Le rituel du dernier jour à la cour suprême…

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1992

La cour suprême en Israël a pris, depuis plusieurs décennies, une habitude surprenante, mais qui s’inscrit assez clairement dans son fonctionnement routinier : le dernier moment de la présence d’un président de cette cour est consacré à laisser une décision fracassante, permettant au dirigeant de cette instance de laisser un souvenir aussi cuisant que possible. Or comme l’un des sujets les plus importants, aux yeux de cette cour, est celui de la pratique juive dans le pays, qu’elle tente par tous les moyens de résorber, on ne sera pas surpris que, cette fois-ci, Mme Naor, l’actuelle présidente sortante, s’en prenne à la situation du respect du Chabbath à Tel Aviv ! Pour empêcher le Ministre de l’Intérieur, le rav Dérhy, d’intervenir pour entraver une loi municipale dans ce domaine.

En effet, les grandes surfaces qui sont ouvertes dans cette ville exigent que l’on les laisse ouvrir leurs magasins le Chabbath, pour une quelconque raison de facilité de vie du public – et évidemment d’enrichir leurs caisses par le commerce de cette journée sainte, où, par la force des choses, nombreux sont les gens qui ne travaillent pas ; d’un autre côté, les petits commerçants s’opposent à cela, car cela va les forcer à ouvrir eux aussi leurs magasins, et d’aller eux-mêmes travailler, car ils ne peuvent pas se permettre d’engager des employés à leur place.

En dernier recours, c’est le Ministre de l’Intérieur qui peut décider de la direction à prendre. Or comme souvent dans ce genre de situation, les plaideurs se dirigent vers la cour suprême, dont le verdict est toujours très prévisible… Mme Naor a fait savoir que le dernier jour de sa présence à la cour suprême, elle donnerait sa réponse, et personne n’a de doute quant à la nature de celle-ci. Elle va défoncer le respect du Chabbath dans la ville, comme toute personne d’extrême gauche libérale le ferait.

Toutefois, les députés orthodoxes le sachant, ils ont tout fait pour mettre rapidement en place une parade contre cette décision, afin de fixer dans la juridiction de la Knesset le droit du Ministre de l’Intérieur d’avoir le dernier mot en la matière. Le temps que cette loi passe risque de coûter quelques semaines, puis après ce laps de temps, la cour suprême interviendra pour supprimer cet amendement, mais au moins, en attendant, cela sera toujours cela de gagné !

Jusqu’à ce qu’enfin la Knesset arrive à la fin de sa patience, et finisse par couper les ailes de cette cour insolente et inadmissible, qui s’est accordé, depuis Barak, tous les droits dans le pays.

Ceci, en parlant de respect de la démocratie : si l’on entrave le pouvoir de cette instance, on lutte contre les droits du peuple… Comble d’hypocrisie, car, en la présente occurrence, c’est justement le « peuple » qui va souffrir, et les oligarques, propriétaires de grandes surfaces, qui vont être réconfortés par cette instance…

2 Commentaires

  1. Je ne comprends pas. Action : distribution de tracts partout, dénonciation « à qui profite le crime- aux oligarques déjà milliardaires  » , le peuple juif est de toutes les révolutions, pourquoi cette indolence face à la désacralisation du saint Shabat, hachem ne peut qu’aider dans ce combat! Il faut la émouna et y croire. Pourquoi le peuple est il à ce point anesthésié?

    • Du calme, du calme : tout cela s’inscrit dans la lutte des forces anti-religieuses d’avant la venue du Machia’h, qui s’élèvent contre le Chabbath, la Tora et le reste, et c’est tout à fait normal…
      Que faire ? Nos députés oeuvrent, nous devons surtout nous renforcer dans la Tora et la pratique.
      Tout en sachant qu’il y a un establishment hostile, qui, par exemple, aujourd’hui, passe sa journée à encenser une présidente sortante de la cour suprême locale qui a passé ses dernières années à lutter contre la Tora et sa pratique. Il suffit de voir ou d’entendre les media locaux pour en attraper la nausée, mais c’est comme cela. « Quand fleuriront les mécréants comme des herbes », disons-nous dans le psaume consacré au jour du saint Chabbath…

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