Parachath Terouma

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Autour de la table du Chabbath, par le rav David Gold

La semaine à venir (6 Adar/ lundi 2 mars) se déroulera (à nouveau) des élections importantes en Terre sainte, les rabanim demandent à ce que le public soutienne les listes religieuses du pays. Donc on appellera nos lecteurs à voter pour la liste « Guimel » (Yahadout Hatora) ou le parti Shass. Qu’on entende que des bonnes nouvelles d’Israël!

On demande de prier pour la santé d’un Avrekh : Chelomo Mordechai Yehouda Gabriel Ben Yaffa (famille Garbiane/Elad) parmi les malades du Clall Israel, Amen.

Quand le feu descendra du ciel

Cette semaine on lira la paracha qui traite du Sanctuaire. En effet, après avoir reçu la Tora au Mont Sinaï, Hachem désira faire perdurer ce grand moment (du don de la Tora) dans l’intimité de la tente sainte. Le Midradh est  saisissant puisqu’il énonce : « Dit Hachem: Me désister d’elle (la Tora), Je ne peux pas ! La garder auprès de Moi, non plus (car elle doit être donnée aux hommes). Donc Je demande aux Bné Israël de Me faire une petite maison dans laquelle Je résiderais auprès d’elle ! » C’est-à-dire qu’en donnant Sa Tora, D’ S’est séparé de quelque chose de très précieux à Ses yeux… C’est pourquoi Il demandera au Clall Israël de Lui construire un Sanctuaire afin de fixer Sa présence dans le campement d’Israël. Les choses sont profondes, mais elles marquent que dorénavant la Présence divine sur terre sera palpable à travers la tente sainte (qui deviendra plus tard le Temple de Jérusalem) et de l’étude de la Tora et de sa pratique (qui est la projection du Sanctuaire dans la vie de tous les jours). Donc on aura compris, c’est son étude et sa pratique qui amène la sainteté sur terre et aussi dans nos familles (si mes lecteurs ont d’autres idées sur la question, qu’ils me les fassent parvenir, je serais très intéressé…). De plus le sanctuaire deviendra le centre de la vie juive durant les 40 années de pérégrinations du désert car c’est l’endroit d’où sortira la parole divine. En effet, lorsque D’ voulait s’adresser à Moché Rabbénou, le son de la voix sortait de l’armoire sainte et il passait entre les deux chérubins !

La paracha décrit à ses débuts trois ustensiles qui se trouvaient dans le sanctuaire. Le premier c’était l’armoire sainte (Aron Hakodech). C’était un coffre dans lequel étaient placées les Tables de la loi ainsi que le Séfer Thora écrit par la main de Moché Rabbénou. Au-dessus de cette armoire était fixé un socle sur lequel se tenaient deux chérubins en or qui se faisait face l’un à l’autre (ils avaient le visage de deux enfants). Un 2° ustensile décrit était celui de la table de préposition: une table recouverte d’or sur laquelle les Cohanim posaient des pains en guise de sacrifice. Puis il y avait le candélabre fait de 7 branches (d’une seule pièce d’or) qui était allumé tous les jours (Un 4° ustensile était placé dans le sanctuaire: l’autel des encens). Le rav Nathan Adler zatsal -le maitre du Hatham Soffer- donne une symbolique à tous ces objets saints. L’armoire sainte représente l’érudit. Or, les versets nous indiquent que  les mensurations du Aron Hakodech étaient inachevées ; c’est une l’allusion au Talmid ‘Haham  qui doit se comporter avec humilité à l’image du  Aron Hakodech qui est en voie d’achèvement. L’armoire sainte était recouverte d’or à l’extérieur et à l’intérieur, pour nous signaler que l’érudit doit vivre en harmonie entre ses actions et ses pensées entre ce qui est visible et ce qui n’est pas visible, aucune différence ! La Tora nous donne le diapason: l’érudit doit avoir un comportement en adéquation avec sa sagesse. (Et si certains lecteurs ont en tête la dernière une des journaux israéliens décriant la conduite de telle ou telle personne habillée tout en noir et filmée dans un des pubs de Tel Aviv en bonne compagnie… Je répondrais que c’est l’exception qui confirme la règle ! Puisque la Tora exige un comportement moral et de droit, toute entorse à la règle (quand ce n’est pas monté de toute pièce) est mise en exergue. Preuve en est, que dans le monde laïque israélien, puisqu’il n’y a pas de règles ; les dérapages foisonnent et n’intéressent plus personne. Les réseaux sociaux n’ont d’ailleurs jamais fait leur une sur la faune et la flore qui peuple ces mêmes lieux et je ne tiens pas à m’étendre dessus…)

L’armoire possédait des barres transversales afin que les Lévi puissent la transporter dans leurs pérégrinations. Ces barres symbolisent les donateurs de la communauté qui soutiennent les érudits. Or, la Tora enseigne qu’il suffisait que les Lévi tiennent dans leurs mains les bois de l’arche pour que le prodige s’effectue: l’arche se soulevait et transportait les Lévi ! C’est aussi une allusion à ce que l’étude de la Tora donne la vie et la bénédiction à tous ceux qui la soutiennent. Je m’arrête…. , car j’imagine bien qu’une (petite) partie du public des lecteurs marmonnera : encore un Avrékh qui prêche pour sa paroisse… (Mais comme vous le savez, dans la vie il y a des moments où il faut faire des choix et choisir… la bonne paroisse !).

On finira par une intéressante question à partir du Rambam. Le rav énonce dans son œuvre magistrale (Rambam Beit Habe’hira 1.1) d’après nos versets qu’il existe une Mitsva positive (de faire) de  construire le Temple. Or le Talmud (Baba Kama 60) énonce que de la même manière que le 2° Temple a été détruit par le feu, pareillement il sera reconstruit par le feu. D’autre part, Rachi écrit explicitement que le 3° Temple descendra du ciel (Soucca 41). Or on le sait, lors de la venue espérée du Messie les Mitsvoth ne s’annuleront pas ! Donc comment comprendre ce Rambam (d’après lui on perdra cette Mitsva) ?

Plusieurs réponses existent. La première est la plus simple, c’est que le Temple descendra du ciel mais il restera à la communauté de fabriquer les ustensiles du Temple et en cela on accomplira la Mitsva de le construire.

Rav Yehochoua Diskin (rapporté dans les ha’aroth du rav Eliachiv sur Soucca 41.) enseigne preuve à l’appui, que le Temple descendra du ciel, seulement le Clall Israël devra poser les majestueuses portes (elles ne seront pas « made in China »). Et en les installant on accomplira la Mitsva.

Autre réponse plus allégorique, c’est, que le Temple se construit grâce aux Mitsvoth du Clall Israel, donc  à chaque fois que l’on se renforce dans leurs applications, on participe à sa construction et  finalement grâce à nos actions  le Sanctuaire descendra du ciel.

Quand il n’y avait pas la Sécu…

Cette semaine on a parlé Sanctuaire. Or ce saint édifice a été bâti par les dons de la communauté. Notre histoire véridique traitera de la manière de donner… Cette histoire est tellement connue dans le public –en Erets- qu’elle fait presque partie du folklore des contes et légendes du judaïsme… Seulement ces derniers temps une version plus enrichie a été diffusé et je me fais un plaisir de vous la faire partager. Il s’agit d’une petite ville polonaise ou russe juive d’il y a plus d’un siècle où se développait une belle communauté. A l’époque il n’y avait ni Sécu, ni allocs (ni chemises jaunes d’ailleurs..), donc tous les indigents de la communauté, veuves et orphelins, étaient livrés à eux même et la plupart du temps, la communauté les aidait par des caisses d’entre-aides et une soupe populaire. Béni soit Hachem, dans cette bourgade il existait un aubergiste qui avait le cœur sur la main : pour toutes les causes communautaires, il se tenait présent. Malgré sa petite activité, son auberge était grande ouverte à tous les indigents de la ville et même de la région auxquels il offrait à chacun gîte et même couvert ! Le Chabbath sa table était remplie de convives sans ressources qui étaient hébergés au frais de la princesse ! Par ailleurs, les caisses de solidarité de la communauté fonctionnaient à merveille, en un mot un petit paradis sur terre… Or, dans la même bourgade il y avait un très riche commerçant se prénommant Ya’akov,  qui était tout le contraire de notre aubergiste ! Il était aussi riche qu’il était pingre ! A plusieurs reprises les gens des caisses de prêts et autres institutions lui demandèrent son aide, mais plus d’une fois il les faisait rebrousser chemin de sa belle demeure. Pas un kopek pour les œuvres charitables de la ville ! Qui plus est, à l’époque les commerçants avaient l’habitude de se rendre dans les différents marchés de la région et par la même occasion ils faisaient office de postier. Or, les personnes qui avaient le plus besoin de colis et lettres, c’était généralement les plus démunis qui attendaient un colis de victuailles ou d’aides d’un proche parent établi dans une ville ou un pays éloigné. Or notre riche commerçant qui était aussi postier n’était pas un homme à s’amadouer devant la veuve qui lui demandait de faire un prix. Nenni, notre homme d’affaires était coriace, il demandait à chacun de payer le prix intégral sans faire aucune ristourne même pour les pauvres de la communauté ! Les gens étaient tellement offusqués d’un tel comportement que tout le monde le haïssait et le prénommait « Ya’akov goï le pingre ! » Les années passèrent et la nouvelle se répandit dans la communauté que Ya’akov venait de rendre l’âme à son Créateur. A vrai dire, personne ne versa une  seule larme… Lors de l’enterrement, le corps fut transporté par la Hévra Kadicha mais personne (à part sa proche famille) ne participa à son ensevelissement. Pire encore, les gens de la communauté étaient tellement excédés par son comportement qu’ils décidèrent d’inscrire sur sa pierre tombale: « Ci git Ya’akov goï le pingre » ! Quelques temps passèrent et rapidement les différentes institutions commencèrent à refuser les pauvres qui se pressaient pour recevoir leurs aides. Pire encore, l’auberge qui était auparavant un havre de paix pour les indigents ferma porte! La situation était particulièrement si grave que le rav de la ville se rendit en toute urgence chez l’aubergiste. Il lui demanda s’il avait lui aussi besoin de l’aide ? Il répondit : « Pour sûr que non ! » Le rav lui demanda alors pourquoi avait-il brusquement cessé d’aider ses frères dans le besoin ? Il répondit : « C’est un secret que je ne peux pas dévoiler ! » Le rav exigea et fit tout son possible pour percer le secret de l’aubergiste. Ce dernier dira finalement : « Sachez que ma profession ne me permet pas de faire de telles largesses aux pauvres ! Seulement il existait une personne qui me donnait chaque fin de semaine une enveloppe bien grasse pour que je continue cette bonne œuvre… Or cet homme est mort dernièrement… Le rav était dans l’expectative : quelle était son identité ? « C’est Ya’akov le pingre ! ». A ces mots le rav faillit s’évanouir! Voilà qu’il apprenait que Ya’akov n’était pas du tout ce qu’on pensait ! Plus encore, les différentes caisses de la ville étaient aidées par ce même homme ! Le rav n’en revenait pas : la personne tellement haïe par la population locale était en fait un grand Tsadiq ! De suite il demandera à réunir la population  le soir même dans la grande synagogue de la ville pour faire des oraisons funéraires à Ya’akov le pingrrav prit la parole et dévoila à toute la communauté que notre Yacov était le grand bienfaiteur de toute la ville! Les gens étaient choqués, voilà des années qu’ils considéraient notre Ya’akov comme la plus exécrable des créatures sur terre (pire encore que les chauve- souris chinoises…). Le rav demanda à ce que la communauté se rende devant la sépulture de Ya’akov et lui demande pardon. Tout le monde acquiesça et se rendit tardivement dans le cimentière local (la partie juive du cimetière, car à l’époque on faisait bien attention à ces lois…). Et tous diront « Pardonne nous/ Pardonne-nous » ! Le rav avait aussi pris la résolution de changer au plus vite les inscriptions diffamantes « Ya’akov goï le pingre… ». Seulement la nuit même Ya’akov apparu dans son rêve au rav et lui dit : « Dans les cieux, l’inscription qui apparait sur mon tombeau et très agréée et me fait beaucoup de bien… Je te demande de ne pas changer ! » Le lendemain le rav se rendra au cimetière et rajoutera quand même un mot: « Ci-git le saint Ya’akov goï le pingre ».

Coin Halakha : On devra lire par deux fois la Meguila d’Esther. Une première fois le soir (lundi) et le lendemain (mardi). La Mitsva est de la lire sur un parchemin écrit par un soffer. Donc lorsque l’on se rendra à la synagogue avec son livre (imprimé), on ne sera pas quitte de sa lecture ; il faudra écouter bien attentivement la lecture de l’officiant qui nous rendra quitte (obligatoirement l’officiant devra la lire à partir d’une Meguila cacher). De plus, on devra écouter la Meguila sans perdre un seul mot de la lecture. Si au cours de la lecture on a raté un mot, on pourra s’aider de son livre (imprimé) pour rattraper ce mot manqué puis continuer l’écoute de l’officiant (O.H 690.3)

Chabat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut    

David Gold (pour tous renseignements depuis la France: 00 972 52 767 24 63)

Et toujours une belle Meguila d’Esther (Bet Yossef) est proposé au public, avis aux amateurs et connaisseurs…

 

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