc. » (Devarim 16.3). C’est pour cette raison aussi que les Sages ont institué de lire le 3° paragraphe de la lecture du Chema’ –matin et soir- car il y est mentionné cet épisode. Au niveau de la Halakha, le Maguen Avraham énonce une nouveauté. Un homme pourra se rendre quitte de la mitsva (de se souvenir..) lorsqu’il récitera le « Az yachir Moché »: le passage dans la prière du matin (Psouqué dezimra) qui est le chant que la communauté juive a entonné lorsqu’ils sortirent vivant des gouffres de la Mer alors que leurs anciens bourreaux trouvèrent la mort dans les abîmes maritimes en face de Sharm El Sheikh… Or, le fameux rabbi Akiva Eiger rapporte les paroles de son gendre (en secondes noces), le ‘Hatham Sofer, qui s’étonne d’une pareille Halakha. En effet, les versets stipulent de se souvenir du jour de la sortie d’Egypte ! Or le chant du « Az Yachir » s’est déroulé sur les bords de Mer soit une semaine après le grand départ d’Egypte ! Donc comment le Maguen Avraham peut soutenir qu’avec le « Chant des Bené Israël » on sera quitte de la mitsva de se remémorer (la sortie d’Egypte) ?! Le Zihron Yossef rapportera plusieurs possibilités de réponses à cette question. La première, d’après le Pri Megadim, qui considère (suivant certains décisionnaires) qu’on peut effectuer la Mitsva du souvenir par la pensée du cœur ! Comme vous le savez, notre feuillet n’est pas partisan d’être des Juifs de coeur, mais cette fois et uniquement dans ce cas : cela marchera ! Car la pensée est assimilée à une parole. Donc lorsque le verset dit: « Souviens-toi… » on pourra accomplir la mitsva dans son cœur et ses pensées… Et puisque d’une manière générale un homme qui lit ce passage de la prière aura certainement une petite pensée pour le jour de la sortie d’Egypte alors il accomplira en cela la mitsva du souvenir! CQFD!

Cependant, cette réponse dépendra d’une discussion dans le Talmud à savoir si la pensée est assimilée à une parole (Voir chap. 4 michna 4 dans Berakhoth). D’après l’avis plus sévère, une pensée ne sera pas considérée comme une parole. Donc d’après ce dernier avis la question est en suspens sur le Maguen Avraham. De plus, la réponse du Pri Megadim (que tout le monde à une petite pensée pour la sortie d’Egypte…) n’est pas dit pour le commun des mortels… Malheureusement même si le public chante à tue-tête le « Az yachir Moché » qui peut dire qu’il a véritablement réfléchi sur le sens des mots pour penser à la Sortie d’Egypte ? (Et puisqu’on en est là, on rapportera une magnifique anecdote sur le Machguiah de Poniéwéz, rabbi Ye’hezkiel Léwinstein zatsal. Le rav avait une chambre attenante à la Yrchiva et plus d’une fois on entendait des bruits de chaises et des tables bouger. Des élèves téméraires ont percé le mystère: il s’agissait en fait d’un amoncellement de divers meubles et stenders qui étaient alignés l’un en face de l’autre tandis que le tsadiq rav Lévinstein passait entre le tas de chaises en chantant le’ Az Yachir ». C’est-à-dire qu’il se remémorait pour de vrai des montagnes d’eaux sur les côtés et des fils d’Israël qui passaient au milieu des murailles d’eaux ! Pour un homme de cette trempe, on est sûr qu’il accomplissait les paroles du Maguen Avraham d’après le Pri Megadim! – voir aussi le Chaagat Arié siman 13.

Une autre réponse, celle de rabbénou le Gaon de Vilna. Il enseigne que la véritable délivrance du Clall Israël s’est déroulée lors de la traversée de la mer ! C’est uniquement lorsque les bené Israël ont vu leurs geôliers mourir sur les berges de la Mer Rouge qu’ils ont été soulagé et se sont considérés pour toujours délivrés du joug égyptien ! Jusqu’à ce qu’ils voient le corps de leurs tortionnaires, ils ont toujours eu la peur qu’ils ne viennent les asservirent une nouvelle fois. Ce n’est que lorsqu’ils ont identifié les cadavres de leurs anciens maitres qu’ils ont pu croire à la fin de l’esclavage ! De plus, la mer a fait arriver sur les berges toute la richesse des chariots de combat égyptiens et en cela, le peuple juif s’est enrichi par le paiement des 210 années de peine et de travail. Donc l’épisode de la traversée de la mer fait partie intrinsèquement de la sortie d’Egypte (on pourra se suffire de lire le passage de la traversée de la mer pour accomplir la Mitsva).

Une troisième manière de répondre c’est d’après l’avis de Ben Zoma dans la Michna de Berakhoth. Il considère qu’à la venue du Machia’h on n’aura plus besoin de mentionner la sortie d’Egypte ! En effet le verset des prophètes énonce « Voici les jours qui viennent (dit Hachem) où l’on ne dira plus « voici les jours que Hachem a fait pour nous sortir d’Egypte » mais « voici les jours que Hachem nous a fait sortir des pays du Nord pour nous amener en Erets Israël… » C’est à dire que le prophète nous prévient qu’après le dévoilement du Machia’h on cessera de se remémorer la sortie d’Egypte ! Les prodiges de l’avènement du Machia’h seront tellement grands qu’on n’aura plus besoin de se remémorer la sortie d’Egypte. Lors de la nouvelle époque, on mentionnera uniquement la sortie de l’exil: d’entre les nations ! Or, le Rachba pose sur ce dernier avis une question: il est un des fondements de la Tora que les lois du Sinaï ne seront jamais abolies même jusqu’à la fin des temps ! Donc comment le prophète peut-il prétendre qu’une seule mitsva (comme le souvenir de la sortie d’Egypte) puisse devenir caduque !  Sa réponse est que le souvenir de la sortie d’Egypte a pour but de se renforcer dans la foi et la confiance en Hachem ! A l’heure où le Machia’h se dévoilera, ce sentiment de foi sera encore bien plus développé (grâce à tous les miracles occasionnés par sa venue. NB: quand on parle Messie, il s’agit d’un homme, et non une nation ou un Etat, descendant de la lignée du roi David qui viendra nous délivrer de l’influence des nations). Donc conclu le Rachba, lorsqu’à la fin des temps on ne mentionnera que les prodiges du Messie c’est que l’essence de la mitsva (de la Sortie d’Egypte) n’est pas perdue ! De la même manière, en disant le chant de Az Yachir, on accomplira la mitsva du souvenir en renforçant le sentiment de confiance vis-à-vis du Boré ‘Olam!

Certainement que la raison de cette mitsva vient pour nous renforcer dans notre confiance en Hachem et dans Ses capacités infinis de venir en notre aide. Car la foi d’un croyant a toujours besoin d’être entretenue et consolidée. Or la sortie d’Egypte avec tous les miracles qui l’accompagnèrent est une base solide pour la construire. Et comme les Sages l’enseignent: la Providence divine ressemble à l’ombre de l’homme qui se dessine sur le sol. Lorsque l’homme tend sa main au soleil, son ombre apparaitra à terre. Par contre si on tend tout le bras, son ombre apparaitra. Pareil, avec Hachem ! Lorsque l’homme veut se débrouiller tout seul, Hachem le laissera faire. Si par contre l’homme s’appuie sur D’, alors Sa grande Miséricorde se déversera sur lui pour l’aider dans les moments difficiles de sa vie.

 Le coiffeur et l’enveloppe

Comme on a parlé foi et confiance en Hachem, notre histoire véridique nous apprendra aussi les formidables conséquences d’une telle qualité. Il s’agit de M. Gabriel Yégoudaiof qui tient un salon de coiffure à Bené Braq (sur « Ezra »). Notre homme est dans ce métier depuis déjà de nombreuses années lorsqu’ un beau matin Gabriel ouvre sa boutique quand il s’aperçoit d’une anomalie: la clef ne rentre pas bien dans la serrure tandis que la porte est entre-ouverte. Seulement il est sûr d’avoir bien refermé la veille son salon! Il ouvre la porte et découvre l’horreur: tout son magnifique outillage a été subtilisé et sa machine enregistreuse est fracturée: il ne reste plus un sou dans la caisse! Le dommage est très lourd!  Gabriel se souvient alors que la veille il avait déposé dans son armoire une enveloppe avec plusieurs milliers de dollars en vue d’aider une pauvre famille… Le simple fait de savoir que le voleur a pu aussi dérober cet argent lui fit des frissons dans le dos! Vite, il ouvre le tiroir pour voir si la somme est encore là! Par miracle, l’argent était là! Notre homme (qui aurait pu s’effondrer déjà quatre fois devant l’ampleur du désastre) commença à bénir Hachem!

Notre homme avait vu la main miséricordieuse d’Hachem car le voleur n’avait pas fouiné dans l’armoire pour s’emparer de la coquette somme! Les passants de la rue s’arrêtèrent pour voir l’étendue des dégâts et soutenir le moral de notre Gabriel. Or les gens étaient sidérés de voir un homme qui avait perdu ses moyens de subsistance et qui pourtant ne tarissait pas d’éloges sur le Créateur! Quelques temps passèrent et une fois dans la synagogue du quartier un homme accosta notre coiffeur à la fin de la prière. De suite il tendit à Gabriel une enveloppe en lui disant « ce que je te dois! ». Gabriel était très étonné car il ne se souvenait pas avoir prêter une pareille somme à quiconque! Ce dernier lui répondit: ‘Si, si…je te dois cet argent! Par deux fois je suis venu te rendre visite dans ton salon de coiffure, la première fois comme tout tes clients et la 2° fois en plein milieu de la nuit vers 3 h du matin…mais cette fois ce n’était pas pour me faire couper les tifs… » Gabriel était estomaqué: il avait devant lui le voleur en chair et en os! L’inconnu rajouta: « Tu sais au départ j’étais comme tout le monde! Seulement j’ai fait un petit larcin de trois fois rien et de fil en aiguille j’ai continué ma besogne jusqu’à ce qu’il me soit très difficile remonter la pente! Seulement avec toi il s’est passé quelque chose d’inattendu. Généralement –comme voleur expérimenté- j’ai l’habitude de revenir sur les lieux du méfait pour savoir comment le Volé prend les choses… D’une manière générale je n’entends que des invectives sur le voleur et la police qui n’a rien fait! Or cette fois j’ai entendu un son de musique différent. A peine je me suis assis sur le siège pour me faire coiffer par tes soins  que tu disais : »Combien Hachem a été généreux avec moi, il m’a épargné la perte de l’enveloppe de la Tsedaka (alors que tu avais perdu dans l’histoire plusieurs dizaines de milliers de chèquels…) » De plus, le vol tu te l’imputais à un mauvais comportement lié avec tes obligations vis-à-vis de la Tora ! C’était une première pour moi que j’entendais le volé remerciant Hachem pour le bien comme pour le mal ! Ta réaction était si spontanée et entière que cela m’a bouleversé au plus haut point: comment un homme comme moi peut descendre si bas et voler le fruit du travail d’hommes droits et profondément croyant en Hachem! Et sur le moment je pris la décision d’arrêter mon activité lucrative (mais parfaitement interdite) et de faire Techouva! Donc tu comprends maintenant pourquoi cette enveloppe t’appartient! » Fin de l’histoire vraie.

Halakha: C’est connu: durant Chabbath, on n’a pas le droit de faire 39 travaux (comme ensemencer, trier, construire etc.). Or l’interdit est global, donc on n’aura pas le droit –non plus- de tirer profit d’un travail fait par un gentil (non-juif) pour une personne de la communauté : même si cette dernière ne lui a pas demandé de le faire! Par exemple, si on se retrouve dans une cage d’escalier obscur de l’immeuble et qu’un voisin gentil nous allume la lumière: on ne pourra pas en profiter (on devra attendre qu’elle s’éteigne). Mais, dans le cas où notre voisin allume pour sa propre utilisation: on pourra en profiter (Or Hahaim 276.1).

Chabat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

 

 David Gold

 

On souhaitera une belle bénédiction à la famille Teboul d’Elad à l’occasion du mariage de de son fils avec la fille de la famille Zadel (Villeurbanne). Invé Haguéfen BéInvé Haguéfen Davar Naé Ou Mitkabel. Mazel Tov!

On priera pour la santé de Yacov Leib Ben Sara, Chalom Ben Guila parmi les malades du Clall Israel.

Pour la descendance d’: Avraham Moché Ben Simha, Sarah Bat Louna; et d’Eléazar Ben Batchéva

Léilouï Nichmat: Simha Bat Julie, Moché Ben Leib; Eliahou Ben Raphaél; Roger Yhïa Ben

Simha Julie; Yossef Ben Daniéla תנצבה que leurs souvenir soit source de bénédictions

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